Nous le savons tous, Steven Spielberg aime à jongler entre les genres cinématographique, du divertissement bon enfant et efficace, comme ici, aux plus solides des drames historiques et humains, en passant par la Science-fiction et la guerre. En 2016, donc, le célèbre cinéaste s’emploie à l’adaptation du Bon gros géant, œuvre écrite du romancier Roald Dahl, récit pour la jeunesse auréolé d’un certain prestige outre-Manche. Ni une, ni deux, le grand Steven déploie tout son savoir-faire, technique et narratif, pour donner vie à un long-métrage nourrit aux CGI, à la performance capture et à l’esprit bien-pensant qui caractérise une bonne partie de sa filmographie. Place aux enfants, en somme, même si le film ne déplaira pas aux plus grands, pour peu que ceux-ci ne soient pas trop exigeants.
En effet, le BGG n’est pas une œuvre de maturité dans la longue filmographie du metteur en scène américain. Il s’agit, pour tout dire, d’un pur exercice de style, divertissement strict pour la prime jeunesse qui peine à sortir d’un certain formatage. Le film, accessoirement, cela n’étant pas nécessairement un réel défaut, fait montre d’une désuétude presque charmante, la preuve en est de la bande-originale sirupeuse qui nous renvoie directement dans les années 80. Oui, en dépit de l’usage des dernières technologies à la matière, le brave Steven nous ressort une bonne vieille recette de divertissement de ses placards poussiéreux, revisitant le conte pour enfant en mode numérique sans y insuffler une quelconque touche de modernisme. Pour preuve, là-encore, les lignes de dialogues sorties toutes droites d’un temps révolu.
Décors, musique, humour, tout découle d’une véritable application de codes usuels, une petite surprises de la part d’un réalisateur au passé si inventif, si innovant. En somme, Steven Spielberg assure le coup, sans la moindre prise de risque si ce n’est une séquence un brin embarrassante dans le réfectoire de sa majesté la reine. Quoiqu’il en soit, le réalisateur, sans s’époumoner, sans transpirer, parvient tout de même à livrer un divertissement dans la moyenne, une œuvre honorable pour les plus petits et divertissante, c’est selon, pour les adultes. Ce n’est déjà pas si mal. Mais osons demander plus au réalisateur de la Liste de Schindler, d’Il faut sauver le Soldat Ryan, des Dents de la mer et j’en passe. 09/20