Rocketman nous offre une plutôt belle thérapie de l'iconique Elton John. Elle est parfois trop impatiente, survolant certains aspects de la vie du chanteur qui aurait pu être intéressant à exploiter davantage, comme la progression de la carrière de la star ou son rapport à la chanson, entre autres. Le film est de toute manière trop gentil quand il évoque la figure du Rocketman, ne voulant pas ternir son image auprès de ses fans, ne cédant donc jamais à la folie. On sent bien que son réalisateur s'est vu bridé de ce côté là, ne pouvant pas explorer certains chemins plus obscurs. C'est pas pour rien qu'Elton est producteur de toute façon.
Et ce conventionnalisme est sans cesse présent. Les traumas sont déjà vu, enfants comme adulte, les figures des autres personnages le sont aussi, tout comme cette vie pleine d'excès où les ravages sont montrés avec une bonne dose de surenchère (ne pas confondre avec de la folie).
La subtilité n'est pas non plus son point fort, comme en évoquant l'homosexualité d'Elton, ou dans certaines scènes comme celle où il lévite avec son public, les incrustations de coupures de journaux, les blessures de la jeunesse ressurgissant.....
Cela dit on ne s'ennuie jamais. On suit cette histoire avec intérêt, car on a envie de s'intéresser à cet homme. Il arrive d'ailleurs a être touchant parfois, en particulier quand ca évoque les rapports entre père et fils.
Mais ce qui me fait surtout apprécier le film, ce sont bel et bien ses moments musicaux. Ils sont super, bien entraînant, sa assume le côté comédie musicale. En plus de cela ils sont accompagnés d'un montage dynamique, et de qualité (faisant oublier ses travellings énervant à 360 degrés), jouant bien avec la foule en début de film par exemple. Et puis Taron Egerton est vraiment très bon, il faut le répéter, il s'en sort plus que bien.
En ressort un film agréable, divertissant et avec un côté musical super cool, mais trop classique et bridé. 6.5/10