Les scénaristes n’ayant toujours pas plus d’idées la mode des biopics continue, tant qu’il y a un petit quelque chose qui change on a droit à tous types d’individus, cette semaine : le ton jaune !
Je m’attendais à du psychédélique, j’en ai eu, rien d’étonnant avec Elton John certes mais c’était le minimum et là au moins contrat rempli. Pareil pour son homosexualité, le protagoniste voulait que ça ne soit pas passé sous silence, ainsi que ses excès, il a été servi. D’un côté c’est bien de voir qu’on peut enfin montrer de telles images au cinéma (il y a 20 ans c’était impossible), si ça peut libérer les pensées et casser des carcans ça se prend. De l’autre c’est assez cru, pas porno ni vulgaire mais presque, disons que ça cache juste ce qu’il faut pour ne pas dépasser les bornes des règlementations. Dans le ton je trouve que ça se rapproche d’un « La Môme » (sur Piaf donc), qui a beaucoup axé la narration sur les défauts et le mal être de l’artiste, zappant un peu les succès. Sans atteindre ce mélo Rocketman montre bien plus la vida loca de l’anglais que le retour de ses tubes. Du coup on passe vite sur ses hits, on n’a pas le droit à une chanson entière, même si on en entend un grand nombre, et un « Candle in the wind » ou sa grande contribution au Roi Lion sont passés sous silence.
Par contre le début m’a rebuté : on aurait dit une comédie musicale déjantée, un Grease sous Tranxène mais en lent et mou, c’est plus rythmé ensuite mais d’emblée t’as envie de partir. Le rythme est inégal donc, quelques longueurs et beaucoup de costumes qui servent à identifier l’époque apparemment (pour les non fans une date aurait aidé). Taron Egerton livre quant à lui une grande prestation : la ressemblance est plus que satisfaisante et son jeu convient bien, les autres restent sobres en comparaison. Elton l’a encouragé à avoir sa propre interprétation des chansons et ça marche, on les reconnait tout en pouvant apprécier son timbre. Cependant, le volume des musiques est trop élevé et j’aurai aimé voir davantage comment étaient créées ses hits, là on a l’impression que tout vient tout seul, comme par magie, les notes collent direct aux paroles que Bernie écrit à la pelle sans chercher.
Biopic classique si l’on peut dire avec un tel personnage, en tout cas dans le traitement de l’histoire c’est un peu le cas. Si on apprend pas mal de choses, et que ça décrit une époque, c’est pas non plus un chef d’œuvre, trop d’approximations et de mélo sûrement. Je conseille pour les fans, pour les autres ce sera juste un film potable.