Matrix, rien que le titre, me voilà à en avoir des frissons ! Avec le temps, le film de Lily et Lana Wachowski n'a qu'encore plus d'impact sur la temporalité, sur l'époque, sur son monde qui en surgit dans une lecture de style franchement démente. La ligne de chiffre qui débute le film à quand même, dans une certaine mesure au moins, un allumage à la Star Wars dans l'inconscient collectif, une marque de fabrique qui acte d'ailleurs ce long-métrage parmi les Œuvres de Science-Fiction et du cinéma dans sa généralité à un terme, qui lui colle au basque, à raison, Culte !
Le cyber-punk, le geek de situation, les pirates et tout son champ lexical sont une autre de ses symbioses qui me donne à en redemander environ tout les cinq ans. Je ne peux en rester très loin, trop longtemps, l'envie de renouer avec, notamment avec ce premier film, qui est sans se mentir, le meilleur, motive mes inspirations du moment.
De sa première séquence dans le vif avec Trinity, en passant par la découverte de Néo dans son appart et de la collision des deux dans le club, tout me reste ... L'arrestation et l'interrogatoire en prémices de la torture, car oui ce mouchard file des spasmes, signe un exemple impeccable. L'entretien révélateur avec Morpheus, de toute la genèse folle de cette histoire qui se synthétise dans l'absorption de la pilule rouge ou bleu est une autre marque indélébile qui colle à ma mémoire. Les références à la fin du rêve, d'Alice aux pays des Merveilles au Magicien d'Oz sont de bon pied de nez à l'éveil brutal et terrifiant qui s'ensuit ...
La naissance dans le monde immonde, ravagé par les conflits, confronte une plongée dans les abimes de la vérités, de sa difficulté, de l'ardeur d'en voir ses facettes les plus infectes, de la meurtrissure qu'elle laisse sur les corps et les esprits qui s'en extirpent ou la subissent. Les stigmates, plus obscures encore que ses trous dans la peau sont mis sur le devant du truc par un Morpheus qui résume la chose par une définition d'objet qui prête à sourire autant que l'instant fait trépigner ...
L'entrainement intense, digne d'une " machine ", notamment aux Arts Martiaux révèle au delà de l'ingéniosité de son scénario une danse épique, instructrice, qui se colle à la rétine, en 1999 tout comme en 2023 ! " - Free your Mind ! " J'adore ce passage, une transition qui incite à prendre le taureau par les cornes et à vivre à fond la démesure de l'évidente pirouette de style mis sur le devant de l'échiquier par des réalisatrices visionnaires et inspirées, aussi il faut le dire, par une connaissance du cinéma qu'elles subjuguent dans l'entreprise qu'elles poursuivent.
La formation face aux agents, du système défendu par les esclaves, dans la simulation qui en faite est une autre constante de l'implication à rendre versatile un sujet qui se distingue à part entière. D'un autre coté, la rencontre avec l'Oracle en est, également, une facette assez brillante de ce coté-ci. Franchement, cette consultation est à titre significatif, mon moment ultime du film ! La simplicité de la scène, me bouleverse.
La fuite, sur gout de " déjà vu " qui s'initie par la trahison d'un de ses membres est tout aussi épique qu'hypnotique. Le passage dans les canalisations est truffé de bonnes idées, les Wachowski font une fois de plus merveille. L'énorme combat avec l'Agent Smith, dont Morpheus fait les frais, donne une encablure dramatique aux scènes de morts qui s'en découlent par la suite ... " Yes or No ? "
Le récit de la première Matrice, du prêche de l'Agent, car oui il le révèle, il est question de croyance avant tout, offre encore une autre teinte à l'aventure. La nuance se liquéfie dans la torpeur de ce programme qui prend pour compte le virus comme modèle à suivre, à détruire pour remplacer. Une confidence ou la " liberté " est bafoué par un précepte de dictat, un prétexte pour une terreur encore plus accru. Ma seconde scène fétiche.
La suite est une déferlante d'action à vivre avec le maximum d'équipement technologique ! Oui, j'insiste ! L'assaut, la déferlante de tir, des tintements sur le sol, aux éclats du mur ou à celles qui se logent dans les cibles, il y'a de quoi être ébahis par cette violence esthétisé à son paroxysme. Le slow-motion à aussi lors de sa scène d'esquive de quoi relevé encore le précèdent exercice. L'explosion de l'hélico, et le duel digne d'un bon western dans sa station de métro ont là encore des armes dans la manche.
Mention aux Sœurs, aux équipes, au acteurs donc ! Keanu Reeves, Carrie-Anne Moss, Laurence Fishburne, Hugo Weaving, Gloria Foster participent au " SYSTEM FAILURE " de cette dinguerie !