Après Une vie de chat, film d’animation ayant conquis la critique à sa sortie, aussi bien en France qu’aux Etats-Unis, le duo Alain Gagnol/Jean-Loup Felicioli revient pour un nouveau long-métrage, un polar réalisé en dessin animé traditionnel : Phantom Boy.
Qu’on se le dise d’emblée, Phantom Boy est une réussite graphique à tout point de vue. En effet, les réalisateurs délaissent une animation numérique et prônent un dessin traditionnel. Cette prouesse, dans la continuité d’Une vie de chat, dégage un charme fou, une authenticité remarquable, et fait échapper ce long-métrage d’animation à un potentiel sentiment de déjà vu, rituel de l’animation d’aujourd’hui. Le projet est ambitieux et le travail en amont est colossal : il aura fallu 2 ans ans aux réalisateurs pour imaginer leurs personnages et écrire le scénario, et 3 ans aux dessinateurs pour donner vie aux protagonistes sur le papier, ainsi qu’à l’écran. Le résultat est splendide, d’une beauté déconcertante et sert à merveille le récit : le dessin est travaillé , les couleurs font virevolter le spectateur et lui font ressentir une palette d’émotions différentes. Avec Phantom Boy, les petits et les grands riront et frémiront à de nombreuses reprises, et pleureront, le sort des personnages échappant aux spectateurs à plusieurs reprises.
L’atmosphère, ne cesse d’évoluer : parfois pesante, parfois stressante, à la manière des meilleurs films noirs, Phantom Boy n’a pas à rougir des films policiers en prise de vue réelle. Chaque scène a son ambiance, ses choix esthétiques et sa particularité, ce qui fait de Phantom Boy un ensemble qui ne peut que conquérir le cœur du spectateur. En découle une découverte de New-York splendide, les réalisateurs alternant entre ville lumière le jour et ville sombre, grouillant de malfrats la nuit. Amateurs de New-York, vous retrouverez une ville extrêmement détaillée lors des allées et venues des protagonistes, notamment lors des vols du fantôme de Léo entre les immeubles de La Grosse Pomme. Les dessinateurs n’omettent aucun détail et donnent à voir les lieux qui ont fait le succès de New-York, que ce soit L’Empire State Building, La Statue de la Liberté ou le Chrysler Building. Amateurs de cinéma, quant à vous, prenez garde aux nombreuses références cinématographiques disséminées le long du film.