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Patrick Braganti
92 abonnés
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3,0
Publiée le 10 janvier 2013
Le premier film de la comédienne Hélène Fillières annonce ses limites dès l'ouverture. Un des personnages en voix off déclare que "les histoires d'amour sont des planètes privées qui se volatilisent lorsque les personnes disparaissent", ce qui a pour effet de mettre d'emblée le spectateur à l'écart. Partant de ce postulat qui, au fond, s'avère plein de bon sens, la question tombe aussitôt : à quoi bon un tel film, et comment peut-il bien nous intéresser, mieux nous toucher ? Dégraissé globalement de toute psychologie - à part quelques incursions peu intéressantes où surgit la figure paternelle honnie - le film parie avant tout sur sa forme froide et clinique et sur l'interprétation remarquable de son trio de comédiens. Les lignes de fracture et de brisure découpent des cadres très construits comme la position des personnages en atteste, tout comme l'importance donnée aux tonalités noires et blanches. Le film, sorte de poème noir vénéneux et addictif, réfute également la volonté de réalisme et la recherche d'explications, le plaçant dès lors dans le registre de l'atmosphérique et du sensoriel. Pour une fois, les quelques séquences sadomasochistes ne sombrent pas dans la caricature ou le grand-guignol, car assurément ce n'est pas le rituel qui intéresse Hélène Fillières, mais davantage ce qu'il révèle des processus de jouissance et de plaisir qui peuvent interagir dans un couple. Le rapport étrange et inquiétant qui se tisse entre le richissime banquier et sa maitresse, elle-même en ménage avec un compagnon informé de sa liaison, décline en effet les motifs de la domination et de la soumission avec une inversion permanente des rôles. Dans l'exposition des pratiques sexuelles et des relations complexes où l'amour semble curieusement absent pour un regard extérieur, il n'y a rien ici de bien nouveau. Néanmoins, parce qu'il parvient à rester énigmatique et à nous faire pénétrer dans un monde d'ultra richesse doublée de l'ivresse du pouvoir, le film captive, jouant du montage et de la musique signée par Étienne Daho qui contribue beaucoup, dans sa progression tonale, à habiller élégamment un premier long-métrage qui ne manque pas de qualités. C'est déjà un beau défi de s'éloigner des habituelles sphères de l'autobiographie pour justement explorer un univers inconnu, comportant indéniablement sa part d'attractivité. Une Histoire d'amour ne provoque pas l'ennui ni la gêne, et réussit plutôt subtilement à nous faire entrer au cœur d'une histoire à laquelle il ne nous serait pas normalement autorisé d'accéder. Enfin, avec le personnage dans l'avion, se développe aussi l'idée qu'on ne connait jamais vraiment les personnes, aussi bien celles qui partagent nos vies que celles rencontrées de façon fortuite et éphémère et sur lesquelles il est tentant d'échafauder maints fantasmes.
Atmosphère glauque et sordide, sûrement très proche de celle de "l'affaire Stern", soit, mais je n'ai pas du tout accroché et me suis même franchement ennuyée. Juste un profond dégoût pour ce banquier lascif et pervers dont la mort est, finalement, comme une évidence et un "soulagement". Etait ce l'objectif d'Hélène Fillières ? Si c'est le cas, bravo, car c'est totalement réussi.
"Les histoires d'amour sont des planètes privées. Elles se volatilisent quand leurs habitants les ont quittées . Elles obéissent à des lois inconnues du reste de l'humanité., inconnues même de ceux qui les ont habitées". C’est par cette jolie métaphore tirée du roman de Régis Jauffret, « Sévère » qu’Hélène Fillières ouvre son film. Ainsi elle tente de clore d’entrée la polémique née autour du livre puis du film sur l’utilisation du fait divers survenu le 28 février 2005 où le riche banquier Edouard Stern avait été rétrouvé mort de quatre balles dans son appartement de Genève. La suite a révélé la nature sado masochiste des rapports que Stern entretenait avec sa maîtresse Cécile Brossard. La fin d’un prince de la finance ensseré dans une combinaison de latex attisa immédiatement tous les fantasmes et ce ne sont pas moins de trois livres de fiction qui ont été directement inspirés de cette sordide histoire. Hélène Fillières actrice vedette de la série Mafiosa s’intéresse immédiatement au sujet qu’elle décide de porter à l’écran pour sa première réalisation. Un rapprochement pas si surprenant quand on pense à la sexualité compliquée de Sandra l’héroïne de Mafiosa. Malgré l’environnement sulfureux du film, Hélène Fillières réussit parfaitement à nous faire oublier son contexte pour nous plonger au cœur de cette relation amoureuse sans issue qui détruit à petit feu les deux amants. Chacun se méprend visiblement sur les intentions de l’autre, le banquier pensant que la jeune femme n’en veut qu’à son argent et cette dernière caressant peut-être le rêve fou qu’une telle relation destructrice puisse évoluer avec le temps sur des eaux plus calmes. Le film pose de multiples questions sur le pouvoir et son rapport avec la mort . Le banquier reclus dans son obsession de tout contrôler montre à plusieurs reprises sa souffrance face à son incapacité à l’empathie qui se traduit par un besoin irrépressible d’humilier ses proches en public. La scène du restaurant avec l’avocat joué par Jean-François Stévenin est à ce sujet très éloquente des conflits internes qui minent le banquier. Cette insassiabilité qui trouve un maigre éxutoire dans les rapports de domination sexuelle qu’il exige de la jeune femme amène progressivement le banquier à jouer avec la mort pour envisager une issue possible à son dilemme intérieur. C’est ce que n’a pas su voir la jeune femme qui n’était peut-être au final là que pour être l'instrument du geste libérateur inconsciemment voulu par le banquier. Mais comme le dit si bien la métaphore introductive « Les histoires d’amour sont des planètes privées » et personne ne peut se mettre à la place des protagonistes. Hélène Fillières dirige merveilleusement ses deux acteurs, parfaits dans leurs registres respectifs, les amenant exactement au ton juste dans chacune des scènes, notamment Laetitia Casta qui démontre ici de manière définitive ses aptitudes de comédienne après un apprentissage que l’ancien mannequin a voulu patient et graduel. Quant à Benoît Poelvoorde il ajoute une couleur de plus à sa palette d’acteur protéiforme dans un registre déjà affleuré en 2005 dans le très inquiétant « Entre ses mains » d’Anne Fontaine. Le choix esthétique de décors glaçants tout à la fois raffinés et impersonnels éclairés en clair-obscur renforce l’irréalité de cette descente aux enfers dont on devine les ravages dans le regard faussement serein de la jeune femme . La musique d'Etienne Daho qui rappelle souvent celle de Brian Eno est complètement raccord avec l'atmosphère distillée par la caméra de la réalisatrice. Un grand premier film d’une auteure qui n’a pas peur d’affirmer son point de vue, injustement boudé par une partie du public et de la critique .
Une Histoire d'amour est un drame qui finit mal. Un film dans une atmosphère glauque où la musique est à la mesure de cette intrigue. Une relation étrange entre un homme riche en souffrance sexuelle et une fille de joie qui lui apporte ce qu'il recherche ...
Un film remarquable en tout point, présence exceptionnel des acteurs, de la musique et d'une mise en scène impressionnante. Tout semble calculé au millimètre pour retranscrire un scénario rare et difficile a composer au cinéma. Du grand art même si parfois la tension baisse par moment.
J'aime pas trop Poelvoorde mais je me suis dit que Casta allait relever le film. Ok, elle est encore jolie, mais elle joue mal. Lui aussi d'ailleurs. L'ambiance est lourde. Le scénario est prise de tête. On s'ennuie à mourir. Bref, une grosse grosse perte de temps. Dès fois, on regrette Tom & Jerry, au moins, on se marre.
Dans cette relation morbide sado-maso entre un banquier arrogant et déshumanisé et sa belle et sulfureuse maîtresse, on aurait aimé plus de psychologie et moins de froideur esthétique rehaussée par des décors design luxueux. On a bien du mal à s’identifier ou simplement s’intéresser à des personnages traités avec autant de recul et de distanciation. La faute au parti-pris de la réalisatrice et sûrement pas celle de Benoît Poelvoorde, excellent dans un rôle où l’on ne l’attendait pas, ni celle de Laetitia Casta, en progrès constant mais qui doit maintenant acquérir plus de discernement dans ses choix. Difficile également de comprendre la présence de Richard Bohringer dans une composition faussement intériorisée dont le scénario aurait pu faire l’économie. Finalement on se prend à rêver d’un remake traité par Nagisa Oshima, le maître incontesté de la passion charnelle transgressive.
Sado et Maso sont dans un grand studio. Maso tombe à l'eau, qui donc reste ? Une vision d'un fait divers mortel, cavalière, mais qui vaut bien celle de Régis Jauffret dans son livre "Sévère" et de Hélène Filières dans l'adaptation ironiquement (?) intitulée Une histoire d'amour. Déjà, en exergue, cette phrase sentencieuse donne le ton : "Les histoires d'amour sont des planètes privées." Dans ce cas, pourquoi faire un film dans une affaire dont ne connait pas véritablement les tenants et aboutissants ? Les mystères de l'âme humaine et de la passion fascinent mais ne souffrent pas d'explications. Hélène Fillières n'en cherche pas, livre des éléments dans une narration déconstruite, stylise à outrance dans des tons gris et noirs, élude toute émotion, introduit des personnages périphériques sans étoffe (le compagnon de la jeune femme, l'homme dans l'avion). L'atmosphère délétère fascine et agace dans cet ouvrage qui tourne à vide et se nourrit de fausses audaces sulfureuses. Poelvoorde impressionne, Casta intrigue. Glacial, désabusé, Une histoire d'amour est un objet sophistiqué, sans âme et auto-destructeur. Comme cette relation sordide entre un banquier et une call girl. Qui n'appartiendra jamais qu'à eux.
J'avais un peu peur en allant voir ce film, à cause du sujet, mais ne faut il pas être ouvert et essayer de comprendre ? Et je dois dire que le regard d'hélène fillières est dans une sorte d'intelligence sans crainte de morale ou autre peur légitime..... La réalisatrice soigne sa photo, le jeu des acteurs et fait une esquisse psychologique, ou une approche non pas d'un univers SM mais de la relation particulière entre deux êtres qui cherchent une vérité , un ailleurs que la lourdeur sociale ou la lourdeur du couple semble voiler.... Le film n'a pas d'apriori, peu de scènes choquantes non plus, il a peu d'acteurs , mais laetitia Casta et benoit Poelvoorde y sont excellents..... Je crois que la seule chose qui puisse éloigner les spectateurs, c'est le sujet, pour le reste le film a d'indéniables qualités et un format court agréable.....
Un film très froid. Il est donc assez dur de se sentir toucher par lui. Toutefois les acteurs sont assez convaincants, notamment Poelvoorde assez inquiétant.
Je ne vais pas m’attarder sur cette histoire d’amour qui finit mal ! L’histoire de ces personnages est très superficielle. On ne sait rien d’eux, le pourquoi d’une telle relation. Je ne parle pas du personnage insignifiant de l’avion Reda Kateb ! L’environnement est très épurée, froid, antipathique. Antipathique comme les personnages. Je me moque complètement de leur histoire. Si tant est, il y en avait une ! Toutefois, je tiens à saluer la prestation de Benoît Poelvoorde mis à nu dans les deux sens du terme. Dommage que ce don de soi ne soit pas au service d’ « une histoire d’amour » plus maîtrisée, plus profonde avec plus de ressorts dramatique.
Le CSA a été bien indulgent en ne donnant qu’un simple avertissement à ce film d’Hélène Fillières. Une Histoire d’amour aborde avec lourdeur, les relations sexuelles tarifées, le sadomasochisme, l’infidélité et la violence. Même si rien n’est à proprement montré, le trouble occasionné dérange. Alors que Casta est excellente, Poelvorrde lui déçoit. Une Histoire d’amour devait être un film ambitieux, il est juste malsain. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Laetitia Casta n'a jamais su jouer, sa seule solution est de donner dans le "porno chic", et même avec un luron comme Poelvoorde, elle réussit à plomber le film. Elle aurait surement pu jouer dans l'Ennui, mais le rôle était déjà pris.
Alors c'est ça un ratage ?! Le pire film de l'année à ce jour. Malgré sa courtesse, il est pire que froid : chiantissime. La stylisation, les images semblent plus importantes pour la réalisatrice que l'histoire, les émotions. Une étoile, pour la musique de Daho. Film à fuir.