J'ai d'abord aimé l'insolite, le fait d'être pris à contrepied, dans un environnement absurde et donc parfois, drôle... Les personnages sont parfois caricaturaux (le gourou, la blonde qui veut fonder une famille) parfois étranges (le jardinier). L'improbable des situations peut faire naître un soupçon d'inquiétude... Tout peut arriver, comme dans la vraie vie... Paul va revenir, mais quand, comment ? J'ai aimé le regard de Tiff qui donne son avis et je regrette de ne pas avoir eu ce regard... Après une entame brillante, un ton, j'ai trouvé que le film se liquéfiait puis je me suis ennuyé.
Décalé et original, Wrong amuse et séduit par son ton. L’inconvénient est que Dupieux n’est pas aussi amusant et étrange que cela. On se retrouve donc à la fois un peu violenté par une forme de vacuité snobinarde et simultanément enthousiasmé par l’intelligence et l’imagination de Dupieux et la glorieuse fantaisie de ses acteurs. Difficile en conséquence de conseiller vivement ce film, impossible en revanche de ne pas se réjouir qu’il ait été produit et présenté au grand public et ne pas espérer qu’il ait suffisamment de succès pour que Quentin Dupieux poursuive ses aventures dans l’aberrant. Pour les amateurs de farfelu. Pour la critique complète : http://franglaisreview.com/2012/09/28/wrong/
Enfin un film étonnant qui ne suit pas les standards du récit, du spectacle, et de rien qui existe. Enfin un film où l'image est un objet de contemplation en soi, oú le silence existe et parle plus que le reste, oú les personnages sont hors catégorie, oú l'on sort en s'interrogeant sur ce que l'on vient de voir plutôt qu'en étant réconforté d'avoir vu et revu le même prémaché régurgité d'idioties... L'étonnement fait grandir. Le confort endort l'esprit.
Un film poseur qui joue d'une manière arty sur l'absurde des personnages et des situations, mais la sauce ne prend pas et j'ai préféré les films précédents du réalisateur, ""Steak" et "Rubber". TOUT dans le film se veut décalé, du coup l'anormalité devient la norme et finit par ennuyer. "Wrong" contient de bonnes idées (le lien télépathique avec le chien, la mémoire de l'étron canin...) mais un court métrage aurait suffi, car sur un long c'est parfois à la limite du foutage de gueule.
M. Oizo est un musicien, et c'est tout ce qu'il sait faire. Certains vous diront que c'est un art qui lui est propre et que notre vision est trop mainstream pour le comprendre. La vérité, c'est un film pour autiste consanguins. Fucking hipsters.
Ce film porte bien son titre! C'est une erreur monumentale!! L'absurde peut dans certain cas être une forme d'humour. Mais c'est un jeu risqué, et ici c'est clairement raté. Personne n'a ri dans la salle où j'étais et plus d'une fois j'ai failli sortir tant on passe du coq à l'âne en s'enfonçant dans le ridicule une scène après l'autre. Économisez donc votre argent. A FUIR!!
Une notation un peu à part pour un film à part. Considéré comme le maître du cinéma expérimental, Quentin Dupieux maîtrise ce long métrage sous le regard ébahi des spectateurs qui se demandent bien ce qui peut passer par la tête de cet homme, avec respect. Car si Dupieux sait donner de quoi nous satisfaire, il creuse encore de façon à nous attirer plus encore dans son monde, un monde dénué de logique ou tout semble normal. Mention à la scène d'ouverture, totalement incompréhensible mais absolument magnifique ! La force de ce long métrage tient en fait de cette absence totale de logique faisant place à une absurdité omniprésente, présentée par des acteurs ayant compris leur rôle, jouant absolument comme dans un test, une expérience, ça tombe bien. Éric Judor a écopé d'un second rôle vraiment intéressant, non doublé en anglais, ce qui appuie davantage sur son côté absurde, allant de son accent minable à sa dégaine, allant même jusqu'à un petit clin d'oeil à l'un de ses anciens rôles, "en 20ans de carrière..." merci H. Jack Plotnick sait lui aussi donner le rythme, la cadence même, toujours décalé par rapport à la scène présente, que ce soit la conversation téléphonique avec la fille de la pizzeria ou encore son entretien avec le détective privé. chaque attrait de sa personnalité apporte à un personnage perdu, désemparé, allant même jusqu'à faire de la télékinésie avec son chien. Wrong, film unique, au titre et à l'affiche très indicatifs laisse une trace particulière mais magnifique dans le cinéma, prologue d'un genre encore peu exploité qui saura faire son immersion en tant voulu. Son pauvre score au box office reste assez normal, mais doit faire sourire le réalisateur, sûr de son oeuvre.
Maître Oizo sur un arbre perché nous dévoile sa dernière masturbation artistique. Wrong de Quentin Dupieux ; une longue route qui mène nulle part. Un chef-d'oeuvre qui ferme ses portes aux esprits trop cartésiens. le reste sur Matrack-Magazine
Rubber avait dérouté un bon nombre de spectateurs lors de sa sortie. Pourtant, il n’était pas le premier film de Quentin Dupieux, après Nonfilm et Steak, mais il est peut-être celui qui a eu le plus de reconnaissance autant critique qu’institutionnel (il a participé à la Semaine de la Critique en 2010). Wrong se propose de s’inscrire dans cette continuité autant dans le parcours du film (ici, Sundance et Deauville) que dans sa structure même. La suite est par ici : http://critiqueconnection.wordpress.com/2012/09/17/wrong/
Ce film ne veut juste rien dire... et c'est ce qui est bon !!! Vraiment passé un bon moment, rappelle un peu l'univers de la série d'Eric Judor Platane (rooo si, quand mm un peu !)
Aimant particulièrement le théâtre de l'absurde, de Ionesco à Beckett, en passant par Camus qui nous dit, en conclusion de son Mythe de Sisyphe, qu'il faut imaginer Sisyphe heureux, je m'imprègne du film sans complexe ; et puis, tel est le cas, ici encore : il faut imaginer Dolph heureux. Surréaliste, absurde, décalé, les mots ne manquent pas. Mais Wrong est surtout foncièrement humain. La scène du téléphone à propos de Jesus Organic Pizza est, à mon sens, une scène d'anthologie. D'autres détails sont particulièrement intelligents, et il faut accepter de s'y confronter pour les saisir : la photographie du palmier entre les photos du chien alors qu'on n'y pensait plus, le logo de magasin de pizza qui, pour l'oeil averti, traîne toujours dans un coin, comme une obsession. Les trouvailles ne manquent pas non plus, comme la peinture des voitures. Pourtant, malgré un excellent début, cela finit par lasser. Si l'on veut faire un parallèle, on peut évoquer l'excellent film la Fée, dont Wrong reprend d'ailleurs le phénomène de la grossesse : néanmoins la Fée tenait par son côté poétique, et avait une consistance dont Wrong est complètement dépourvu. Quentin Dupieux tenterait-il, à l'instar de Flaubert, de réaliser "un film sur rien" ? Le grand écrivain avait échoué ...
Quentin Dupieux pousse à l’extrême son talent pour mêler les pistes afin de nous laisser douter sur la nature même du spectacle auquel nous assistons, s’agit-il là d’une totale absurdité vide de sens ou d’une allégorie schizo-philosophique sur la quête de soi ? Difficile à dire. Quoiqu’il en soit, l’observation de cette folie burlesque, dont la froideur estompe tout esprit comique, est source d’interrogations et de fascinations devant ses situations dont l’invraisemblance semble être la pierre angulaire et ses personnages secondaires démentiels. Ce surprenant amas d’idées farfelues montées telle une peinture contemporaine a de quoi dérouter les spectateurs, mais en aucun cas les lasser.