Kaddish pour un ami est le premier long-métrage de Leo Khasin qui avait précédemment réalisé un court-métrage intitulé Durst.
Avec Kaddish pour un ami, le réalisateur Leo Khasin aborde le conflit israélo-palestinien de manière totalement inédite. Il décide d'étudier le sujet à l'échelle d'un quartier résidentiel de Berlin où la population palestinienne est très nombreuse. Un groupe de jeunes saccage l'appartement d'un homme juif âgé mais une amitié se crée par la suite entre l'un des jeunes et le vieil homme. Le film insiste sur l'espoir d'une entente possible un jour entre les deux peuples.
Avec Kaddish pour un ami, le réalisateur Léo Khashin voulait insister sur le fait que certains conflits peuvent parfois s’importer dans des pays étrangers. Néanmoins, si ces personnages peuvent emporter leurs rancœurs avec eux, ils emportent également leur humanité et le cinéaste avait le désir de raconter une belle histoire, la naissance d’une amitié entre deux personnes que tout oppose.
Léo Khashin dit s’être inspiré de personnes rencontrées à Berlin pour écrire les personnages : "Le film est un patchwork de destins et de rencontres que j’ai faites dans des lieux comme ceux que l’on voit dans le film", déclare-t-il. Khashin voulait également mettre en exergue certaines personnalités qui s’épanouissent dans la difficulté : "Dans la dureté de ces conditions de vie, souvent des attitudes émergent et prennent une valeur particulière. Je voulais parler de cela. Entre autre une vraie rencontre entre deux personnes qui révèle ce qui est insoupçonné à l’intérieur de chacun."
Pour le rôle du jeune immigré palestinien, le choix s’est révélé assez facile puisque Neil Belakhdar s’est imposé naturellement selon le réalisateur. Cependant, pour le rôle de l’homme juif âgé, le casting a été plus compliqué : "Nous avons eu des difficultés à trouver un acteur de la vieille génération pour le rôle du vétéran. Nos recherches ne donnaient rien de satisfaisant ou de possible. Nous étions assez désespérés, quand un soir à la télévision, j’ai aperçu Ryszard Ronczewski dans la série «Face au crime». Quand je l’ai entendu parler, quand j’ai vu son visage, j’ai su que c’était lui qui devait incarner ce rôle."
Le Kaddish du titre est une prière juive principalement dite au moment des enterrements. Le film était également un moyen pour le réalisateur Léo Khashin de parler de son rapport au judaïsme, religion niée par sa famille quand elle était encore en Union Soviétique et qu’il a redécouvert par la suite.