Une chose est sûre, je ne regrette pas d'avoir attendu aussi longtemps avant de revoir Blade Runner. Il y a peut-être 4 ou 5 ans de cela, je l'avais vu une première fois, dans quelle version, je ne saurai le dire, mais ce dont je me rappelle, c'est d'avoir été fortement déçu, et m'être longtemps demandé ce que ce film avait de si spécial...
Ayant acheté le coffret contenant toutes les versions, je me suis penché sur celle qui est réputée pour être la meilleure, la plus aboutie et la plus proche de l'idée que s'en faisait Scott, c'est à dire le « Final Cut » de 2007.
Et, la première chose qui m'a frappé, c'est la beauté des images. L'un de ces premier gros plan, sur un oeil, dans lequel se reflète une flamme immense, est resté calqué dans mon propre iris. Et ce n'est que le début d'un long enchantement visuel. Chaque image a été retravaillée, chaque plan, déjà beau à la base, est magnifié, le boulot a été très bien fait et on croirait presque que c'est un film récent. En tout cas, si je posais la question à un non initié, il ne me dirait certainement pas que le film a plus de 30 ans... Sans doutes le plus beau de Ridley Scott !
Seul problème au niveau de l'image mais qui se répercute également un peu sur l'ambiance, ce côté trop sombre, sale, pauvre, pluvieux ( totalement voulu bien sur ) et souvent saturé, mais un peu plombant par moments. En effet, cette ville ressemble plus à un souk marocain qu'à une grande ville américaine...
L'histoire quant à elle, pourrait être qualifiée de classique, celle du flic, ici en l'occurrence un Blade Runner, Harrison Ford, renvoyé aux affaires, pour poursuivre une poignée de méchants, ici, les Réplicants. Les clichés continuent jusqu'au méchant très méchant contre qui le héros aura un combat final, Rutger Hauer, affublé d'un acolyte un peu effrayant mais qui ne fait pas de vieux os et d'une copine un peu dingue. Il y a aussi LA fille, celle avec qui le héros aura une romance.
Dit comme ça, tout peut paraître d'un manichéisme affligeant, mais c'est tout le contraire, et c'est justement ce côté ambigu qui donne au film toute sa puissance et sa profondeur, ambiguïté mise en exergue par cette version de 2007, plus sombre que les autres.
A ce que j'en ai lu, la première vision est souvent pénible, mais la deuxième passe mieux, je le confirme donc, et conseille à tous ceux qui ont buté une première fois devant Blade Runner de réessayer, cette fois-ci avec cette sublime dernière version remasterisée.