Du Yvan Attal... Malheureusement... Je dis pas que le bonhomme soit dénoué d'honnêteté et de sincérité dans ses démarches, mais bon, pour moi il a quand même le don incroyable de faire tous les mauvais choix quand il s'agit de raconter une histoire. Pour moi, c'est un peu ça "Do not disturb" : un film qui séduit par sa démarche et son sujet, mais qui m'a totalement laissé indifférent par sa façon d'être traité. D'abord, il y a cette façon de filmer qui personnellement me pèse beaucoup : cadre qui bouge, focus qui change en permanence, insertions anarchiques de plans de détail... Je suis désolé de dire ça d'Yvan Attal, mais je trouve qu'il n'a vraiment pas le sens du rythme et, plus généralement, de la narration. Il tente des trucs, c'est vrai, mais ils déboulent sans cohérence, ce qui fait que tous ses effets passent plus pour des gadgets qu'autre chose. L'autre problème, c'est qu'en plus de peiner à mettre en place une dynamique et une atmosphère, "Do not disturb" peine aussi au niveau de l'écriture. Il y a le premier tiers un peu creux, qui n'arrive pas à donner de la profondeur et de la chair à chacun des personnages présentés. Il y a ensuite un milieu convenu et attendu, mais qui est peut-être le seul moment où j'ai entendu quelques dialogues qui ont commencé à me parler (le point d'orgue étant d'ailleurs le caméo de Joey Starr), et puis il y a ce final qui, à mon sens, passe totalement à côté de son sujet. Or, justement, pour moi cette fin pour moi résume tout le film. On en vient à se demander pourquoi ces personnages s'évertuent à vouloir faire ce qu'ils n’ont pas envie de faire. C'est absurde, et ça fait perdre tout sens au propos qu'Yvan Attal a essayé de développer au départ. Et puis surtout, la fin débarque comme ça, d’un coup, sans prévenir. Le film aurait pu s'arrêter comme cela vingt minutes plus tôt, ou bien vingt minutes plus tard... J'ai bien compris qu'Yvan Attal avait dans l'idée de faire que ce type de fin nous laisse réfléchir, nous laisse en suspension pour mieux nous inciter à imaginer plutôt que de trancher notre raisonnement par une fin péremptoire... Mais pour moi, ce type de démarche fonctionne quand on est arrivé au bout de sa démonstration et qu'on a ouvert toutes les pistes que permettait le propos. Dans "Do not disturb", le film se conclut une fois l’introduction posée et c'est tout. J'en veux pour preuve : que voit-on et que sait-on de plus à la fin du film qu'après s'être limité à sa simple bande-annonce ? Réponse : rien. En gros, c'est à nous de faire le faire le film en son entier... Personnellement, ce n'est pas vraiment comme cela que je perçois le cinéma…