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    La Frappe
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    3,7
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    7 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 11 mai 2014
    Film éprouvant que La Frappe, dont la première scène -un lycéen tabasse l'un de ses ca-marades sous le regard, tant complice que gêné, de sa bande- expose le problème que le spectateur ne cesse, par la suite, de chercher à identifier. Cette petite frappe s'appelle Ki-Tae, et le problème réside tout entier dans son comportement, cette instabilité que manifestent suffisance et violence à l'égard des autres lycéens. Sauf que le réalisateur coréen Yoon Sung-Hyun, sans en dire beaucoup plus, parvient à complexifier son récit, non linéaire, à en extraire goutte à goutte des réponses connues depuis le début, mais qui ne deviennent évidentes qu'à la fin. Caméra à l'épaule, il procède donc à une véritable distillation, laisse le spectateur se perdre dans le temps, se perdre en conjectures : film manipulateur, et pourtant si vrai, que Bleak Night.
    Dans un présent bien morne (bleak, en anglais), un père veut comprendre pourquoi son fils est mort. Il interroge ses meilleurs amis et découvre que l'un, Becky (Hee-Joon), a été transféré tandis que l'autre, Dong-Yoon, a définitivement quitté le lycée ; en outre, les deux garçons ne renouent que péniblement contact, à sa demande. Identifier la victime, s'agissant du même Ki-Tae qui, dans un passé développé en parallèle, se fait bourreau, permet alors de poser les bases de ce drame psychologique : le renversement des rôles et le partage de responsabilité qu'il implique. Celle, bien sûr, d'un père absent, qui ne se situe jamais dans la même temporalité que son fils -il n'apparaît dans aucun flashback-, mais qui tente à sa manière de lier passé et présent. L'impact, bien sûr, d'une amitié qui se délite, au point d'être niée par Becky et Dong-Yoon dans des termes aussi durs, sinon plus, que les coups qu'ils ont reçus et qui en constituent la raison.
    Film éprouvant que La Frappe, parce que construit sur le non-dit, sur une succession de dialogues impossibles, d'explications jugées superflues ou trop difficiles à formuler, de personnages qui se taisent, partent au moment de parler. Et le spectateur de s'imaginer une situation tellement plus complexe, et Ki-Tae de ne pas mesurer la gravité de son comportement, celui d'un adolescent seul qui brutalise ses amis au point de les perdre un à un. Le réalisateur s'intéresse donc à la difficulté que rencontrent tous ses personnages à mettre des mots sur leurs maux, et à l'impasse dans laquelle cette difficulté les conduit. Le dénouement, ou le deuil, consiste dans deux superbes scènes qui, grâce au hors-champ, manient habilement le temps, Dong-Yoon ayant un pied dans le passé et un pied dans le présent.
    mem94mem
    mem94mem

    118 abonnés 576 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 mai 2014
    Waouh, quel moment ! Quel tableau de la jeunesse coréenne ! la qualité du film tient essentiellement à la qualité des dialogues (c'est vrai, au début, il faut un peu s'accrocher) et des situations psychologiques créées autour d'affrontements verbaux et d'affrontements physiques, au sein de ces élèves de terminales, essentiellement garçons ici. Le film oscille en permanence entre trois moments dans le temps, avec donc deux niveaux de flashbacks, qui sont un peu difficiles à appréhender au début. Le film semble aller vers un dénouement, c'est à dire une explication, qui finalement ne vient jamais, ou que le réalisateur laisse soigneusement aux spectateurs d'imaginer. Mais ce manque d'explication finale est extrêmement frustrant et je ne trouve en conséquence aucune fin au film. La mise en scène est virtuose, en accord parfait avec le montage audacieux. La scène avec ces jeunes au bord de la mer, avec le vol de mouettes, est magnifiquement filmée. Le film est un peu ardu à cause des noms d'élèves difficiles à retenir (en plus, certains ont des sobriquets) et des visages que je trouve très ressemblants. J'ai été un peu perdu une partie du film. J'ai trouvé le film supérieur à "Suneung", vu le mois dernier.
    traversay1
    traversay1

    3 638 abonnés 4 875 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 mai 2014
    Un adolescent est mort. Suicidé ? Son père cherche à savoir auprès de ses anciens amis. Mais y a t-il une réponse à ses interrogations ? Etonnant premier film que La frappe, qui n'en finit pas de mélanger présent et passé, sans pour autant éclaircir quoi que ce soit. Ou si peu. Est-ce un film sur l'homosexualité ? Sur la violence sociale ? Sur la compétition à l'école (comme Suneung) ? Plus sûrement sur l'amitié, la trahison, les rapports père/fils, la difficulté à s'adapter. Le réalisateur, Yoon Sung-hyun, fait preuve d'une maîtrise remarquable pour un débutant. Presque trop doué et enclin à épaissir le mystère là où un peu de clarté n'aurait pas fait de mal. Sur le plan formel, aussi, l'abus de plans filmés à l'épaule et l'avalanche de dialogues, pourtant la plupart du temps inachevés, contribuent à éloigner le spectateur d'une oeuvre qui, bien que se voulant réaliste, a tendance à rendre trop dense une intrigue qui davantage serrée aurait pu gagner en efficacité. Et sans doute perdu en trouble, rétorquera t-on. Ce qui n'est pas faux non plus.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 20 juillet 2014
    L’occasion de voir du cinéma coréen est si rare du côté de l’occident que l’on a tendance à l’apparenter seulement à l’action pure et dure des films d’un Park Chan-wook (Old boy, Lady vengeance) ou d’un Kim Jee-woon (Deux sœurs, Le dernier rempart). Mais ces deux figures dominantes de la dernière décennie voient tout doucement apparaitre leurs successeurs. Pour son premier long-métrage, Yoon Sung-hyun évoque une chronique sociale où la violence entre les êtres est omniprésente. Nul besoin d’effusion de sang ou de scènes de combat grandiloquentes, c’est avant tout d’un rapport de force sociétale dont il est question, plus précisément de cette hiérarchie implicite qui s’installe dans les relations d’amitié. Dans le cadre d’un collège réservé aux garçons, la nécessité d’en démontrer prend encore plus d’ampleur. Mais alors que les identités du leader bourreau et de la victime nous semblaient évidentes d’emblée, le film brouille habilement les pistes. Grâce notamment à une construction narrative basée sur les témoignages et les différents points de vue plutôt que sur la stricte chronologie. Ni ange ni démon, mais une responsabilité partagée entre tous les protagonistes. Les images dérangent, le climat oppresse, le propos demeure suffisamment énigmatique pour laisser place à une fin ouverte, et suffisamment suggestif pour déceler les origines du profond malaise. Une belle photographie, au service d’une interprétation toute en ambiguïté des trois personnages principaux, contribue à laisser perdurer ce flottement émotionnel. Impossible de porter un jugement sur l’un ou l’autre. Cette ambiance mitigée provoquera sans doute de la lassitude chez certains spectateurs…elle en séduira beaucoup d’autres.
    Daniel Schettino
    Daniel Schettino

    26 abonnés 241 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 mai 2021
    Encore un grand film Sud-Coréen. La frappe parle de la perte de l'innocence de 3 amis qui ne comprennent pas qu'ils sont entrés dans l'âge adulte. Plus jeunes leur brouille futile, leurs disputes de gamins, leurs jeux immatures, n'auraient pas eu des conséquences aussi graves, mais le temps a filé, et forcément cela mène à la tragédie causée par une incompréhension commune. Que s'est-il passé entre ces 3 amis qui étaient pourtant tout les uns pour les autres ? Les 3 amis ont une communication juvénile, inexpérimentée. Ils pourraient s'ils avaient les facultés intellectuelles, résoudre leurs problèmes de communication avec des discussions pour apaiser la situation qui dégénère, et mettre cartes sur table. Encore faut-il prendre une décision consciente qui amène à ce processus, mais tous les 3 s'enferment dans un repliement et un endurcissement car justement ils ne trouvent pas les mots. La violence provoquée par les propos puérils et stupides d'un d'entre-eux, la stupidité de leur comportement, les amènent donc vers le drame. C'est comme s'ils n'avaient pas vu et compris qu'ils avaient grandi et que leurs actes peuvent provoquer de graves blessures à la fois physiques mais aussi psychiques. Quand le jeune initiateur de cette décente aux abîmes décide enfin de s'excuser et qu'il est temps d'arrêter tout ça, il est déjà trop tard. Pour nous qui regardons le film, non ce n'est pas trop tard, mais pour eux oui. Il faut dire qu'il en a fait beaucoup. Leurs blessures conduisent à une fin douloureuse et choquante. Et nous sommes affligés par la douleur, comme le père d'un des personnages, qui cherche à comprendre ou le désespoir d'un père qui n'a pas su dialoguer avec son fils. Un film splendide.
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    94 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 6 mai 2016
    Dans ce premier long métrage, Yoon Sung-hyun aborde un sujet délicat à travers un scénario foisonnant. A très grande majorité traité via le regard des adolescents, ce drame aurait mérité un approfondissement du personnage du père de la victime riche en interrogations. Dommage.
    BigDino
    BigDino

    8 abonnés 473 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 octobre 2015
    Un film puzzle qui, de ce fait, est un peu difficile à suivre au début. Cependant les éléments s'emboîtent et les non-dits se révèlent au fur et à mesure. Pour un premier film, La Frappe est impressionnant : en effet le climat de tension est vraiment bien retranscrit et de ce côté la mise en scène est très bonne. On regrettera néanmoins sûrement le côté un peu trop académique : à force de vouloir trop le dépouiller stylistiquement, on a du mal à rentrer complètement dans le film.
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