Remake du long-métrage de Kathryn Bigelow sorti en 1991, "Point break" cherche à actualiser les propos de son ainé tout en servant à son public des scènes d'actions encore plus spectaculaires.
Pour le premier point, le film n'atteint malheureusement pas son objectif, si le duo d'acteur est assez bon (notamment Edgar Ramirez en justicier anti-conformiste), leur personnages tout comme leur relation ne sont pas assez fouillée. (Bodhy amène de manière trop brutale
sa "spiritualité de la vague"
et si Johny Utah a un passé
-la mort d'un proche l'a amené à se changer de vie pour le FBI-
, il est traité trop rapidement
(son ami meurt en 10 secondes, nous n'avons pas le temps de considérer l'ampleur de la situation).
D'une manière générale, le rythme est trop expéditif, cela dessert l'intrigue déjà simple malgré quelques bonnes idées, comme les 8 d'Ozaki. Le dilemme de Utah
(mener à bien son enquête ou rejoindre les terroristes)
est sous abordé, le héros
révèle son identité trop brusquement pour ne plus jamais changer d'optique.
Les personnages secondaires sont survolés (prenons Pappas, on nous dit qu'il "faut se faire à son caractère, mais que c'est quelqu'un de bien", mais aucune des actions du protagoniste ne confirment ces dires, il sert uniquement de faire valoir à Johny). Et au final, en dépit de quelques clins d’œils, comme lorsque
l'agent du FBI décharge son revolver en l'air tout en hurlant
, ce film n'a que peu de points communs avec son celui de Kathryn Bigelow.
Mais cela ne signifie pas qu'il est dénué de qualités, si nous revenons sur son rythme, certes chaotique, force est de reconnaître que le film démarre rapidement, il parvient même à atteindre une certaine tension dramatique lors de la scène d'escalade, jouissive à souhait. En outre, le film n'est pas avare en scènes d'action, et ces dernières sont toutes spectaculaires, filmées efficacement et soutenue par une bande son poignante.
Bref, au niveau des cascades, c'est un pur plaisir. S'ajoute à cela des paysages sublimes et des effets spéciaux impressionnants et peu invasifs. On sent également une réelle cohésion entre les acteurs (summum après leur descente en vol plané). Et même une certaine morale (même si elle amenée maladroitement) assez originale et communicative (respect de la nature, dépassement de soi, combattre le système et retourner à un état plus primitif).
En somme, par son côté brouillon et son format trop rapide (exemple parfait lors de la scène finale avec Bodhy en pleine mer), Point Break n'atteint pas la dimension mythique de son prédécesseur.
Pourtant, par son côté à la fois modeste et spectaculaire, il pourra ravir amateur de sensations fortes comme individu cherchant un film sans prise de tête. Un blockbuster honnête et sympathique.