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    Squat, la ville est à nous!
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    pitch22
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    165 abonnés 682 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 novembre 2011
    SQUAT : LA VILLE EST A NOUS! est un film dont on ressort joyeux, enthousiaste mais aussi lucide. On est loin des clichés: ici, pas de paumés, pas d'alcooliques, pas de junkies ni de fusion hippie mais des individus responsables, propres et sociables, qui font le pari d'une reconquête de leur ville, par le droit au logement, en s'attirant la bienveillance voire le soutien de leurs voisins. En effet, l'appétit commercial cherche à balayer les classes populaires. C'est l'histoire d'un apprentissage de l'action autonome, de la mobilisation de quartier et de la résistance aux forces de l'ordre. Si vous pouvez le dénicher, lisez le journal édité pour sa sortie (2/11/11), qui compte 8 pages super éclairantes, comme page 7, "Squatter la ville pour changer la vie" ou page 2, l'analyse du chercheur en socio Jean-Pierre Garnier. Christophe Coello, co-réa des dyptiques de Pierre Carles, se fait as du doc dénonciateur et des populations en lutte. Le montage, à quatre mains, aboutit à un film efficace, riche et dynamique. Donc ça se passe à Barcelone, ville habituée aux luttes révolutionnaires, où l'on va suivre l'action d'un groupe autonome d'origine pacifiste, constitué d'une trentaine de filles et garçons (équilibré), qui a décidé de militer dans l'esprit anarchiste du début du XXe siècle, à savoir sans autoritarisme ni hiérarchie, hors institutions, dans le sens d'une réappropriation de la politique et de l'espace public par l'auto-gestion, la résistance radicale, par l'action spectaculaire anti-militariste et anti-capitaliste, et par la création de liens de solidarité avec les riverains via l'organisation de manifs et d'événements festifs, drôles, dirigés en particulier contre la spéculation immobilière et l'association scandaleuse de ses acteurs privés aux pouvoirs publics. Le doc, filmé «de l'intérieur», se centre sur la vie et l'action de MILES DE VIVIENDAS, un collectif qui a réussi à s'établir en «okupa» (squat) entre 2003 et juin 2007 (année d'expulsion finale: affrontement filmé à chaud!). La plupart de ces gens (plutôt jeunes, soutenus par des plus âgés), en rupture avec la logique salariale, mettent l'action collective à la première place, tout en y associant la réflexion, les questions sociales et l'humour. Situé avant la crise de 2008 et la baisse de pression des spéculateurs immobiliers, le contexte restait difficile, mais face aux tentatives de récupération politique ou de domestication de la lutte, pas question de céder («céder un peu, c'est capituler beaucoup»)! On aurait aimé une meilleure liaison avec ce qui s'est passé ensuite avec la crise en 2008-2010. En tous cas, cette fin n'est pas considérée comme un échec en soi (l'expérience valait la peine) mais les acteurs de MILES reconnaissent qu'ils ont échoué à mettre en commun leurs moyens: le groupe n'est pas parvenu à passer au stade de la coopérative, il s'est désagrégé faute d'organiser un réel financement collectif. Si d'autres okupas ont tenu plus longtemps, celle-ci apporte au film une légèreté plus individuelle, l'unité de son expérience ainsi qu'un regard nostalgique. Barcelone, qui compterait encore plus de 150 squats, jouit d'une relative clémence comparé à la dure répression qui a surgi ailleurs (à Paris, Rouen, Grenoble, Marseille, Amsterdam, Copenhague... comme on a pu l'observer). Il faut dire qu'ici, la résistance s'établit souvent à l'échelle du quartier. Un nouveau souffle a, en 2009, impulsé des actions, des assemblées de quartier (comme à la Barceloneta, friandise convoitée), et le mouvement d'occupation en mai 2011 place de la Catalogne (en épilogue), a permis d'amplifier la prise de conscience chez les gens de cette nécessité de se réapproprier la politique. Cependant, la vampirisation immobilière et l'austérité économique continuent à faire des ravages. Avec les habitants des quartiers, la résistance continue à mobiliser, en particulier contre les promoteurs immobiliers qui poussent à l'expulsion, contre les «revalorisations-reconquêtes-requalifications-réhabilitations» urbaines qui ne sont que le masque des opérations de rentabilisation obsessive, contre le «concept» d'une ville-centre gentrifiée, expurgée de ses classes modestes et transformée en espaces écolo-intello-bobo pour bourgeois, privilégiés et touristes. Quand rénover c'est déporter et aseptiser, c'est la précarisation qu'on accentue et l'âme populaire de la ville qu'on détruit. Un doc énergétique; dommage pour l'issue.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 201 abonnés 7 512 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 24 novembre 2011
    Les squats sont légion, que se soit en France, en Angleterre, aux Pays-Bas ou même en Espagne, c’est d’ailleurs chez ce dernier que le cinéaste Christophe Coello s’est intéressé à l’action que menait l'association Miles de Viviendas de Barcelone (aujourd’hui dissous). Un long travail qui aura nécessité 8 années durant lesquelles, il les a suivit (de 2003 à 2011), entre actions militantes (manifestations), vie associative et squattes d’immeubles à l’abandon ou partiellement occupé, Christophe Coello dresse le portrait de ces révolutionnaires près à tout pour avoir un toit. Joyeux, entraînants, combatifs et déterminés, on prend plaisir à les suivre dans leurs actions, ils offrent une toute autre image des squatteurs parisiens qui contrairement aux barcelonais, se contentent d’occuper sagement des locaux mais ne cherchent jamais à revendiquer ou à se faire entendre (et donc à manifester).
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 5 octobre 2011
    Je l'ai vu cet été en avant-première, enfin un film engagé qui déprime pas, tu sors t'as envie de changer le monde et en plus t'as des outils,des idées pour le faire. C'est un peu comme du cinéma direct, filmé de l'intérieur par un gars qui fait partie du mouvement, pas voyeur, pas donneur de leçon, juste tu partage 8 ans de leur vie et ça t'apprend pas mal. Je pense pas qu'il va passer dans toutes les salles, mais ça vaut vraiment le coup.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 5 octobre 2011
    Vu ce formidable docu en avant-première à Dijon!! Je vous encourage toutes et tous à y aller ....et à le soutenir!!! Car ce n'est sûrement pas sur les grandes ondes radiophoniques et encore moins sur les plateaux tv que vous en entendrez parler! Et oui, ce film met les pieds dans le plat comme les productions CP-Prod ont l'habitude de le faire!!! Ils font aussi un appel à soutien et invitent les spectateurs à proposer le film dans les salles de leur ville. Tout es là: http://www.squat-lefilm.com/spip.php?rubrique5
    Toutes les dates de projection par ici :: http://www.squat-lefilm.com/spip.php?rubrique5
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