Voilà un film au parti pris incontestable, et pourtant totalement dépourvu de manichéisme. "No", du talentueux Pablo Larrain, nous plonge dans la campagne qui décida de la chute du dictateur chilien Pinochet. Et cette immersion très nuancée, nous montre la complexité qu'il y a à se révolter, à convaincre, et comment deux camps s'observent et se menacent pour parvenir à ses fins. Car dans ce film, il ne s'agit pas que du "No", même si on s'identifie très vite à lui. La campagne du "Si" est montrée avec intérêt, mais sans la diaboliser. Larrain tient à filmer les deux stratégies à égalité, afin de délivrer une critique de la dictature encore plus forte, et de dire que la dernier mot revient toujours au peuple. Formidablement bien interprété, au style documentaire soigné et percutant, ce film apporte une fraicheur et un engagement de tous les instants.
Film extrêmement intéressant sur une histoire du Chili peu connu en europe (et dont j'avoue partager l'ignorance). Des d'acteurs très justes. A voir absolument.
Très ennuyeux, ça paraît interminable tant le rythme manque. L'histoire n'a rien de passionnant puisqu'elle est raconté sur un rythme piano piano. Très décevant.
Pinochet, tout le monde connaît. Général devenu dirigeant du Chili en 1973, Pinochet fut le dictateur militaire à l'origine de milliers de morts et de disparus, quelques unes des heures les plus sombres du pays sud-américain. Ce que l'on connaît moins, c'est la façon dont le dictateur a perdu le pouvoir en 1988. Et ce n'est pas un coup d'état qui fit tomber le général mais un coup de pub gigantesque. Un jeune prodige de la publicité, biberonné à la société de consommation et incarné à merveille par Gael Garcia Bernal, va faire tomber le régime de Pinochet en l'attaquant de front sur le domaine de la com. Intelligent et mesuré, le personnage joué par Bernal supporte de toutes ses épaules le poids d'une tâche trop grande pour lui. L'acteur distille à la fois une confiance et une inquiétude intériorisées qui fonctionnent à merveille. Face à un résultat qui va ébranler toutes les strates de son pays, le jeune publicitaire avance dans un univers dont il ne fait pas parti. Le décalage entre le personnage principal et les seconds couteaux est flagrant, le premier ayant toujours un train d'avance sur les autres. Autre point fort du film de Pablo Larrain, c'est son choix de revenir à un format cinématographique d'antan, que l'on est plus habitué à voir à la TV. Si l'immersion se fait plus facilement grâce à cette option, le rythme en prend un coup et le côté purement cinématographique du film aussi. N'empêche, les rouages de la publicité et de ses cibles aura rarement été aussi clair que dans "No". Un bon film qui nous éclaire sur une page méconnue d'histoire et qui a le mérite d'être très ludique à défaut d'être palpitant.
Le film narre l'histoire de la préparation de la campagne de pub TV contre la reconduction de Pinoche. Le film donne l'impression d'un documentaire, il est tourné avec les anciennes méthodes : écran 4/3, pas de HD mais plutôt une betacam, certaines images sont floues car issus directement de faits réels ... Concernant le scénario, rien à redire, on suit avec minutieux la création de la campagne de Pub pour le "Non" avec un directeur artistique. Le film est un peu long à démarrer, on a l'impression que tout le monde se cherche et surtout que rien est organisé L'acteur principal joue très bien son rôle, car c'est principalement lui qui réhausse l'attrait du scénario...car il faut se le dire : le Oui perd ... spoiler: Pour ma part, l'acteur principal, il s'agissait plus d'un travail que d'un acte militant. On le voit très bien au début car il a refusé l'offre. Son déclic a été que sa femme a été battu. Et à la fin, il reprend le travail comme si de rien n'était, et sans réellement faire la fête
Santiago du Chili, 1988. Après quinze ans de dictature, le général Pinochet croit pouvoir s’en remettre au peuple pour se faire réélire. Par référendum, celui-ci devra répondre « stop » ou « encore » ! Dans une grande agence de publicité dirigée par un proche du pouvoir, il y a un jeune et brillant publiciste qui va mettre tout son talent au service du « No ! » Sa campagne audacieuse n’hésite pas à bousculer l’intelligentsia. Et à s’écarter de la déprime ambiante. Plutôt que de dénoncer encore et encore les souffrances infligées par le régime au peuple de gauche, René s’efforce de délivrer un message de joie et d’optimisme pour le futur. C’est sa façon de faire chanter les lendemains du « No ! » L’angle est original et la méthode permet aussi au réalisateur de brosser un nouvel état des lieux du Chili de Pinochet, ou les images d’archives viennent au soutien d’un constat plutôt sombre. Pari gagné pour Pablo Larrain et l’impeccable Bernal, pari perdu pour Pinochet...
Si l’on considère que « No » ne parle pas de la victoire des combattants de la liberté contre un régime autocratique, mais relate subtilement de ce moment historique ou une dictature (néolibérale) s’apprête à en remplacer une autre (le communisme), si l’on considère le film comme une charge cynique contre la béatitude létale de la pensée unique (où il s’agit soit disant de dépasser les idéologies pour s’abandonner à une quête du bonheur aussi stérile que perverse), si l’on considère le film comme une critique virulente de la victoire du consumérisme décérébré (la campagne du Non ressemble au pire de la pub, assumant sa vulgarité et sa bêtise), « No » est une réussite. Car sinon, le film est foncièrement déplaisant.
Une ode à la liberté collective ! Film admirable, montrant toute l'intelligence et l'audace d'un publicitaire, qui révolutionne les consciences par ses méthodes ingénieuses. On ne peut qu'adhérer à ce joli arc-en-ciel dans le ciel brumeux de l'histoire chilienne.
Un sujet vraiment intéressant et une belle mise en valeur de la force du langage, de l'humour, l'importance de la communication. Une bonne intégration des images d'archives mais une photo globalement affreuse même si ce choix se comprend ! Malgré quelques longueurs, ce film est une superbe docu-fiction sur une partie de l'histoire plutôt méconnue.
Un très bon film, captivant et bien joué . Au delà du référendum de 1988 au Chili ce film montre le pouvoir des agences de pub et de communication en politique.
Une très belle réussite, aussi bien dans la réalisation que dans son approche de la chute de Pinochet. Un seul regret : l'impression de la victoire de la com' sur les idées! Mais peut-être est-ce aussi l'objet lointain de la dénonciation du film...