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alexdelaforest
38 abonnés
206 critiques
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3,5
Publiée le 16 avril 2013
Intelligent dans sa manière de réfléchir la lutte politique et sur la nécessité de travailler l'aspect positif des propositions que l'on avance fasse à l'ordre établi. Mais cette publicité comme arme du combat politique pose autant de soucis qu'il en résout. Le film par son humanité et sa capacité à incarner des personnages justement non dogmatique évite les principaux pièges de l’exercice.
Le film de Pablo Larrain ne manque pas d'audace et traite avec habileté d'un épisode méconnu (en France du moins) de l'histoire du Chili. "No" suit avec légèreté mais sérieux, l'engagement mené par un groupe de publicitaires et résistants politiques pour faire tomber la dictature de Pinochet. Un film enthousiasmant qui met en lumière l'engagement et la lutte citoyenne de quelques uns afin de mener le Chili vers la démocratie. Un sujet en phase avec notre époque où la participation citoyenne, la légitimité du pouvoir politique et le poids des extrémismes sont des sujets d'actualité.
Un peu ras le bol de la caméra subjective qui vous ballotte jusqu'à vous donner mal au coeur. Sinon, j'adore Gabriel Garcia Bernal. Le thème est intéressant : comment la communication peut faire bouger l'opinion même dans un régime totalitaire ... mais ça ne fait pas un film.
Tel son personnage, Pablo Larrain réussit avec virtuosité à lancer un splendide appel à l’implication démocratique. Son mélange de fiction (le personnage de René Saavedra n’existence pas mais s’inspire de personnages rééls) filmée à la sauce vintage et d’images d’archives nous permet de revivre une date capitale de l’histoire du Chili mais surtout une image universelle du pouvoir de la manipulation médiatique sur les institutions politiques. Ce réquisitoire libertaire, auquel on peut reprocher la redondance des clips publicitaires, ne manque pas d’humour et profite du charisme de Gael Garcia Bernal.
No est un film à l'esthétique très suprenante (format carré, image un peu sale façon Super 8). Une fois passé le moment de surprise que cause ce parti-pris osé, on entre pleinement dans le film, et au fil de son déroulement il faut reconnaître que l'aspect particulier de No contribue en partie à son charme.
Ceci étant dit, un aspect visuel "normal" assurerait sans nul doute une bien plus grande diffusion au film.
Le sujet de No est à la fois original et ... la suite ici : http://0z.fr/SM6Pn
Si le parti pris stylistique est véritablement agaçant et inutile, le film conduit avec brio cette guerre impitoyable pour le non et le oui à coups de clips de propagande interposés. Réussi et étonnant.
Enfin un bon film politique dans l'esprit de Costa Gavras (en sa jeunesse) et une reconstitution très intéressante d'un évènement majeur de la démocratie Chilienne qui semblait pourtant perdue d'avance même au sein des opposants de Pinochet. Le choc de la rencontre des révolutionnaires avec le monde de la pub est intéressant et bien représenté sous la forme d'images retravaillées façon années 70.
Je ne suis pas fan de ce genre de parti pris très premier degré (une caméra des années 80 pour reconstituer les années 80), surtout que sur grand écran, le résultat pique les yeux et on met du temps à s’habituer (le côté caméra à l’épaule/faux documentaire n’aidant pas vraiment). Mais il faut avouer que l’objectif est atteint: le mélange du film et des archives est d’une fluidité totale et on est complètement immergé. Je trouve quand même plus intéressant certains choix de montage (une conversation commence dans un décor, se poursuit dans un autre sans transition), qui donnent quelque chose de fabriqué et de naïf à la fois, qui capture bien l’époque et son rapport très décomplexé au caractère artificiel des images. Pour ce qui est du contenu, on est dans la veine du bon cinéma politique, celui, trop rare, qui a compris que quelle que soit l’ampleur du sujet, un film a besoin de s’ancrer dans une trajectoire individuelle. Par ailleurs, le potentiel dramatique de cette histoire vraie saute aux yeux et le scénario n’a presque rien d’autre à faire que d’injecter un peu de romanesque dans une histoire déjà taillée pour le cinéma.
Une oeuvre douce pour montrer la fin du règne d'un tyran. Un concentré de sentiments déborde de ce film : joie, amertume, rancœur, espoir, avec un personnage principal qui reflète parfaitement ce cocktail taciturne mais conscient.
Rien que le format visuel du film interpelle... on se croirait revenu 30 ans en arrière. mais cela participe à l'émotion qui se dégage de ce film totalement maîtrisé esthétiquement et politiquement parlant. Allez osons... un petit chef d'oeuvre!
Un film historiquement émouvant, mais qui tourne à vide et souffre d'un dispositif de faux-documentaire inutile et assez laid. Pablo Larrain revisite une page fondamentale de l'histoire chilienne en choisissant un angle passionnant à travers la campagne du no au referendum de 1988. Malheureusement, le cinéaste choisit de fabriquer une sorte de faux-documentaire à la photo cradingue. Il mêle ainsi images d'archives et images d'époque, mais on ne comprend jamais l'utilité de ce parti-pris. L'image est assez désagréable donc, et le film est très ennuyeux : l'histoire se met en place en dix minutes et puis ensuite on tourne à vide pendant 1h30, sans que les personnages évoluent vraiment. Le cinéaste suit trop de pistes différentes et entre les pressions du régime, l'histoire d'amour, les rivalités entre publicitaires... on ne va nulle part. La narration est donc très plate, aucun rebondissement ne vient donner au film un vrai intérêt. Si le témoignage d'histoire est donc la vraie valeur ajoutée du film, il ne se passe pas grand chose et la bonne idée de début est totalement foirée.
La façon de filmer le cadre de la caméra est déroutante, ça tremblote dans la mise en scène au style documentaire amateur pour parler de l’histoire Chilienne sous le régime autoritaire militarisé du miracle économique et des exactions commises au nom de l’anticommunisme. La propagande du référendum pour l’avenir d’un pays en mutation, dans la joie et l’humour du public, tous en chœur pour dire « Oui » au Chili libre, au « Non » populaire comme réponse à la dictature de Pinocchio fascisant au pays de la cordillère des Andes, une marionnette de l’ingérence signifiant le début de la fin de l’épisode guerre froide.
Le film de Pablo Larrain retrace la campagne télévisuelle des quinze jours précédant le plébiscite référendaire que Pinochet avait vainement organisé pour conforter sa dictature militaire. Concentré presque exclusivement sur la lutte dialectique qui opposa les équipes de communication des partisans du oui et du non, la réalisation ne consent aucune concession au cinéma spectacle pour mieux faire ressortir le débat d’idées. L’aridité intellectuelle du propos renforce sa profondeur sans jamais éteindre la passion. C’est bien là que réside tout l’art de ce film exigeant, qui nous offre un éclairage nouveau sur ces heures sombres de l’histoire du Chili. Pas étonnant non plus de retrouver ici l’excellent Gael García Bernal, dont la conception du métier d’acteur est inséparable d’un engagement politique et social de tous les instants.
Un sujet qui ne pouvait que me parler, en tant qu'ancien d'Amnesty, et surtout plutôt attiré par les dictatures Sud-Américaines dans les années 70. L'histoire est prenante, bien jouée, seul bémol, je n'ai pas adhéré au parti pris de mise en scène avec cette image plutôt crade. Mais c'est toujours interessant de se souvenir que de tels régimes ont existé.