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BigDino
8 abonnés
473 critiques
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3,5
Publiée le 10 avril 2018
Difficile de s'accrocher à un récit aussi elliptique, qui rend le film complètement cryptique. Il semble se dégager de tout ça un portrait sans concession d'un pays qui a perdu ses valeurs et que la violence et la pauvreté gangrène. Pas sûr d'en avoir compris plus.
Il y a quelque chose de jubilatoire dans la caméra qui s'exprime à la façon du néo réalisme des années 60 en Italie .....la première moitié dans les montagnes à moitié désertiques avec la découverte du crime (c'est sensé être un film policier) est de grande beauté, ainsi que le scénario où se mêle une joie de filmer les acteurs assez rare, il faut le dire, les bruits sont très évocateurs, presque profanateurs de la banalité, et l'on assiste à des scènes de WC, de repas ou autre ou encore un plan séquence dans une maison collective, pleine de suggestions picturales et sociales....C'est un vrai régal, il faut l'avouer pour le spectateur...... Par contre la seconde moitié est assez sinistre il faut le dire, autant dans l'atmosphère que l'ambiance où tout se déroule dans la pénombre d'une mine.....D'ailleurs l'acteur principal finit par s'effacer à la fin du film......Autant la première moitié était axée sur la lumière, autant la fin du film propose une allégorie de l'ombre.....Pour ce qui est de la résolution du crime, il faut avouer que le scénario reste très nébuleux et que là, on reste sur sa faim.... A voir, ne serait ce que pour la forme du film......
Dur de critiquer un film que l'on n'a absolument pas compris. Je suis resté dans le brouillard durant une bonne partie de l'histoire. La confusion engendré par ce scénario brouillon m'a empéché de rentrer dans l'univers de Shangjun Cai qui, je dois l'avouer, m'a vite ennuyé. Seules les magnifiques panoramas se dégagent de ce bordel cinématographique. On se raccroche à ce que l'on peut.
La chine vue par Shangjun Cai, la chine d'aujourd'hui peut-être, pas envie d' aller vérifier. La survie misérable depuis la ville où la drogue, la corruption et la violence règnent, jusqu'au fin fond de la montagne où l'exploitation humaine s'ajoute à la misère, à la mort sans compassion. Le périple de cet homme qui demeure insensible est-il prétexte à nous montrer ce qui existe? Un héro pas vraiment courageux, pas bavard, tenace et résolu dont le comportement ne dépare pas plus de celui des autres. De longues scènes en plans fixes, aux sons réels, nous laissent tout le temps d'imaginer ou non la réponse. Le cinéaste nous surprend, nous gène, nous montre et nous suggère.
Voici un titre qui pourrait évoquer des vacances sur la côte d'azur, entre Provence et Méditerranée, entre randonnée et baignade. Si c'est ce que vous recherchez dans le dernier film de Cai Shangjun, passez votre chemin.
Le chemin, il en est question dans cette bombe cinématographique. D'emblée, on est scotché, pris à la gorge. Ce chemin est accidenté, beau, mais accidenté. Ce qui pourrait se résumer à une histoire de vengeance pure et simple, bête et méchante, se transforme en un voyage que l'on soupçonne peu au départ, si l'on s'en tient à une lecture rapide du synopsis.
Cai Shangjun expose le monde des carriers, hommes survivants tant bien que mal, dans la Chine d'aujourd'hui. Un beau jour, en plein milieu de ces montagnes, un homme en poignarde un autre. La scène de meurtre est prenante, de celles que l'on avait plus vu au cinoche depuis longtemps. Le film est lancé: une lumière claire, aveuglante; un rythme lent; une enquête à peine évoquée, mais évoquée avec ce qu'il faut de sarcasme; ces montagnes belles et désolées: Le Road movie aux accents Coeniens peut commencer. Un road movie lent, dérivant, avec à son cœur le personnage de Lao Tie, frère de la victime. Les images de succèdent: L'arrivé dans une grande ville tentaculaire, brumeuse, immense, hostile, violente, avec le quotidien des classes laborieuses et au milieu cet homme vengeur.
L'atmosphère est âpre, tend quelquefois au Kafkaïsme, avec ces moments de dérisions. Et à l'instar de l'intrigue policière , le road movie va lui aussi céder sa place au troisième visage du film: le drame social. Ici difficilement descriptible, il concentre toute la symbolique de l'aventure et sa noirceur attendra ses sommets...
PMPS est un western ou les mobylettes ont remplacé les chevaux, les montagnes karstiques les canyons, les gargottes miteuses les saloons. Le thriller initial est finalement un accessoire pour brosser un portrait lucide, intense, sidérant: Chine 2012-2013. Un film aux mille visages, épousant les genres, les entremêlant en nous offrant son pessimisme absolu.
C'est la critique de Jacques Mandelbaum dans Le Monde [hélas désormais introuvable sur la Toile sauf aux abonnés du journal] qui m'a donné envie d'aller voir ce film chinois distribué dans quelques rares salles parisiennes. Le critique du Monde invoquait les mânes de Zola et Antonioni, curieux attelage laissant entendre que le film parvenait à la fois à dresser le portrait d'un milieu et à tisser la trame des sentiments individuels. Et je dois bien reconnaître que ce film d'un réalisateur méconnu, primé à la Mostra de Venise, est saisissant. Il suit les pas d'un homme mutique sur les traces du meurtrier de son frère. On ne comprend pas grand chose à sa quête policière dans une Chine immense, grise et cruelle. On passe des bas-fonds d'une grande ville au fond d'une mine de charbon. La dureté des rapports sociaux nous prend à la gorge et nous laisse asphyxié.
Dans la bande annonce, on s'apprête à regarder un film beau par sa lenteur exagérée et par le profit d'espaces se démarquant les uns des autres. Certes les espaces se démarquent par l'arrière plan, mais tous les lieux usités par le protagoniste sont vides et dépeuplés.
La pauvreté de familles chinoises est aussi bien prononcée, un peu trop à mon goût. Le vengeur n'arrive pas à exacerber ses sentiments, il est froid comme la glace, ce qui ne nous offre pas la possibilité d'entrer dans son monde et donc ce qui nous laisse à l'extérieur de lui et des ses sentiments, donc du film en lui-même.
Le film ne s'arrête jamais, et le pire est qu'on croit à certains moments qu'il est enfin terminé, mais il se relance pour n'apporter que du néant.
"Germinal" reenacted in the most impoverished part of china. Where, still in 2013, the life of a man doesn't not represent anything. The only remain of civilization is to be found in the will of an outcast worker to avenge the killing of his brother, where the corrupted police can't succeed to arrest the murderer. Everything is ugly, women, food, landscape, there is not place for hope at all, to many people struggling at the same time in an overpopulated desperate world. Best drama of the year.
On comprend que "People Mountain People Sea" ne soit pas sorti en Chine: il cadre mal avec le slogan officiel de "rêve chinois" brandi par le nouveau Président Xi Jinping. Quelle noirceur absolue! Meurtre presque gratuit du début, injustices et trahisons en série, violences en tous genres, drogue, et pour finir ces scènes terribles de la mine de charbon. Cai Shangjun use d'une palette remarquable (surexposition, hors-champ, alternance de plans fixes et de mouvement de caméra millimétrés...) pour nous plonger dans un univers de cauchemar, dont la puissance dramatique n'est diminué que par le caractère très elliptique du récit. Notons toutefois que, plus que la misère physique, c'est l'exploitation et l'annihilation des rapports humains qui sont dénoncés. Car aussi dure que soit la vie des personnages du film, leur situation matérielle est nettement meilleure à ce qu'elle était il y a quelques décennies, où les famines étaient courantes en Chine. En revanche, la perte de tous les repères moraux, la destruction des familles sont des phénomènes contemporains. Bravo à Cai Shangjun et à son acteur principal, Chen Jianbin, impressionnant de révolte rentrée, d'avoir brossé ce contrepoint utile à l'image idyllique véhiculée par le cinéma chinois "officiel".
Des images sublimes, une mise en scène magistrale, une vision noire de la Chine actuelle, de très belles scènes dotées d'une énorme force d'évocation (notamment le meurtre tellement gratuit au début du film, la scène finale ...) mais l'utilisation permanente de l'ellipse rend ce récit confus et difficile à suivre, particulièrement sur la fin.
Plus que par son histoire assez confuse qui se présente comme une sorte de patchwork dont on essaiera, avec plus ou moins de succès, de recoller les morceaux et de rassembler des détails et des indices dont on peut légitimement parier que beaucoup nous auront échappés, ce film hallucinant et addictif vaut d'abord par sa formidable mise en scène qui nous emporte dans des ambiance successives : une carrière à ciel ouvert où se commet un meurtre crapuleux, la grande ville voisine et une mine de charbon. A la campagne comme à la ville, l'air semble vicié, pollué et à peu près irrespirable. Si les conditions de la vie rurale sont pénibles et précaires, celles de la cité ne sont guère plus reluisantes, loin s'en faut. Promiscuité, insalubrité et misère composent à présent l'existence quotidienne des exilés de la campagne.
Tout à la fois thriller et western métaphysique, où la parole est extrêmement rare, le film se double également d'un état des lieux d'une Chine contemporaine dont la croissance exponentielle et la pratique d'un capitalisme effréné ravagent aussi bien ses habitants que ses paysages et sa nature. Nous enfonçant toujours davantage, au propre comme au figuré, dans les profondeurs de l'apocalypse moderne, ce film hypnotique et envoûtant stupéfie par sa noirceur et sa puissance d'évocation d'un enfer terrestre où le sol s'entrouvre pour avaler les hommes hagards et abrutis de crasse et de fatigue. Un constat tragique magnifié par la puissance d'un cinéma puissamment organique et viscéral. Une deuxième œuvre remarquable signée d'un cinéaste à suivre de près, sans conteste.
On s'enfonce profondément dans le sous-sol de la mine et dans les turpitudes de l'âme humaine ferrée à l'ultralibéralisme... O.K. Pourquoi pas, car c'est fait avec style, et un développement du scénario d'une simple efficacité redoutable. Je ne dévoilerais rien, en disant qu'évidemment ça finit mal. A éviter pour les dépressifs... Pour autant je n'y vois pas le symbole d'autre chose que la description implacable d'une réalité sociale, donc très naturaliste, sauf qu'il n'y a derrière aucun combat pour des droits sociaux, peut-être pour s'éviter la honte d'être naïf, ou ne pas se dévergonder dans des idéologies périmées (ou à reconstruire, mais ça revient au même) dans un pays où le drapeau rouge est l'emblème. C'est la lente épluchure d'un homme, une course de fond perdu d'avance contre l'humiliation, sans possibilité de sortir par la porte de secours. Rendre un film attirant, et il l'est, quel beau travail, oblige à donner des aspects romanesques, mais au fond de ces ténèbres surgit l'évidence banale de multiples destins de masses brisés. Est-ce par pudeur moral que l'esthétique de film noir bloque toute velléité philosophique, malgré tous les penseurs de la critique cinoche qui se lâchent sur ce People? Espérons que oui, pour finir sur une note lumineuse comme le chas d'une aiguille.