Après son catastrophique « 600 kilos d'or pur », fallait t-il craindre un retour à la réalisation d' Eric Besnard ? Peut-être bien, mais pour autant les nombreuses critiques ici faites à son égard sur la réalisation de « Mes Héros » me semble extrapolés et parfois même assez infondés. Par exemple, la presse écrite lui reproche notamment ses prises de positions sur des sujets politiques sensible et d'en exposer le contenu dans une comédie que beaucoup aimerait voir à sa place. Pourtant le sujet sensible ici sondé (l'immigration et l'expulsion des sans papier), me semble être abordé par le réalisateur de façon très large, sans trop en faire afin d'éviter justement de plomber sa réalisation. Globalement tout juste peut-on lui reprocher quelques maladresses et un manque de subtilité peut-être. Vraiment pas de quoi en faire un scandale.
Maxime, chef d'une petite entreprise, fait des heures supplémentaires à en crever pour sauver sa compagnie d'ambulance, sacrifiant sa femme et ses enfants. Un jour de routine, il reçoit un coup de téléphone de la gendarmerie lui demandant de récupérer sa mère qui se trouve en garde à vue. Maxime profite alors de l'occasion pour revoir ses parents le temps d'un week-end, loin de ses responsabilités. Seulement, cette dernière à pris l'initiative d’accueillir un nouveau pensionnaire à la surprise générale du père. Pour le fils c'est aussi l'occasion de se rappeler d'où il vient.
Il y a d’intéressant dans ce long métrage, qu'il est annoncé par Eric Besnard lui-même comme étant une œuvre assez personnelle, et en effet cela se fait rapidement ressentir. S'inspirant de sa propre relation avec sa mère, Eric Besnard va faire preuve d'un travail acharné certain, pour nous présenter des personnages à la fois convaincant et attachant au détour d'une mise en scène très efficace. Olga (la mère) est une femme engagé au tempérament parfois explosif, tandis que Jacques (le père) profite de la vie en compagnie de son meilleur ami Jean. Si la bande annonce pouvait laisser entrevoir une comédie quelque peu rustre, il n'en sera finalement rien, la sympathie et la tendresse qui se dégage du film prendront aisément le dessus. Sincère, humaine, touchante, les éloges ne manquent pas à mes yeux pour cette réalisation, où quelques échanges viendront même déclencher quelques fous rires (les répliques de Josiane Balasko font souvent mouche), ici suffisent donc pour en faire une parfaite comédie (dramatique).
Coté casting, là non plus rien à redire, Josiane Balasko et Gérard Jugnot semble (toujours) en très grande forme, tandis que Clovis Cornillac qui se retrouve une nouvelle fois sous la direction d'Eric Besnard, s’intègre parfaitement à l'univers, et le trio ici formé semble vraiment faire preuve d'implication tout en justesse. Enfin, on appréciera la présence de Pierre Richard dans un petit rôle plein de bon sentiment.
Avec « Mes Héros », Eric Besnard s'offre un bouffé d’oxygène en tant que réalisateur, et nous livre ici une œuvre certes assez personnelle, mais surtout très réussi. Lui qui jusqu'ici semblait tout simplement peiner à nous convaincre, il ne fait aucun doute que « Mes Héros » va lui donner une formidable leçon de vie, un peu à l'image de Maxime …