« Möbius », le nouveau long d'Eric Rochant, s'annonçait comme l'un des films français les plus alléchants de l'année, avec un Jean Dujardin à nouveau en selle après son Oscar du meilleur acteur pour sa performance dans « The Artist », reçu l'an dernier quasi jour pour jour au Kodak Theatre de Los Angeles. Qu'en est-il réellement ?
Synopsis (source : Allociné) Grégory Lioubov, un officier des services secrets russes est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d'un puissant homme d'affaires. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice, une surdouée de la finance. Soupçonnant sa trahison, Grégory va rompre la règle d'or et entrer en contact avec Alice, son agent infiltré. Naît entre eux une passion impossible qui va inexorablement précipiter leur chute.
Chair à vif autant qu'énigmatique, « Möbius » est un long métrage français qui ose sortir des sentiers battus, alliant avec charme les genres, du film d'espionnage à la belle romance. Accès de sensualité et de complicité dans les scènes de sexe entre nos deux héros, divinement filmées (de près), et accompagnées d'une somptueuse BO électrisante. Eric Rochant, auteur des saisons 2 et 3 de la très bonne série télé « Mafiosa », filme avec brio son héros taciturne ancré dans une histoire moins complexe qu'il n'y paraît, passée l'amorce délicate.
Côté cast', Jean Dujardin campe avec justesse et sobriété cet agent secret russe, polaire et insondable. Il est impeccablement assorti à Cécile de France, radieuse, et crédible en pro de la finance. L'actrice belge de « L'auberge espagnole » et des « Poupées russes » a bien grandi !
Quant au « méchant », Tim Roth, rien que ça ! L'acteur américain interprète ici Ivan Rotovsky, un « requin » russe, avec maîtrise et prise de risques.
Petit côté désagréable, le rythme de fond, un poil soporifique, avec un soupçon de léthargie un peu lénifiante. De même, le goût amer du scénario, un peu bancal on doit dire.
Bilan : un film sensuel au parfum mystérieux, servi par des acteurs au sommet de leur forme, dont le mot-clé pourrait être la suavité, sans parler d'érotisme. La musique, transcendante et flamboyante, signée Jonathan Morali, fondateur du groupe Syd Matters, participe habilement à cette ambiance.