Ça y est, un génie est né. Car, de tous les éloges effectués (à juste titre !) à l’égard de ce film, celui qu’on relève le moins et qu’on oublie le plus, reste l’extraordinaire performance du jeune réalisateur. Régis Roinsard. Nous sommes bien d’accord, ce film est une véritable bombe. A retardement ? Sûrement pas. Car, à la seconde où on l’on voit la délicieuse Déborah François commencer à taper son nom à la machine, on se dit aussitôt que le film est une charmante réussite. Une véritable explosion. Et en toute franchise, il y a deux mois, j’attendais alors, avec quelque appréhension ce film, en me disant désespérément qu’il ressemblerait à tant d’autres et que je serais sans aucun doute déçu. Mais je me suis trompé ; j’en ai été enchanté.
De la prénommée Françoise (l’inconnue Jeanne Cohendy) à l’exquise Bérénice Béjo (remarquable notamment dans la troublante scène : « Tout le monde a peur Louis… ») tout en passant par Bedos, exécrablement bon, le principal atout de Populaire se trouve au niveau de son scénario. Des personnages formidablement bien écrits à commencer par des seconds rôles si attachants… Et si la majorité d’entre eux n‘apparaît pas longtemps, c’est bien leur consistance qui demeure tout simplement bluffante. (Miou-Miou, tellement mignonne !) Enfin et surtout, la complexité des caractères des deux protagonistes et leur interprétation nous fait autant chavirer que craquer…
Grand film jusqu’au bout. Une BO merveilleuse, tout comme les costumes – fascinants et réjouissants ! – et les décors – reconstitution des années 50 jubilatoire ! Une photographie soignée et une mise en scène hors pair. Quant à la scène d’amour (d’habitude si exaspérantes au cinéma) elle est parfaitement maîtrisée. Alors oui, c’est frais et léger, ce n’est pas gnan-gnan et on adore ça ! Cependant, je persiste à penser que le film va bien au-delà qu’un simple divertissement jouissif. Non, c’est même beaucoup plus complexe (et rappellerait, parait-il, le cinéma de Jacques Demy) c’est un film où l’on peut regarder avec plus de profondeur et ça, on aime encore plus...
En tout cas, ce n’est pas à la fin que la bombe s’arrête d’exploser. Au contraire. C’est le bouquet final, un véritable feu d’artifice. Les couleurs, les émotions (les larmes pour certains!) et la victoire du Beau. Comment se fait-il que ce film d’apparence plutot simple parvienne à une excellence aussi marquée ? Tout simplement parce que la réalisation est un miracle. Un miracle qui en annonce d’autres. Un miracle qui en fait indéniablement mon coup de cœur de l’année 2012.