Fausse bonne idée, le mariage de l'humour scandinave et de la comédie US sur fond de sport. Si, à la limite, on peut reconnaître que "Le Roi du Curling" présente quelques qualités du point de vue nordique (humour décalé et nonsensique, kitsch assumé dans les décors et les costumes), il se plante dans les grandes largeurs dès qu'il veut se mesurer à ses modèles américains. Bien sûr, quelques gags -pas du tout en rapport avec le curling, soit dit en passant- arrivent parfois à faire mouche, mais le reste du temps, ça patine salement. En plus, on sent que les auteurs et les acteurs n'ont pas vraiment de sympathie (et encore moins d'amour) pour leurs personnages qui manquent aussi pas mal de potentiel comique pour certains (le "méchant" porte un perruque, ouais, génial...). Bref, comme dans les mauvaises comédies américaines, quand on est à court d'idées, on a tendance à faire descendre l'humour en dessous de la ceinture. Rires assurés, mesdames, messieurs ! Mais le principal reproche qu'on fera au film, c'est de ne pas avoir su mettre en lumière ce sport génial et honteusement sous-évalué dans nos contrées : le curling. Et s'il s'avère quand même beaucoup plus dôle qu'un match Norvège-Finlande en direct de Vancouver à 3 heures du matin, "Le Roi du Curling" est au moins aussi chiant. Heureusement ça ne dure pas très longtemps. D'ailleurs, quand on voit la brièveté du film et les nombreuses incohérences dans la narration ou les raccords, on se demande si "Le Roi du Cruling" n'a pas été méchamment charcuté par les distributeurs. Quand on pense qu'on nous a vendu cette bouse venue du Nord comme une tordante comédie quasi auteurisante et qu'à côté de ça, on dénigre bien souvent un type comme Will Ferrell pour ses comédies débiles, sans se donner la peine de gratter sous le crétinisme affiché et assumé de ses films... Encore un bel exemple du mépris et de la méconnaissance des distributeurs et critiques franchouillards. Question de culture. Ouais, peut-être...