Une première heure épuisante avec des personnages, des débuts d'arcs et des "sketchs" qui pululent de partout, le film démarrant réellement que très tard, les pérépéties s'enchainent rapidement, puis arrive le dernier acte qui se conclue en quelques instants, comme maché par le manque de temps.
Ainsi Beetlejuice 2 est une suite qui laisse un goût amer, incapable de retrouver la magie et l'énergie du film original; En essayant de jouer sur la nostalgie des fans de la première heure, le film finit par échouer sur presque tous les fronts, donnant l'impression d'une œuvre forcée et peu inspirée.
Tout d'abord, le scénario peine à trouver un équilibre entre le respect de l'héritage du premier film et la tentative d'introduire de nouvelles idées. Les intrigues secondaires sont artificielles et peu intéressantes tandis que l'intrigue principale est prévisible et sans véritable enjeu. Le charme déjanté et l'humour noir, caractéristiques du premier Beetlejuice, sont ici remplacés par des gags qui tombent à plat, dans une salle très silencieuse. Là où le premier surprend encore aujourd'hui, ici on a l’impression que le film se repose sur des formules épuisées plutôt que d'explorer des idées novatrices.
En ce qui concerne les personnages, après un premier film aux protagonistes attachants, ici on a du mal à trouver notre compte, Beetlejuice, bien qu'avec un temps d'écran bien largement supérieur, semble en pilotage automatique, suivant un script ne lui offrant pas assez de matière pour briller. Quant aux nouveaux personnages, ils sont fades et manquent cruellement de développement, se contentant de suivre des archétypes sans jamais s’aventurer au-delà.
Les effets visuels sont un autre point faible du film. Alors que le premier Beetlejuice jouait avec des effets pratiques et des maquillages qui ajoutaient un charme artisanal et macabre, cette suite s’appuie trop lourdement sur les images générées par ordinateur, souvent de qualité inégale (le personnage de Willem Dafoe...); le résultat est une esthétique fade et dénaturée, loin de l'univers visuellement unique (quoi que très mal foutu) de l'original. Les séquences censées impressionner ou émerveiller tombent à plat, car elles manquent de ce caractère artisanal et inventif qui définissait l'identité visuelle du premier film.
Enfin, l'un des plus gros problèmes de Beetlejuice 2 est son incapacité à trouver une véritable raison d'exister. Là où le premier film proposait un monde et des idées originales, cette suite se contente de faire dans l'exploitation et semble hésiter entre plaire aux anciens ou attirer une nouvelle génération tout en échouant à satisfaire ni les uns ni les autres.
Déjà oublié.