Avec Beetlejuice Beetlejuice, Tim Burton réalise, trente-six ans plus tard, une suite à son film devenu culte, pour un résultat satisfaisant. L'histoire nous fait suivre la famille Deetz qui, après le décès de Charles, fait sont retour dans la ville de Winter River. Lydia, devenue présentatrice d'une émission parlant de paranormal, et toujours hantée par le souvenir de Beetlejuice, doit se rendre malgré elle, accompagnée de Rory et de l'épouvantable Beetlejuice, dans le monde des morts après que sa fille Astrid ait accidentellement ouvert un portail sur l'Après-vie, afin de la sauver. Ce scénario s'avère plaisant à visionner pendant toute sa durée d'environ une heure et quarante-cinq minutes. On assiste pendant tout ce temps à une intrigue nous plongeant immédiatement dans son univers décalé qui va s'accentuer au fil des minutes. Ce récit prolonge l'histoire originelle en reprenant la même famille et même s'il n'apporte pas grand-chose dans le fond, il n'en demeure pas moins sympathique. Cependant, les scènes se passant dans la vie réelle ne sont pas vraiment emballante et il faut attendre les séquences se déroulant dans l'au-delà pour véritablement prendre son pied. Lors de ces passages, on retrouve totalement l'esprit joyeusement morbide de son ainé. Le ton se veut gentiment putride et drôle, en particulier dans ces passages dans le monde des morts. L'ensemble est porté par des personnages en demi-teinte ne trouvant pas tous leurs places. Des protagonistes interprétés par une distribution dont certains visages reprennent leurs rôles comme Winona Ryder, Catherine O'Hara et Michael Keaton qui s'en donne à cœur joie et qui n'a pas pris une ride sous son maquillage lui allant toujours aussi bien. À leurs côtés, de nouveaux faciès font leur apparition comme ceux de Jenna Ortega et Willem Dafoe qui campe un officier de police marquant. Justin Theroux n'est lui pas très appréciable et les rôles de Monica Belluci et d'Arthur Conti sont trop sous exploités. Tous ces individus entretiennent des rapports amusants soutenus par des dialogues de bonne facture, voir même carrément savoureux lorsqu'ils sortent de la bouche du mort au costume rayé pas avare en jeux de mots. Sur la forme, la réalisation du cinéaste américain se veut qualitative. Sa mise en scène trouve toute sa folie dans les passages dans l'au-delà, notamment à la faveur de décors glauques inspirés et créatifs et de toutes les créatures plus étranges et bizarres les unes que les autres peuplant ce lieu. Tout ce beau monde est superbement ressuscité grâce à des effets spéciaux et des animatroniques de haut niveau. Ce visuel aussi charmant que sombre et lugubre est très bien accompagné par la b.o. signée par Danny Elfman. Celle-ci mêle compositions personnelles et titres déjà connus qui se fondent très bien dans l'ambiance déjantée. On retiendra tout de même avant tout le thème principal aussi mélodieux que percutant qui revient à de nombreuses reprises pour notre plus grand bonheur auditif tant ses notes sont agréables, renforcent l'atmosphère et donnent une véritable identité à l'œuvre. Nonobstant, la musique est quasiment omniprésente et fini un peu par devenir lassante tant elle ne s'arrête presque jamais. Reste une fin acceptable venant mettre un terme à Beetlejuice Beetlejuice, qui, en conclusion, est un long-métrage fidèle à son modèle et qui mérite donc le coup d'œil même si on peut se questionner sur sa pertinence et son intérêt malgré ses qualités.