À une période où tout est franchise et où l'on fait revivre des films des années 80 et 90 avec des suites, remakes ou reboot, il n'est pas étonnant d'y voir Tim Burton dont la carrière, du moins sur le plan critique, est au point mort depuis 2010 (voire même avant pour certains). Pour moi, c'est effectivement à partir d'"Alice au pays des merveilles" que le réalisateur a commencé à faire de plus en plus de films de commandes ou reprenant déjà ses projets passés ("Frankenweenie"), et à ainsi y délaisser sa fameuse patte artistique pourtant si reconnaissable, à quelques exceptions près. Même la série "Mercredi" état vendue comme le grand retour du style macabre et sombre du réalisateur alors qu'elle a en réalité l'esthétique de la majorité des productions Netflix (ce qui n'est, en passant, pas spécialement une mauvaise critique de ma part puisque j'ai plutôt apprécié la série). Et donc ici, reprendre un de ses films cultes, à savoir "Beetlejuice", le film qu'il l'a propulsé, c'est s'assurer un retour en grandes pompes. Surtout que la majeur partie de la com tourne autour d'effets visuels artisanaux ou du moins qui en imitent le style (comme la scène en fausse stop motion). Mais alors qu'en est-il vraiment ? Pour ma part, je dois déjà préciser que j'ai un rapport assez particulier avec le premier film : d'après mes notes etc., j'avais apprécié mais, hormis la scène de danse autour de la table, je n'en ai gardé aucun souvenir ! Quelques bribes me sont revenues durant le visionnage de cette suite mais c'est tout. Mais c'est ainsi que j'ai pu constater le manquement à l'appel de certains acteurs principaux du premier, comme Geena Davis, Alec Baldwin (des fantômes qui vieillissent auraient été problématique) ou encore Jeffrey Jones pour d'autres raisons. Néanmoins, le réalisateur a trouvé le moyen de faire revenir son personnage d'une manière plutôt originale. Ici, nous retrouvons donc principalement Lydia et sa belle-mère qui doivent gérer le décès de Charles, tout en gérant le compagnon envahissant de Lydia et tout en gérant les problèmes de la fille de cette dernière. Et c'est sans parler de l'ex-femme de Beetlejuice qui revient pour se venger. Comme vous l'aurez compris, il y a beaucoup de sous-intrigues, beaucoup trop ! On n'a en effet pas le temps de s'intéresser à l'une que l'on passe à l'autre et ainsi de suite. Ainsi, elles sont toutes survolées et surtout toutes très vite expédiées. Comme la fameuse ex-femme de Beetlejuice qui est charismatique, a une scène d'intro géniale mais qui n'écope que de deux lignes de dialogue (littéralement) et qui ne se contente que de déambuler dans les couloirs. Quant à la relation mère/fille, elle est clichée et le pseudo twist concernant le compagnon de Lydia est prévisible dès les première minutes. Néanmoins, malgré un scénario maladroit qui sert surtout de prétexte à faire revivre tout ce petit monde sur grand écran, j'avoue ne pas avoir passé un mauvais moment. Déjà car le rythme est très bon, on ne s’ennuie jamais, la mise en scène est très bonne et puis on retrouve enfin le style si particulier du réalisateur ! Même si ça fait partie de l'aspect fan service, j'ai également apprécié retrouver Winona Ryder, Michael Keaton et surtout Catherine O'Hara que j'apprécie particulièrement . Les nouveaux venus ne se débrouillent pas mal non plus, comme Justin Theroux, Willem Dafoe, Jenna Ortega ou encore l'électrisante Monica Bellucci qu'on ne voit donc que trop peu. Alors que l'on aurait pu s'attendre au pire, "Beetlejuice Beetlejuice" n'est certes pas à la hauteur du premier (du moins, encore une fois, d'après mes impressions de l'époque) mais est loin d'être catastrophique pour autant.