La bande-annonce donnait envie, sans pour autant nous promettre des merveilles.
Le film est (de mémoire, évidemment), dans la lignée du premier opus.
Cela peut être un détail pour une suite sortie 2 ou 4 ans après le premier volet, mais 36 ans plus tard, cela relève quand même de l'exploit, sachant que Tim Burton a fait revenir une bonne partie du cast d'origine, y compris les scénaristes et producteurs du premier film.
Si le film se passe de nos jours, et a été nécessairement modernisé sur son propos, Burton se régale à nous renvoyer des effets en cartons pâtes, accessoires ringards et datés, des décors vieillots et suintants les films cheap de la Hammer des années 50 (référence aux films d'Ed Wood).
On retrouve pour de vrai la patte artistique de "l'ancien" Tim Burton, comme si le film était une renaissance ou un retour aux sources de son propre cinéma (années 80-90).
Par exemple, probablement aucun spectateur ne remarquera que l'arbre sur lequel se cogne Astrid avec son vélo, est une réplique en plus petit de celui de Sleepy Hollow (1999).
Idem pour les séquences dans l'église blanche tout en bois, ou le passage par le pont couvert en bois.
On retrouve à la musique le célèbre Danny Elfman, même s'il s'agit surtout de reprises du premier volet, et de quelques chansons connues interprété par les acteurs.
Le choix du casting illustre le propos du film : retour des anciens avec Michael Keaton, Winona Ryder et Catherine O'Hara, il ne manquait plus que Jeffrey Jones, mais il semble avoir pris sa retraite.
On retrouve également des acteurs fétiches, tel Danny DeVito dans un petit rôle absurde et bien évidemment Jenna Ortega, ayant tourné avec lui pour Wenesday.
Un choix surprenant est de prendre Willem Dafoe jouant un policier de l'au-delà ancien acteur phare d'une série policière, on sent l'écriture similaire au rôle tenus par Jack Nicholson dans Batman.
Reste quelques acteurs plus ou moins connus : sa compagne à la ville : Monica Bellucci en femme fatale et sorcière de l'au-delà, l'excellent Justin Theroux dans le rôle du compagnon de Lydia, manipulateur, trouillard et décalé. Tandis que le rôle du prêtre est confié à notre britannique Burn Gorman, apportant un sérieux et un détachement émotionnel due à sa fonction.
Burton fait du neuf avec du vieux, recycle ce qui marche, allant toujours dans des délires gothiques, funestes, décalés, mais jamais violent ou dérangeant, se moquant du sacré et de la mort elle-même.
Un film pour cinéphile, divertissement original pour les spectateur habitués aux soupes hollywoodiennes et films formatés pour le plus grand nombre.