Quand le pékin moyen tombe sur la page des faits divers, il esquisse bien souvent une grimace de dégoût, face au sordide relaté régulièrement dans nos quotidiens, maudissant dans le même temps les auteurs des actes les plus sinistres quand ils ne leur souhaitent pas tout simplement une mort lente et douloureuse (à plus forte raison lorsqu'il s'agit de crimes perpétrés contre des enfants
Pour le Bobo de base, c'est un peu plus compliqué.
En effet, son rapport au réel étant singulièrement altéré, il est obligé d'imaginer un contexte rassurant, pour mieux se convaincre que l'horreur de ce monde n'est pas celle que les médias alarmistes se plaisent à décrire, se complaisant au passage que sa mansuétude à l'égard des criminels (qu'ils ne fréquentent pas) est plus due à la grandeur de son âme qu'à l'avantage de sa confortable condition sociale.
Ainsi donc, le film de Joachim Lafosse (septique) nous expose naïvement le quotidien assez particulier d'une famille recomposée (avec des arabes, t'as vu, par ce que ça fait plus proche du manant) recyclant au passage le duo du déjà pas très crédible "Un prophète" (Rahim/Arestrup) dont les liens particulièrement équivoques (en gros c'est l'histoire d'une petite entreprise de mariage blanc qui ne connait pas la crise) sont non seulement très étranges mais surtout incompréhensibles (pourquoi un tel dévouement du parrain pour la famille de Mounir?
Passé la rencontre du couple Duquesne/Rahim et l'exposition des personnages annexes (qui ne servent à rien), le film raconte grosso merdo la vie d'une pauvre petite malheureuse mariée à un arabe embourgeoisé (ce que Rahim est de toute façon), transformée en pondeuse malgré elle (parce que les moyens de contraceptions elle ne connait pas vous comprenez) qui fini par ne plus avoir de vie à elle, déchirée entre ses chiards et les élèves de son école, et subissant comble de malheur la mainmise absolue du Parrain Arestrup sur sa vie de couple (parce que c'est quand même lui qui allonge l'oseille)
Du coup, cette dernière, arrivée à bout et complètement défraichie (toute ressemblance avec le clichés de la femme de maison maghrébine, pondeuse et soumise au patriarcat est bien sûr délibérée) se voit contrainte, la mort dans l'âme de sacrifier ses gosses (Snif, vous allez quand même les enterrer au bled hein?), parce que dans sa connerie, prendre une nourrice comme des millions de femmes lui est tout simplement impossible!! (encore moins divorcer, penses tu malheureux!!
Voilà tout quoi!
On soupire, on se demande bien pourquoi tout ça!
Sans parler du sous texte légèrement raciste mais suffisamment adroit pour que cela ne se voit pas trop (Si quand même? Bon tant pis
Une légère tendance à justifier l'injustifiable (on imagine le mec traitant de la pédophilie voir de l'inceste) quand on sait que bien souvent, c'est l"immaturité et l'égoïsme qui engendrent ce genre d'horreur (à ce titre on peut s'interroger sur la troublante complaisance des médias dès lors que la cause féministe est mise en perspective avec le crime comme avec ce film dégueulasse)
La sensation d'avoir encore affaire à un réalisateur oeuvrant pour une cause qui ne dit pas son nom (à la Céline Sciamma) et des kilomètres de pellicule encore foutues en l'air sur l'autel de la prétention (en supprimant les dizaines de minutes de vide cinématographique et celles des dialogues parfaitement inutiles on obtient un court de 10-15 minutes à tout péter!!
A perdre la raison? A perdre son temps plutôt oui!!