Un film à la mécanique froide, le spectateur subit littéralement la dépression du personnage, mais au final, tout ça reste assez vain. Reste Emilie Dequenne, toujours éblouissante
Le film suit une tragédie en marche et tente de montrer le lent étouffement d'une famille dysfonctionnelle. D'abord solaire (la demande de mariage), la mise en scène suggère l'enfermement (personnage séparé dans le cadre ou au contraire, scènes toujours composés des 3 protagonistes). La musique baroque souligne aussi la dérive du personnage principale incarnée par l'excellente Emilie Duquenne. Se faisant défenseur de la coupable, le film échoue à expliquer l'inexplicable (et pour cause, il y avait d'autres possibilités de se défendre !), mais réussit à faire ressortir la tension, les rapports de force et l'étouffement au sein d'une cellule familiale. Emouvant et réflexif
Joachim Lafosse signe un film éprouvant, une longue descente aux enfers. Le film est bon, très bien interprété par Emilie Dequenne. Il est glaçant de voir que la seule solution échappatoire pour la mère est de commettre ces actes irréparables. Joachim Lafosse signe un film troublant dans le sens où il redonne une humanité à ce personnage féminin. On peut s'interroger également sur le procédé même du film. Faut-il voir dans ces faits divers sanglants des opportunités de réaliser des films de ce genre ? D'autant plus que si jamais il ne prend son spectateur en traître - on sait dès le début comment cela va se terminer -, on est assez surpris parfois de voir comment tout d'un coup tout bascule.
Un film dont on a pas beaucoup parlé malgré sa très bonne qualité. A perdre la raison est un film très dur dont on voit le terrible dénouement approché inexorablement. La qualité des trois protagonistes rend cette histoire encore plus crédible, je n'ai jamais vu Emilie Dequenne aussi bonne au cinéma. Bref, le meilleur film français de cette rentrée 2012.
Bien sûr la prestation d'Emilie Dequenne est comme d'habitude irréprochable. De même Niels Arestrup est excellent. Cependant, le film ne fait preuve d'aucune inventivité de mise en scène, ce sont du début à la fin, qu'une succession de gros plans, pour nous faire comprendre et sentir cette sensation d'étouffement. Mais, quelque chose de plus progressif, de plus subtil, aurait aussi bien voire mieux fait l'affaire. Et puis, c'est tout. On ne trouvera ici aucun regard, aucune critique de quoi que ce soit, et c'est là le grand point faible de ce film : le vide thématique, l'absence d'une quelconque richesse de pensée. On est très loin d'un cinéma aussi riche que celui de Haneke, par exemple. Alors, on peut bien vouloir se limiter à raconter une histoire, mais dans ce cas-là, à mon sens, il faut BIEN raconter, et ne pas, comme c'est le cas ici, tourner en rond et répéter incessamment la même chose du début à la fin, et ce, de la même manière. Ces réserves étant dites, le film reste appréciable et pourra faire le bonheur (ou plutôt la déprime) du spectateur peu exigeant.
Tragédie habilement orchestrée, menée par des acteurs irréprochables, A perdre la raison parvient à monter crescendo, gagnant à mesure qu'il avance, en intensité, pour s'achever dans un finale aussi glaçant que monstrueux
Un fait divers à première vue monstrueux vécu de l’intérieur. Voici ce que nous propose le réalisateur belge Joaquim Lafosse. Il nous fait ainsi suivre le parcours de Murielle, magistralement interprété par Emilie Dequenne, qui va évoluer du statut de jeune fille naïve à celui d’une femme acariâtre que l’étouffement sous l’étau phallocratique de son mari algérien et de son faux beau-père va pousser vers l’irréparable. Les relations entre chacun des membre de ce ménage à trois, aussi bien le lien entre le mari, Mounir, et son ami patriarche, André, (respectivement Tahar Rahim et Niels Arestrup, le duo déjà électrisant du "Prophète") qui semble être hérité d’une mentalité colonialiste, celui entre Murielle et Mounir fragilisé par leur différence de culture, ainsi que celui entre Murielle et André dont le besoin de domination va rapidement faire passer d’un altruiste généreux en un manipulateur méprisant, ne semblent pas assez creusées. Le scénario se veut explicatif mais reste à la surface des choses, mais il est dur de savoir s’il s’agit là d’un choix fait pour éviter tout jugement moral ou d’un manque à gagner terriblement regrettable. Quand à la mise en scène, elle est dominée par ce besoin compulsif du réalisateur à mettre la plupart de ses plans en amorce, quitte à flouter sans justification un bord du cadre, mais à force d’user de ce système censé nous aider à nous impliquant dans l’action, il devient vite pesant. L’intensité dramatique du film souffre du fait qu’il se termine brutalement par cet acte inhumain annoncé dès la scène d’ouverture sans se soucier de ses conséquences émotionnelles sur les protagonistes.
C'est pas mal mais après avoir longtemps entendu parlé de ce film je me serais attendue à mieux une fois sortie en salles. Disons que il y a toute la première partie du film où il ne se passe pas grand chose, on assiste à la mise en place d'une vie familiale pendant à peu près une heure et pendant les 30 dernieres minutes il y a un enchainement de péripéties d'un coup et la fin vient nous assommer au moment où on s'y attendu le moins. Dans l'ensemble c'est vraiment pas mal, les acteurs sont très bon, la musique est très belle, également le tout rend le film pas mal.
Voilà un film dont je ne sais que penser. Ce qui est sûr, c'est que c'est terrible, on n'en sort pas indemne (ce qui est une grande qualité pour moi), mais qui ne me donne absolument pas envie de le revoir. Disons qu'il me semble trop didactique dans ses sentiments, on nous pousse, nous oblige à ressentir de telle manière les choses et ne laisse guère place au libre choix du spectateur. Il y a néanmoins de très belles scènes (en particulier celle sur une chanson, pour ne pas en dire trop) et les acteurs sont sublimes.