Très moyen. Jorge Torregrossa est un réalisateur qui a, d'après le jury du Gerardmer, réussi à montrer quelque chose de différents. Oui, c'est bel et bien ce film qui a gagné le prix du jury pour l'édition 2013 du festival du Geradmer. Souvent, les nominations au festival ne sont pas toujours un gage de qualité, qu'en est-il de ce grand cru Gerardmer 2013 ?
L'histoire de The End (ou Fin en espagnol) sort d'on ne sait où et semble proposer quelque chose un brin différent des habitudes du genre. Le survival à l'espagnole est très rare mais il est bien souvent reconnu au festival du Gerardmer, comme le témoigne Les Proies en 2008. Ici, l'histoire nous propulse dans une réunion entre ancien copains de lycée, aujourd'hui devenus adultes. D'abord très festif et joyeux, la fête va très vite tourner au drame puisqu'un orage va changer le ton de la soirée. Les retrouvailles laissent place à des disparitions inexpliquées et à des humains qui semblent avoir totalement disparus. Serait-ce l'œuvre d'un de leur copain, nommé prophète, détesté de tous ? Mystère. Le film va donc maintenir constamment cette idée de mystère et de suspens à tel point qu'on ne sait pas trop comment réagir. Le réalisateur prend le soin de nous placer au même niveau que les personnages qui avancent pas à pas en ne sachant rien de rien. On est donc spectateur d'une incompréhension à l'image des personnages qui semblent désemparés et dépassés. Pourtant, le film embarque une histoire intriguante où l'on sent une certaine tension. Pas la peine de chercher des explications, elles ne viendront pas, même à la fin du film. On est donc sur notre faim constamment, à attendre une révélation qui ne viennent pas.
Concernant le casting, le film propose un trio de tête composé de Maribel Verdú (Le Labyrinthe de Pan), Daniel Grao (Les Yeux de Julia) et de Clara Lago. Chaque acteur s'en tire à merveille dans son rôle, cependant on peut pointer du doigt plusieurs défauts dérangeants. Tout d'abord, chaque personnage à son petit rôle dans cette histoire. Cependant il aurait été judicieux de bien développer les personnages afin qu'on s'y attache et qu'on puisse faire des liens entre le scénario et eux. Le film se concentre trop sur quelques uns et pas assez sur le groupe, ce qui est dommage à mon sens.
Venons-en à la réalisation qui est, il faut le dire, réussie. Les décors sont un très gros plus puisqu'ils renforcent cet aspect désolant et post-catastrophe. Des voitures abandonnées le long des routes, des chiens sans maîtres, des villages sont âmes au lion abandonné au beau milieu d'un cirque itinérant. L'équipe a fait un très on travail pour rendre le film aussi étrange. On voyage beaucoup dans l'Espagne profonde marquée par des contrées montagneuses en bord de mer. Le réalisateur a bien utilisé le cadre naturel qui l'entourait afin d'accentuer son histoire. Dépaysant certes, mais cela ne rend pas forcément le film plus attirant pour autant.
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Les + : l'ambiance générale qui risque de plaire aux fans du genre mind-fuck, des acteurs impliqués dans leurs personnages et des décors travaillés qui rendent bien compte de cette désolation
Les - : mais un film qui laisse beaucoup (trop ?) de questions sans réponses, un scénario qui pouvait d'avantage se prêter à plus de tension et de frissons, dommage
Bourré de bonnes intentions, le film ne parvient jamais à décoller vraiment à cause d'un rythme saccadé. Proposant une histoire atypique, le long métrage de Jorge Torregrossa laisse le spectateur effectuer sa propre analyse sans pour autant aiguiller vers des indices. Pourtant tout n'est pas à jeter dans ce film, à l'image de cette ambiance générale un tantinet dérangeante avec des décors qui arrivent à tirer partie de cette histoire quasi surnaturelle. Hélas, ce film reste une œuvre bien trop abstraite pour pouvoir convenir à un public non amateur du genre, dommage.