Song for Marion : les secrets du tournage

Song for Marion rompt de manière radicale avec l’univers adolescent et baigné d'angoisse des précédents films de Paul Andrew Williams, comme le thriller moderne London to Brighton, l'oppressant Cherry Tree Lane ou encore le parodique Bienvenue au cottage.

Avec ce film, Paul Andrew Williams entend rendre hommage à la génération de ses grands-parents, ces hommes et femmes enfermés dans leurs sentiments par simple éducation, incapables de s'ouvrir et d'accepter le bonheur. A la manière d'Arthur et Marion, les grands-parents du cinéaste formaient un couple fort et dévoué, qui s'est accompagné d'un immense désarroi lorsque sa grand-mère est décédée, laissant son grand-père dévasté.

Paul Andrew Williams s'est inspiré de la démarche des "Heaton Voices" - une chorale improvisée par la ville d'Heaton en Angleterre, composée uniquement d'amateurs et qui se produit localement dans de petits spectacles - pour créer la chorale du film. Il a voulu y insuffler le même esprit ludique et bon enfant, ce qui explique pourquoi le superviseur musical du film, Richard Scott, y a transposé des inspirations et des arrangements de tous côtés (Afrique, Europe de l'Est, gospel, jazz).

Le réalisateur a souhaité ancrer son récit dans la réalité de la classe moyenne anglaise vivant principalement en banlieue, symbolisée par la petite maison d'Arthur et Marion, le garage où travaille leur fils James, le centre socio-culturel où se retrouvent les chanteurs (entièrement construit en briques rouges). Pour ce, il a également engagé une véritable chorale de personnes âgées, recrutées par petite annonce.

Pour approcher le rôle d'Arthur, l'immense Terence Stamp s'est inspiré de l'image qu'il avait de son propre père - un ancien de la Marine marchande qui avait pris pour habitude de ne pas montrer ses émotions et de rester stoïque et renfermé envers tout. Terence Stamp y voyait une certaine grâce, qu'il a essayé de reproduire pour Song for Marion.