Jusqu'à aujourd'hui, le britannique Paul Andrew Williams s'était uniquement illustré dans le genre du film horrifique (« Bienvenue au cottage ») et du thriller à deux reprises (« London to Brighton » en 2006, « Cherry Tree Lane » en 2009). Son nouveau film, la comédie dramatique indie so british « Song for Marion » devrait pouvoir changer la donne et mettre enfin en lumière le talent de cet artiste méconnu dans nos contrées.
Pas très futé, en revanche, de sortir « Song for Marion » en plein rush du Festival de Cannes et ruée de blockbusters us mastodontes (« Iron Man 3 », « Gatsby le Magnifique », « Star Trek Into Darkness »).
Synopsis Allociné : Arthur et Marion, couple de retraités londoniens, sont profondément unis malgré leurs caractères dissemblables ; Marion est positive et sociable, Arthur est morose et fâché avec la terre entière. Aussi ne comprend-il pas l'enthousiasme de sa femme à chanter dans cette chorale férue de reprises pop décalées et menée par la pétillante Elizabeth. Mais peu à peu, Arthur se laisse toucher par la bonne humeur du groupe et par la gentillesse d'Elizabeth. Encouragé par cette dernière, qui a inscrit la chorale à un concours, Arthur réalise qu'il n'est jamais trop tard pour changer.
« Les Choristes » versus « Sister Act » du troisième – voire quatrième – âge ! Voilà comment pourrait-on résumer « Song for Marion », écrit et réalisé par le quadra Paul Andrew Williams.
Une histoire simple : un couple d'octogénaires amoureux, mais aux caractères dissemblables. Elle est optimiste et sociable malgré la phase terminale de son cancer. Lui est grincheux et morose. Réunis autour d'une passion commune, une chorale de « seniors » menée tambour battant par une jeune bénévole, la relation survit comme elle peut.
Dans « Song for Marion », l'ours mal léché et sa douce & tendre sont respectivement campés par Terence Stamp, 73 ans au compteur et toujours aussi flamboyant, et l'éternelle Vanessa Redgrave. L'anglaise Gemma Arterton incarne, quant à elle, la ravissante et pétillante animatrice bénévole, prof de musique au collège voisin. À leurs côtés, une flopée de vieillards pittoresques, qui composent une chorale attachante et amusante.
À travers « Song for Marion », Paul Andrew Williams explore la vieillesse et ses tracas avec humour et tendresse, et balaye également le thème des relations père / fils – ce dernier interprété par un Christopher Eccleston très juste – hélas pas toujours au beau fixe, en aménageant un rapprochement familial final inattendu, induit par le chant.
Si « Song for Marion » dégage une bonne humeur instantanée et contagieuse, il trouve surtout son élan via la formule « le ridicule ne tue pas », transcendée par quelques moments de grâce – les chants sont en fait des reprises pop décalées, de vraies pépites !
C'est lorsque Terence Stamp prend la relève de sa défunte épouse au sein de la chorale que le film d'Andrew Williams s'envenime en se détachant de sa légèreté initiale pour s'engouffrer maladroitement dans le mélo doux amer very prévisible.
Bilan : « Song for Marion », le septième long métrage de Paul Andrew Williams, séduit par son côté décalé et touchant, l'excellente partition de tous ses interprètes, et la beauté stupéfiante de Gemma Arterton, mais s'enlise par contre dans sa seconde partie, nettement plus tragique.