Mark Strong, Taissa Farmiga, un réalisateur espagnol inconnu hors d’Ibérie, un pitch à la Inception, il n’en fallait pas plus pour que je tente l’aventure.
On peut dire que ce Mindscape démarre plutôt fort. Dès le générique, on cerne le personnage interprété par Mark Strong et le rythme ne lâche pas dès cet instant. On pourrait presque regretter que la narration ne s’arrête pas pour évoquer quelques états d’âmes, histoire d’appréhender un peu mieux les personnages mis en scène. Quoique… Quoique non. c’est très bien ainsi, la réalisation évite pas mal de clichés.
Le scénario, lui, en évite moins : à l’exception de John (Mark Strong) et de Anna (Taissa Farmiga), les autres personnages sont stéréotypés, voire carrément mal interprétés, notamment le beau-père. Les dialogues, sans être complètement plats sont souvent prévisibles et manquent de relief. Quelques fautes de goût entachent enfin la crédibilité de l’histoire (la recherche de symptômes psychologiques sur internet, la vraisemblance des scarifications, un montage parfois incohérent mais volontaire ?) et la musique gâche pas mal le suspense en surjouant la tension.
Sur le fond, les différentes scènes découvertes dans la mémoire de l’adolescente et les événements qui surviennent en temps réel sont autant de pièces d’un puzzle amusant à essayer de recomposer, même si on se sent manipulé d’un côté sans trop savoir lequel au juste, peut-être même de plusieurs côtés en même temps. A la manière d’une bonne série d’enquête, la dernière partie nous permet de savoir si nous avons correctement agencé les indices déposés au fil de ce qui précède
, même si l’issue est assez prévisible, à ceci près que le rebondissement final est très bien amené (pour tout dire, j’étais assez honteux de ne l’avoir pas capté dès le début tellement c’est évident!)
Au final, on obtient un film à énigme assez captivant malgré ses défauts, rehaussé par le talent de Mark Strong.