Certainement l’apothéose de la franchise, Mad Max 2 de George Miller est pour moi le film le plus représentatif de l’univers développé par le réalisateur dans ses films. Adoré par des millions de fans et de cinéphiles comme étant le meilleur de tous les Mad Max, il est vrai qu’on est bien obligé d’admettre que ce deuxième opus est un véritable chef-d’œuvre du cinéma qui a marqué son Histoire. Dans un futur non-définit, les réserves de pétroles sont épuisées et la violence règne sur le monde. Max, un ancien policier Interceptor, hère sur les routes désertiques à la recherche des quelques gouttes d’essence encore restante sur la planète afin de survivre. C’est alors qu’il va arriver au sein d’un conflit opposant une petite communauté de fuyards qui se sont réfugiés dans une raffinerie avec une citerne pleine d’essence, à une bande d’impitoyables pirates de la route dirigée par le Seigneur Humungus qui revendique l’essence de la raffinerie. Max va alors se porter au secours de la communauté. Trois ans après la sortie du premier film qui n’appelait pas forcement à une suite, rappelons qu’il se terminait sur un homme ayant perdu toute humanité après la mort de sa famille et l’ayant vengée dans la dernière partie du film, George Miller décida de réaliser une suite à son film, entre temps devenu culte, en changeant totalement d’ambiance et d’univers. Avec ce Mad Max 2, le réalisateur visionnaire qu’est George Miller a crée un futur post-apocalyptique non définit où la société n’existe plus, les structures politiques ont disparues et seules la violence et l’anarchie règnent en maître sur le monde. Le film est devenu une référence dans le genre post-apocalyptique avec les routes désertiques, les luttes violentes pour de l’essence, la survie dans le désert et ces hommes qui n’hésitent pas à tuer, violer et détruire tous ce qui passe sur leur chemin. Véritable succès lors de sa sortie en salle, Mad Max 2 totalisa plus de trois millions d’entrées en France et rapporta plus de 20 millions de dollars au Etats-Unis pour un budget de quatre millions de dollars. Devenu ce film culte que tout le monde connaît à présent, Mad Max 2 est bien plus qu’un simple film d’action teinté d’anticipation. Comme il a été évoqué dans la critique du premier film, on parle en effet d’un mythe quand on évoque Mad Max et cet aspect mythique prend tout son sens dans ce film car il s’ouvre sur un prologue, que je trouve franchement génial, où une voix off nous raconte la légende de Max, également appelé le Guerrier de la Route, d’où le titre original du film qui est The Road Warrior, et revient sur les évènements qui ont conduits à ce futur apocalyptique et sur le drame qu’à connu Max dans sa vie. Les répliques sonnent encore comme si on nous racontait un récit mythique dans la veine des héros de l’Antiquité comme Hercule ou Achille : « Je me souviens d’un temps où régnait le chaos, un temps de rêves brisés et de terres dévastées. Mais par-dessus tout, je me souviens du Guerrier de la Route, l’homme que nous appelions Max. ». Le film nous présente Max comme un héros mythique, un homme de légende qui réalisa des exploits dans un monde de violence et de chaos. Et je trouve que cela donne au film une certaine originalité de présenter son protagoniste principal comme une sorte de légende, comme s’il avait existé ou qu’il nourrissait des récits comme ceux d’Ulysse, d’Achille et de Jason par exemple. Et là, avec Mad Max 2, la notion de mythe prend tout son sens avec ce magnifique prologue qui s’ouvre sur un plan où la caméra se rapproche petit à petit de Max, au milieu d’une route déserte. Et comme dans tout mythe, le héros rencontre et doit faire face à des ennemis redoutables. Ici le héros doit affronter le Seigneur Humungus qui pourrait être le double négatif de Max car ce seigneur de guerre à la tête d’une armée de barbares des routes sadiques et complètement barrés, porte un masque qui cache son visage, certainement défiguré et plein de cicatrices. On peut déduire qu’il a vécus la même douleur que Max avec la perte d’un proche et qu’il a basculé du mauvais côté. Bien sûr hormis cette notion de mythe, le film de George Miller reste un véritable film d’action sans temps morts avec des scènes de courses poursuites spectaculaires et efficaces dont la poursuite finale avec le camion citerne, conduit par Max et aidés de quelques guerriers de la raffinerie, qui cherchent à échapper à la horde motorisée d’Humungus qui veut s’emparer du camion. Cette longue séquence d’action est certainement une des courses poursuites les plus célèbres et intenses du cinéma, filmée d’une manière musclée et violente par George Miller. Et oui car dans Mad Max 2, il y a également la réalisation qui emmène le film dans la sphère des œuvres cultes car toutes les scènes d’action sont filmées en décors naturels et en prises de vues réelles ce qui apporte une touche de réalisme au film de Miller qui le maîtrise parfaitement. C’est vrai que certains pourront dire que le scénario n’est pas des plus complexes mais peu importe car au final Mad Max 2 est avant tout un film d’ambiance avec de la décadence, de la violence où il y a peu de dialogues par moments et qui se concentre sur l’aspect visuel, c’est un film qui se tourne plus vers l’action alors que le premier s’attardait sur la dimension psychologique du personnage que l’on retrouve encore dans ce film où au contact des gens de la raffinerie et en les aidant, Max retrouve une part d’humanité et goût à la vie, comme la voix off nous le dit au début du film. Par ailleurs le film possède des personnages assez intéressants et qui représentent bien l’ambiance du film, même si parfois on sent que le jeu d’acteur a un peu vieillit. Entre le héros légendaire, toujours aussi bien interprété par Mel Gibson, et son double maléfique qu’est le Seigneur Humungus, des barbares des routes aux coiffures punk, avec des armures dans le genre combinaison de hockey et des rebelles planqués dans une raffinerie, le film est vraiment intéressant sur le plan de ses personnages ainsi que dans son ambiance avec le désert, le pétrole, les véhicules et la violence visuelle assez dure pour l’époque. Encore une fois accompagné d’une superbe bande-originale, voire même supérieure à celle du premier film, composée par Brian May, la musique crée une superbe ambiance et ce dés le début dans le prologue pour annoncer l’évocation de la légende du Guerrier de la Route. Terminons donc cette critique par les derniers mots du film, prononcés par le narrateur de l’histoire, qui amènent une conclusion à la légende de Max : « Et le Guerrier de la Route ? Nous ne l’avons plus jamais revus. Aujourd’hui, il vit toujours, dans mon souvenir. ». Et quand à lui, le film de George Miller vit toujours dans l’esprit des cinéphiles comme une œuvre aussi culte qu’inoubliable.