Alors... avant toute chose : "Trois histoires invraisemblables et délirantes : un auteur de roman rose qui tombe dans la pornographie la plus infâme, des handicapés qui montent une organisation vengeresse et des décalés sociaux qui se prennent pour Roméo et Juliette… "... voici le synopsis donné par Allociné... et bien, sâchez le tout de suite : rien à voir !
Non, l'auteur écossais Irvine Welsh, après s'être attaqué au monde des héroînomanes dans le brillant (ou en tout cas très remarqué) "Trainspotting", aborde, dans ce volet et comme son nom l'indique, un autre "paradis artificiel" : l'ecstasy !...
Si Sir Welsh avait fait une apparition dans l'excellente adaptation par Danny Boyle de son premier roman, il est ici totalement absent... et pour cause ai-je envie de dire... car n'est pas Danny Boyle qui veut !
Pour commencer, puisque le synopsis donné ici-même est complètement hors sujet... voilà à quoi vous devez vous attendre : On suit les tribulations d'un traffiquant / consommateur d'ecstasy : ses potes, ses mauvaises fréquentations, ses amours, ses teufs, ses voyages, ses deals de cam', ses déboires, son overdose... tiens mais... cela me rapelle vaguement quelque chose... ah oui... "Trainspotting"... mais version Ecsta quoi... en fait !
Alors, très franchement, après avoir vu cette adaptation, je ne peux m'empêcher de penser que tout a été fait pour coller au plus près du film à succés cité ci-dessus... de l'affiche utilisant les mêmes codes couleurs : photo noir & blanc + bandeau orange, en passant par le nom de l'auteur dans le titre là où le roman portait celui-ci : "Ecstasy. Trois contes d'amour chimique", le côté narratif, le personnage central, ou la bande son mélangeant techno et classique... je passe sur le fait que l'histoire se passe également en écosse dans la mesure où l'auteur est lui-même d'origine écossaise... mais bon... on a quand même un sacré goût de déjà vu... mais en beaucoup... mais alors beaucoup moins bien !
Il faut dire que le réalisateur n'en est qu'à son premier long métrage mais cela n'est en rien une excuse lorsqu'on sait que "Trainspotting" n'était que le second film de Boyle après le déjà très bon "Petits meurtres entre amis" !
Alors, d'un point de vue global et technique...
Si on prend un peu de plaisir à retrouver l'univers de Welsh, ça ne dure pas ! En effet, le film de Rob Heydon souffrant d'un résultat très amateur sur de nombreux plans, le plaisir est vite gâché !
Je commence donc par le commencement : le scénario...
Il semble presque calqué sur celui de "Trainspotting" alors que le roman originel était bien plus complexe et plus riche que la simple histoire qui nous est ici contée !
Ce scénario n'est ni mauvais ni bon... il est juste déjà vu ! Le seul véritable changement résidant dans l'élément central de l'histoire : la drogue consommée...
La réalisation... elle est d'un amateurisme déconcertant... aucune prise de risque, une impression constante que le réalisateur a voulu faire du Boyle sans parvenir à insuffler le même rythme, des plans maladroits ou déjà vus, des "effets de style" copiés collés... une impression de lenteur malgré la musique techno présente pendant toute la durée du film... paradoxe ultime ! Une réalisation de film de vacances, en somme... enfin, guère mieux en tout cas !
La photographie... bah... que dire ? C'est l'Ecosse !... L'image est réaliste... mais peut-être un peu trop compte tenu des autres aspects du film.
Les dialogues : ils sont souvent insipides, plats... parfois grotesques et n'arrangent en rien le côté "pas rythmé" de cette réalisation déjà bien molle !
Les interprétations sont à la hauteur du reste... mais, en même temps, avec un script pareil, pas étonnant !
Il faut dire aussi que le casting n'est pas franchement le même que pour "Trainspotting" et semble avoir été, comme pour le reste, un peu "torché"... un manque de moyens peut-être, je ne sais pas... mais bon, c'est mauvais voire très mauvais... Mention spéciale au père du "héros" et au méchant chauve qui, tous deux, nous offrent des interprétations tout particulièrement mauvaises ! Mais cela n'est pas beaucoup mieux pour les autres... il faut l'avouer !
Enfin, la bande son : là encore on sent que le réalisateur a voulu faire du Boyle en mélangeant les genres et ce, même si la priorité est donnée à la techno... bref, c'est pas franchement créatif, limite pompé... mais en moins bien, à nouveau !
Si vous avez aimé "Trainspotting", ne vous fiez pas à l'affiche racolleuse qui n'a pour seul but de vendre un film invendable... pas étonnant, du coup, que celui-ci soit passé inaperçu alors que son aîné avait cartonné !
Pour ma part, je me suis demandé, dès la première demi-heure passée, pourquoi je continuais à regarder... et je pense que j'espérais que le film décolle... au bout d'un moment... mais ce fut loin d'être le cas et ai suivi laborieusement jusqu'à la fin, ne décrochant que quelques sourires provoqués par l'absurdité de certaines répliques ou des mauvais jeux d'acteurs...
Alors... ce n'est que mon avis... mais je vous aurais prévenu !
.....PS : j'aurais peut-être dû regarder ce film en V.O. car il faut dire que la version française, incroyablement plate et mal "jouée" n'arrange rien au chaos total... là encore, je soupçonne le manque de moyen et des doubleurs français au rabais... Allez... bon courage si vous vous lancez quand même !