L'Expérience interdite - Flatliners est un remake de L'Expérience interdite de Joel Schumacher sorti en 1991.
Comme pour L'Expérience interdite en 1991, Michael Douglas occupe à nouveau le siège de producteur sur cette version 2017. Autre lien avec le film de Joel Schumacher : Kiefer Sutherland, héros du film original, tient dans ce remake un rôle secondaire et différent.
L'Expérience interdite - Flatliners met en scène des étudiants qui cherchent à découvrir ce qu'il y a après la mort comme l'explique le réalisateur : "Le film est un voyage vers l’inconnu – le dernier inconnu, pourrait-on dire. C’est extrêmement osé de mettre sa vie en danger pour explorer ce qui se trouve dans l’au-delà en comptant se faire ressusciter par ses amis." Evidemment, ce ne sera pas sans conséquence pour les personnages : "Ils reviennent du royaume des morts dotés de capacités accrues ; l’expérience devient alors pour eux un accès direct vers l’excellence… Mais il y a un prix à payer pour cela."
Passée l'excitation de trouver une réponse à l'un des plus grands mystères de la vie, les héros de L'Expérience interdite - Flatliners vont devoir se confronter à leur passé et prendre conscience de ce qu'ils sont vraiment. Michael Douglas, producteur du film, explique : "Nous avons tous fait quelque chose au cours de notre vie dont nous avons honte ou que nous regrettons. Cette expérience est l’occasion pour les protagonistes d’affronter leur part d’ombre. Alors qu’ils sont hantés par leurs erreurs, ils découvrent qu’il n’est jamais trop tard pour rectifier le passé."
Si les cinq étudiants en médecine se lancent dans une expérience aussi dangereuse, ce n'est pas seulement par curiosité ou par défi, mais aussi pour la gloire, comme l'évoque le réalisateur : "S’ils réussissaient à prouver l’existence de l’au-delà, ce serait la découverte médicale du siècle. Courtney, interprétée par Ellen Page, tire profit de la pression que ressentent les autres étudiants dans cet environnement impitoyable. Comme le dit un personnage dans le film : ils ne sont pas là pour devenir médecins de campagne mais pour repousser les limites de la connaissance humaine."
Niels Arden Oplev, réalisateur de L'Expérience interdite - Flatliners, est un cinéaste danois connu pour avoir mis en scène la série suédoise et le premier film Millénium adaptés du succès littéraire de Stieg Larsson et dans lesquels Noomi Rapace interprète Lisbeth Salander. On lui doit aussi les pilotes des séries Mr. Robot et Midnight, Texas. Selon le producteur Peter Safran, Oplev apporte "une fantastique sensibilité européenne à ce thriller américain."
A la tête des étudiants de L'Expérience interdite - Flatliners se trouve Courtney, interprétée par Ellen Page. C'est elle qui les pousse à se lancer, hantée par la mort de sa soeur dans un accident de voiture. Elle cherche désespérément à savoir si celle-ci repose en paix. Peter Safran et Niels Arden Oplev saluent la performance d'Ellen Page qui donne de la profondeur et de la gravité au personnage. Celle-ci était "intriguée par la manière dont [le film] explore notre fascination, notre peur et notre rejet de l’inévitable. Je n’avais en outre jamais interprété un personnage comme celui de Courtney. Cette jeune femme est un mystère, et c’est ce qui m’a plu. Son passé traumatique ainsi que la culpabilité qu’elle ressent ont façonné celle qu’elle est devenue. Et j’étais très enthousiaste à l’idée de jouer un personnage aussi torturé."
Aux côtés d'Ellen Page, Nina Dobrev, Diego Luna et James Norton, on retrouve en tête d'affiche Kiersey Clemons. Révélée par Dope, qui a fait sensation au Festival de Sundance et a reçu le Prix du Public au Festival de Deauville en 2015, Clemons a été choisie pour incarner Iris West, l'amoureuse du super-héros Flash dans Flashpoint.
Si L'Expérience interdite - Flatliners repose sur un postulat de science-fiction/fantastique, l'équipe du film tenait à ce que l'histoire soit la plus vraisemblable possible. "Il était très important pour nous (...) que les personnages soient convaincants. Il s’est assuré que tout ce qui leur arrive soit ancré dans la réalité, et que leurs erreurs passées ainsi que les mesures qu’ils prennent pour se racheter soient crédibles" déclare Peter Safran. Le réalisateur renchérit : "Il s’agit évidemment avant tout d’un divertissement, mais le sujet qu’il traite est profond. J’y ai vu l’occasion de faire un film qui possède toute la tension et le suspense d’un thriller mais aussi de la profondeur, de la crédibilité et du réalisme."
Le scénario a été confié à Ben Ripley, déjà auteur d'un autre script de SF, celui de Source Code. Ripley, qui était étudiant à l'époque de la sortie du film original, était fan du concept : "Tous les éléments étaient déjà présents : l’attrait universel de la question de la vie après la mort, les thèmes de la pénitence et de la rédemption – si bien que j’ai pu m’appuyer sur une base très solide. Mon travail a consisté à moderniser la science et la technologie, et à rendre les personnages plus hétéroclites et mus par l’esprit de compétition, conformément à la réalité des écoles de médecine d’aujourd’hui."
L'écriture a nécessité de nombreuses recherches auprès de spécialistes médicaux : "J’ai pensé qu’il serait intéressant d’utiliser la neurologie comme moteur de l’intérêt des personnages pour l’au-delà. Nous ignorons encore beaucoup de choses sur le fonctionnement du cerveau, c’est une machine bien trop complexe pour que nous en comprenions tous les ressorts. Je me suis alors demandé s’il n’existerait pas une région du cerveau responsable des expériences de mort imminente, comme il existe des régions responsables de la colère ou du goût." Il ajoute : "La plupart des informations que j’ai rassemblées à cette occasion ont été utilisées dans le scénario. Nous tenions tous à ce que l’histoire soit la plus crédible possible, c’est pourquoi la majorité des situations médicales que l’on voit dans le film ont été écrites et réalisées avec le plus grand réalisme."
L'équipe du film a fait appel à Lindsay Somers, une consultante médicale, afin de s'assurer que les actes et matériel médicaux soient les plus réalistes possibles. Tout un réseau d’infirmières, de radiologues, de neurologues et de neurochirurgiens ont entouré le réalisateur et le scénariste mais aussi le casting durant la production.
Somers a relu le scénario pour y apporter des modifications : "Au cinéma et à la télévision, on voit par exemple souvent des médecins utiliser un défibrillateur sur des patients dont l’électrocardiogramme est plat, or c’est une erreur, il est impossible d’utiliser un défibrillateur sur quelqu’un qui n’a plus de pouls. C’est pourquoi Ben a ajouté une scène dans laquelle le personnage de Kiersey Clemons explique aux spectateurs dans des termes médicaux appropriés qu’on ne peut pas choquer un patient qui n’a plus de rythme cardiaque et que « les électrodes sont inutiles quand le cœur ne bat pas ». Puisqu’il s’agit d’un film et non d’un documentaire, nous avons pris quelques libertés avec la réalité, mais dans l’ensemble nous avons essayé d’être aussi rigoureux que possible."
Lindsay Somers, consultante médicale sur le film, ne s'est pas contentée de donner des conseils : elle a entraîné les acteurs au sein d'un "boot camp" médical ! "Nous avons commencé par un peu de théorie pour les aider à comprendre pourquoi il fallait qu’ils agissent de telle ou telle manière, en particulier lors des séquences de mort clinique. (...) Nous sommes ensuite passés à la pratique : j’ai fait appel à une infirmière urgentiste pour m’aider à leur apprendre la RCP, comment poser des intraveineuses et utiliser des masques à oxygène. Enfin, nous nous sommes concentrés sur les scènes de mort clinique puisqu’elles seraient les plus intenses à tourner sur le plan physique et qu’elles étaient la préoccupation principale de Niels et des acteurs."
Un travail conséquent pour le casting mais qui a porté ses fruits, comme l'explique Ellen Page : "Il a fallu qu’on intègre le jargon et la théorie mais aussi qu’on apprenne à utiliser le matériel, mais au final tout cela a rendu le tournage beaucoup plus agréable. Et puis le fait de suivre cette formation ensemble nous a énormément rapprochés, de sorte que nous étions à l’aise les uns avec les autres lors du tournage des scènes de mort clinique."
Pour concevoir le Trinity Emmanuel Medical Center, l’établissement fictif où se déroule L'Expérience interdite - Flatliners, le chef décorateur Niels Sejer a cherché à créer un univers hautement compétitif : "Notre objectif était de créer un environnement médical de pointe, symbole de l’aspiration américaine. Mon travail a été guidé par trois maîtres mots : innovation, privilèges et tradition. Des idées qui se sont non seulement reflétées dans les décors et les extérieurs, mais également dans le choix de l’architecture et du design. C’est avec ces trois mots à l’esprit que nous sommes tombés sur une magnifique passerelle en verre lors de nos repérages. Nous l’avons observée sous plusieurs angles différents et avons réalisé qu’elle reliait un vieil établissement médical des années 70 à une structure ultra moderne de verre et d’acier. Cette passerelle était une sorte de trait d’union entre deux époques, elle représentait tout ce que nous recherchions pour le film. J’ai pris des photos de la passerelle et des deux bâtiments qu’elle connectait et les ai accrochées à mon mur ; c’est devenu une source d’inspiration majeure pour les décors du film et ça a aussi nourri le thème de l’ancien et du nouveau, de la tradition et de la modernité."
Les étudiants mènent leurs expériences dans un bunker secret dissimulé dans le sous-sol de l'hôpital. Utilisé uniquement en cas d'urgence, le bunker met à disposition un mélange de matériel ancien et récent. On y trouve la pièce maîtresse du film, un scanner IRM au design futuriste conçu par Niels Sejer : "Nous tenions à ce qu’il ait l’air d’une machine de dernière génération. Pour ce faire, j’ai rencontré un neurochirurgien afin de définir ce dont nous aurions besoin pour lire l’activité cérébrale comme nous le faisons dans le film, puis j’ai imaginé le concept de notre scanner IRM. Je le lui ai montré et il m’a demandé où il pouvait s’en procurer un ! J’en ai conclu que j’avais fait du bon travail."
Pour les tenues des personnages, la chef costumière Jenny Gering a tenu à être fidèle à la réalité : "Nous avons fait énormément de recherches parce qu’il n’y a rien de pire que de se tromper. Nous avons rencontré des résidents, des étudiants et des médecins et avons pris conscience qu’il existe une véritable sous-culture dans ce milieu. Tout le monde ne porte pas de blouse blanche par exemple, un étudiant ne peut la porter qu’au bout d’un certain nombre d’années d’études, et le fait qu’elle soit personnalisée ou pas est un indicateur de grade… Chaque échelon de la hiérarchie est ainsi clairement défini."