Un an à peine environ après qu’ils aient réussi à surprendre tout le monde en faisant valser tant les critiques que le public avec leur surestimé « Guerre est déclarée », Valérie Donzelli & Jérémie Elkaïm se retrouvent derrière (pour Donzelli) et face caméra (pour les 2 partenaires) pour leur nouveau film, « Main dans la main », propulsé par ailleurs par une bande annonce électrisante sur fond sonore pop et sympathique via le titre « Electric » du groupe « OMD ».
Synopsis (source : Allociné) Quand Hélène Marchal et Joachim Fox se rencontrent, ils ont chacun des vies bien différentes. Hélène dirige la prestigieuse école de danse de l’Opéra Garnier, Joachim, lui, est employé d’un miroitier de province. Mais une force étrange les unit. Au point que, sans qu’ils puissent comprendre ni comment, ni pourquoi, ils ne peuvent plus se séparer.
A la manière de Noémie Lvosky et son « Camille redouble » récemment, on devine l’espoir - faussement naïf - chez Donzelli de reproduire le carton de l’an dernier avec cette comédie douce amère au concept certes frais, original et paranormal, mais finalement très mal acheminé.
Seulement voilà, hormis quelques bonnes idées de mise en scène par ci par là, le style reportage notamment, avec ses agréables voix offs et sa pellicule nostalgique granitée par moments, le film de Donzelli souffre d’indénombrables défauts, quasi calqués sur ceux de « La guerre est déclarée », mais tolérés à l’époque du fait de la naïveté de sa réalisatrice (n’oublions pas que « La guerre est déclarée » était son premier long métrage). Aujourd’hui, l’eau a coulé sous les ponts, et le mauvais jeu d’acteurs du tandem devient difficilement pardonnable. Car, en effet, Donzelli joue toujours aussi mal, et son coéquipier, pourtant aguerri à l’exercice par la fréquentation de quelques ténors dans « Polisse », ne fait malheureusement pas mieux que son ex-compagne, trahi par un personnage trop intello et obséquieux non crédible. On n’avait rarement vu une comédie aussi lourdement interprétée où même les seconds couteaux semblent complètement déboussolés. Lemercier fait son possible pour sauver les meubles dans son rôle de directrice d’école de danse, mais n’enchante guère au milieu du troupeau, sauf évidemment lors de l’hilarante scène dénudée.
« Mais dans la main », bien que pimenté de dialogues savoureusement comestibles qui sauvent un peu la mise, est par ailleurs ponctué de séquences de danse bas de gamme, maladroites et sans surprises, inapte à rivaliser avec le modèle américain, beaucoup plus envoûtant, « Black swan ».
Enfin, retenons en mémoire une durée de bobine déconcertante (1h25) à l’heure où le standard impose plutôt un minimum syndical d’1h45.
En bilan : « Main dans la main » déçoit par ses acteurs horripilants et tous plus irritants les uns que les autres, ainsi que par des séquences de danse ratées et dénuées de saveur.
Essai non transformé pour la paire Donzelli / Elkaïm. Laissons quand même une chance pour un troisième opus. On verra bien !