Comédie dramatique, coécrite et réalisée par Valérie Donzelli, Main Dans La Main est un film honorable malgré ses défauts. L'histoire nous fait suivre la rencontre entre Hélène, une femme dirigeant la prestigieuse école de danse de l'Opéra Garnier, et Joachim, un employé dans une miroiterie de provence, qui, unis par une force étrange, ne parviennent plus à se séparer. Ce scénario s'avère globalement agréable à visionner pendant sa courte durée d'une heure et vingt minutes qui arrive tout de même à se faire ressentir. La faute à un récit très mal structuré partant dans tous les sens et soufflant constamment le froid et le chaud. Celui-ci veut parler de beaucoup de choses, et s'il entame ses sujets, il les abandonnes souvent en cours de route. Tout ne sert que de prétexte pour mettre en place son concept qui, bien que sympathique au départ, fini par perdre en intérêt et s'avère très limité dans son utilisation. Ce mimétisme aurait pu donner à des scènes originales et drôles, mais il n'en font pas grand-chose. En réalité, ça tourne très vite en rond. Cependant, le métrage est également capable de nous offrir de jolis moments séduisants. Mais le tout manque cruellement de liant et semble brouillon. Le ton est lui aussi en demi-teinte. Le côté comédie ne parvient pas à prendre avec son humour absurde. Résultat, on ne rit pas et les sourires se comptent sur les doigts d'une main. L'autre face, celle dramatique, est d'avantage réussie, même si l'intrigue ne parvient pas à créer de sentiments forts. L'ensemble est porté par des personnages plus ou moins appréciables. Si le quatuor principal joué par Valérie Lemercier, Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm et Béatrice de Staël rempli bien son rôle, en revanche, les autres protagonistes les entourant ne parviennent pas à trouver leur place. Certain disparaissent et réapparaissent au gré du vent et des besoins. Tous ces individus entretiennent des relations ne procurant malheureusement pas beaucoup d'émotions malgré les tentatives. Des échanges soutenus par de bons dialogues mais pas assez profonds pour toucher et pas assez marrants pour amuser. À noter également une narration en voix off qui intervient sans raison apparente à plusieurs reprises sans être justifié. Sur la forme, la réalisation de la cinéaste française s'avère plutôt qualitative. Sa mise en scène jouit d'une belle liberté mais c'est aussi ce qui la dessert. En effet, à trop vouloir se défaire de ses chaînes, elle fini par ne plus avoir de direction. Les environnements sont eux assez classieux, notamment l'Opéra Garnier. Ce charmant visuel est accompagné par une très agréable b.o. aux titres éclectiques qui collent bien aux différentes situations. Elle se fait souvent entendre et ce pour notre plus grand plaisir tant elle apporte de l'énergie aux images. Reste une fin correcte venant mettre un terme à Main Dans La Main, qui, en conclusion, est un film valant le coup d'œil, sans pour autant être indispensable.