"Main dans la main" a visiblement déçu une bonne partie de ceux qui avaient succombé à "La guerre est déclarée" . Pour ma part, il ne fait que confirmer un avis déjà posé lors du visionnage de ce dernier : je n'aime pas le style Donzelli. Au delà de l'histoire - beaucoup ont mentionné que le scénario n'avait pas autant de profondeur que celui de " La guere est déclarée" - c'est bel et bien l'esthétique, les procédés cinématographiques de la demoiselle qui me laissent de marbre, dans un premier temps, avant de m'agacer. Ce cinéma qui se veut toujours jeune, plein de grâce et de candeur ; cette constante sur-sensibilisation des évènements et des personnages qui tournent à la niaiserie; et que dire du regard perpétuellement énamouré posé par la réalisatrice sur son "acteur-ex compagnon" Elkaïm. Elle ne peut pas le filmer sans donner l'impression qu'elle vient de découvrir le nouveau messie, la nouvelle réincarnation de Bouddha. D'autant plus dérangeant lorsque cette obsession tourne finalement à un certain narcissisme ou à mépriser les autres personnages. Dans "La guerre est déclarée" certains critiques faisaient remarquer que le môme est éclipsé, n'apparait même plus à partir de la moitié du film pour ne revenir qu'à la scène finale. Ici,en opposition à Jeremie Elkaim, les autres personnages de leur village (ou petite commune) sont tous présentés selon des clichés, certes gentillets, mais néanmoins méprisants sur la province. Les hommes en sont un parfait exemple, aucun d'entre eux ne doit avoir le dixième de la beauté et de la grâce de son appolon. Ainsi le deuxième apprenti chez le mirroitier a une tête de benêt. Le voisin, partenaire de danse de Donzelli, est la bonne pomme qui est d'ailleurs martyrisé pour faire rire. Et le mari de notre heroine factrice a un visage aux traits marqués qui le veillit tandis qu' Elkaim possède une fraicheur éternelle de jouvenceau de 20 ans, sans oublier une calvitie plus que prononcée tranchant bien sûr avec la superbe chevelure digne d'une pub "l'Oréal" de notre apprenti mirroitier au physique de mannequin. Bref il est le seul à avoir de la gueule, à être beau,frais,sexy,charismatique,cool,blagueur,attentionné,gracieux,voluptueux,sans préjugés,optimiste,fonceur,décontracte...blablabla...et bien sûr malgré tout modeste, sans jamais se prendre au sérieux...Fatiguant ! Ce cinéma "pop" qui abuse des montages nerveux et des B.O. branchouilles très convenues et faciles m'énerve déjà à la base, mais en plus lorsque tout ce dispositif est utilisé "in fine" pour se pâmer devant un acteur...Je préfère m'arêter là. Je ne sais pas si j'irai voir ses prochains films, je crois que son cinéma n'est définitivement pas pour moi. A moins d'un changement de style complet sans Elkaim.