Christian Bale est un grand acteur...
Out of The Furnace est le deuxième film de Scott Cooper. D'ailleurs léger HS dans la critique pour dire qu'à aucun moment je nommerai ce film Les Brasiers de la Colère, sauf maintenant, (merci Metropolitan, qui a aussi changé le titre de American Hustle pour American Bluff) car je trouve ce nom simplement dégueulasse, et il n'est pas ici question d'hypocrisie pour faire genre "le tocard bilingue qui se la pète à tout bout de champs", non, non et encore non, ce genre de bouffon se retrouve aussi dans l'interminable débat vf/vostfr, vous savez se sont ceux qui se permettent de dire que vous n'êtes pas cinéphile car vous regardez vos films en vf, raisonnement débile dont le seul but est de vous rabaisser, il n'y a quasiment que des cinéphiles qui vont voir des films en vostfr mais bien des cinéphiles ne regardent pas des films en vostfr, nuance. Enfin bon, la bêtise humaine est un sujet vaste et en parler prendrait beaucoup trop de temps, d'autant plus que ce n'est pas pour cela que vous me lisez.
Out of the Furnace est vraiment bon, très proche de l'ambiance de The Places Beyond the Pines sorti l'année dernière, si ce n'est qu'elle est beaucoup plus sombre, la scène d'ouverture en est l'exemple parfait, on retrouve le sociopathe Woody Harrelson (assez effrayant) en train de regarder un film en plein air dans une voiture avant de s’énerver et d'exploser la tronche d'un mec. Le film projeté reflète d'ailleurs bien le contexte de cette Amérique perdu dont personne en a rien à foutre, il s'agit de Midnight Meat Train, une bonne m*rde mais surtout un film qui va très loin dans la violence gratuite, et c'est bien ce dont va faire preuve Woody Harrelson, de violence gratuite. Ainsi son personnage est l'allégorie de la haine, envers une société qui ne veut pas d'elle, régnant au sein de ces hautes étendues de forêts et étonnante de commencer son film par une séquence centré sur un personnage secondaire et "méchant" (je déteste ce mot), Ce n'est qu'après l'affichage du titre (sur l'excellente musique de Pearl Jam) que l'on retrouve Russell Baze (Christian Bale), LE protagoniste fort du long-métrage, sa prestation mériterait facilement une nomination aux oscars (on peut toujours rêver...) tant elle est d'une rare justesse, les relations qu'il peut entretenir avec les autres personnages fonctionnent toutes biens, l'alchimie se ressent surtout avec son frère, Rodney Baze (Casey Affleck), meurtri par la guerre, son personnage reste surement le plus fort de tout le film, touchant de bout en bout et surtout perdu après ses missions en Irak, sa réaction lors de sa dernière scène représente cette impression d'égarement voire
de suicide
. Le reste du casting (blindé de stars) est lui aussi impressionnant et c'est peut-être le seul atout de Out of the Furnace, comme souvent avec ce type de films (drame avec pour toile de fond l'Amérique profonde), tout repose sur les acteurs, la mise en scène de Scott Cooper est très classique malgré certains plans très soignés et évocateur (évitons les spoils), la seule mauvaise idée serait éventuellement ces flashbacks représentés avec un filtre vieillot (qualité 8mm), c'est certes mieux qu'un filtre vert granulé vomitif (vu notamment dans Savages) mais pourquoi ne pas filmer ça de manière "normal" ?, ça l'aurait ancré dans la situation actuelle et aurait pu donner un aspect universel à ces souvenirs. Mais cela n'entache en rien la puissance émotionnelle du film, bien plus sincère et subtil que la plupart des drames (vous savez ceux qui sortent les violons pour vous faire à tout prix chialer comme une madeleine) et surtout qui nous donne la larme à l’œil à plusieurs reprises.
Bien plus qu'un film sur une énième vengeance (d'où la bêtise de nommer le film "Les Brasiers de la Colère), Out of the Furnace est un drame familial sur les relations entre frères, sur les traumatismes post-guerres, sur le pardon, sur le remord, sur l'impuissance de la justice, autant de sujets (parfois juste effleurés) passionnants et traités avec subtilités, un film portés par sa galerie d'incroyables acteurs, Bale en tête, et un film dont on ne ressort pas heureux (forcement) mais plutôt songeur et déprimé.
L'année 2014 commence vraiment bien !