Sous ce titre français calamiteux (comme souvent) - le titre original étant "Out of the Furnace", évidemment plus opportun, au propre, comme au figuré - que trouve-t-on ? La deuxième réalisation de Scott Cooper, après "Crazy Heart" (2010) - là, la performance exceptionnelle de Jeff Bridges (justement récompensé aux Oscars) permettait de passer sur les faiblesses du scénario, et surtout la mise en scène très banale.
Cooper signe à nouveau un mélo ici, dont la violence est la seule originalité - car l'interprétation, "propre", mais sans plus, ne sauve rien.
Il était une fois 2 frères, tôt orphelins de mère, et promis comme leur père à l'aciérie de Braddock, la seule activité économique de cette peu riante banlieue de Pittsburgh (PA), d'ailleurs sur le déclin - l'histoire commence en 2008, lors de la première campagne pour la Maison Blanche d'Obama. L'un est "gentil", c'est l'aîné, Russell (Christian Bale), qui gagne sa vie comme soudeur à la fonderie, s'occupe de son père grabataire et paye même les arriérés de son cadet, parieur infortuné, auprès du "book" local, John Petty (William Dafoe). L'autre est une tête brûlée. Rodney (Casey Affleck), "cassé" par 4 enrôlements successifs en Irak, criblé de dettes,
participe à des combats de boxe clandestins - Petty à nouveau à la manoeuvre. C'est pourtant Russell qui se retrouve en prison - ayant causé la mort accidentelle d'un tout jeune conducteur, alors qu'ivre au volant.
Cooper met un temps fou à installer ses personnages, multipliant les saynètes, pas toujours nécessaires, comme celles de la romance contrariée de Russell avec Lena (Zoe Saldana), recasée avec le chef de la police locale, Wesley Barnes (Forrest Whitaker), voire lourdement "signifiantes", comme la partie de chasse de Russel et son oncle paternel "Red" (Sam Shepard). Cela prend - j'ai vérifié à ma montre discrètement, entre deux bâillements, quasiment la moitié du film - "Into the Furnace".
La deuxième partie - "Out of the Furnace", à proprement parler, commence par un déplacement de Rodney et Petty, dans la partie montagneuse du New-Jersey, état limitrophe (à l'Est) de la Pennsylvanie, où survit une communauté de "petits Blancs" d'une extrême sauvagerie, dont le chef, DeGroat, les dépasse encore en la matière (Woody Harrelson - un brin caricatural).
Il va y rencontrer son destin, lors d'un combat qui sera son dernier, mais pas du tout dans le sens escompté par lui.
Il reste environ 40 min pour que le drame prospère, et que ses conséquences soient exploitées par le cinéaste : à la fois trop rapide (fil des péripéties) et trop lent (mise en scène mollassonne, sans imagination - encore et toujours). Un "Brasier", pour moi, très dispensable.