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Yannickcinéphile
Bonne chance est un petit film très théâtral de Sacha Guitry. On s’en rend compte clairement dans l’écriture, et, même si l’histoire n’est pas super enthousiasmante, ça se suit sans déplaisir grâce à l’abattage des acteurs.
Guitry forme un couple très sympathique avec Jacqueline Delubac. On sent vraiment la complicité entre les deux interprètes, plus proche que cela dans la vie, et Delubac est réellement charmante. Il y a beaucoup de fraicheur dans sa prestation, ce qui, avec des dialogues un peu lourds n’était pas chose aisé ! Guitry est très bon aussi, mais son interprétation reste cependant plus empesée, plus solennelle. Il y a de solides seconds rôles aussi, notamment le maire, bien amusant.
La qualité de l’interprétation permet de faire passer les dialogues relativement naturellement. Bien que plein d’intelligence, ils sont assez écrits, plutôt théâtraux, et aussi très envahissants, ce qui est caractéristique de la scène et ne surprend pas venant d’un écrivain comme Guitry. Le film en souffre c’est un fait, car en 1 heure 15 c’est réplique sur réplique, le film ne prenant que très rarement le temps de se poser un peu, et ça devient parfois épuisant, d’autant que c’est récité avec une verve du sud ! L’histoire n’est pas mauvaise mais pas franchement transcendante non plus. Quelques bonnes idées, mais à l’image du début plutôt laborieux, de la fin assez prévisible, et de quelques points pas toujours développées (l’adoption), on ne ressort pas toujours satisfait du traitement.
Sur la forme Bonne chance souffre d’un premier quart d’heure laborieusement mis en scène par Guitry (je rejoins une autre critique sur ce point), avec une succession décousue de scénettes. Cela s’améliore bien après, mais le film reste faible visuellement, notamment avec une photographie qui fait très vieillotte, même pour un film des années 30 (on se croirait parfois, dans les changements lumineux brusques par exemple dans un muet expressionniste allemand des années 1910 !). Le film fait assez dépouillé, faute de budget sans doute, mais aussi car il s’agit, mine de rien, du premier vrai long-métrage de Guitry !
Bonne chance reste une petite curiosité grâce à l’abattage de son duo d’acteurs, et à son charme gentiment désuet. C’est frais, innocent (quoique !), mais ce n’est pas un grand moment de cinéma. 2.5
Guitry forme un couple très sympathique avec Jacqueline Delubac. On sent vraiment la complicité entre les deux interprètes, plus proche que cela dans la vie, et Delubac est réellement charmante. Il y a beaucoup de fraicheur dans sa prestation, ce qui, avec des dialogues un peu lourds n’était pas chose aisé ! Guitry est très bon aussi, mais son interprétation reste cependant plus empesée, plus solennelle. Il y a de solides seconds rôles aussi, notamment le maire, bien amusant.
La qualité de l’interprétation permet de faire passer les dialogues relativement naturellement. Bien que plein d’intelligence, ils sont assez écrits, plutôt théâtraux, et aussi très envahissants, ce qui est caractéristique de la scène et ne surprend pas venant d’un écrivain comme Guitry. Le film en souffre c’est un fait, car en 1 heure 15 c’est réplique sur réplique, le film ne prenant que très rarement le temps de se poser un peu, et ça devient parfois épuisant, d’autant que c’est récité avec une verve du sud ! L’histoire n’est pas mauvaise mais pas franchement transcendante non plus. Quelques bonnes idées, mais à l’image du début plutôt laborieux, de la fin assez prévisible, et de quelques points pas toujours développées (l’adoption), on ne ressort pas toujours satisfait du traitement.
Sur la forme Bonne chance souffre d’un premier quart d’heure laborieusement mis en scène par Guitry (je rejoins une autre critique sur ce point), avec une succession décousue de scénettes. Cela s’améliore bien après, mais le film reste faible visuellement, notamment avec une photographie qui fait très vieillotte, même pour un film des années 30 (on se croirait parfois, dans les changements lumineux brusques par exemple dans un muet expressionniste allemand des années 1910 !). Le film fait assez dépouillé, faute de budget sans doute, mais aussi car il s’agit, mine de rien, du premier vrai long-métrage de Guitry !
Bonne chance reste une petite curiosité grâce à l’abattage de son duo d’acteurs, et à son charme gentiment désuet. C’est frais, innocent (quoique !), mais ce n’est pas un grand moment de cinéma. 2.5
Petit bijou d'élégance, Guitry manie les bons mots avec un naturel confondant que l'on savoure, le scénario est simple mais original, c'est une fable, elle est savoureuse avec un zeste de pied de nez aux conventions bourgeoises. Jacqueline Delubac qui donne la réplique à Guitry est pétillante de charme et de talent. Le film est parsemé de digressions farfelues
spoiler:
(quand il présente sa sœur à son frère)
, surréaliste (le client du coiffeur) et que n'aurait pas renié WC Field (quand il envoi promener le spoiler: gosse du Jardin des Plantes et sa question idiote
). Des imperfections ? On le les perçoit même pas et on ne s'ennuie pas une seconde ! Mineur ? Et alors ? C'est très frais, ça dégage une sensualité à la fois discrète et omniprésente, ça rend heureux et ça se déguste comme une délicieuse friandise.
, surréaliste (le client du coiffeur) et que n'aurait pas renié WC Field (quand il envoi promener le spoiler: gosse du Jardin des Plantes et sa question idiote
). Des imperfections ? On le les perçoit même pas et on ne s'ennuie pas une seconde ! Mineur ? Et alors ? C'est très frais, ça dégage une sensualité à la fois discrète et omniprésente, ça rend heureux et ça se déguste comme une délicieuse friandise.
Comment faire du cinéma quand on vient du théâtre ? C'est la délicate question qui menace les films d'un auteur comme Sacha Guitry. «Bonne chance !» (France, 1935), premier long-métrage de Guitry, ne décroche pas du théâtre. En est pour preuve le jeu même du réalisateur-acteur : grandiloquent voire maniéré, à la diction appuyée, accentuée. Les décors figés et mornes sont tout autant les fruits d'une expérience scénique. Enfin le plus étonnant et à la fois le plus notable c'est l'abolition quasi-totale du hors-champ. Rien ne semble renvoyer à une diégèse infinie possible, tout l'univers est condensé devant la caméra pour être livré sans aléas au spectateur moyen. La prépondérance des dialogues, par ailleurs délicieux, dans la dynamique du récit relève également bien davantage du théâtre que du cinéma. «Bonne chance !» est néanmoins un vaudeville au cinéma. Plus exactement un cinéma vaudevillesque, car il s'agît sans nul doute de cinéma. La première séquence au montage alternatif vigoureux en atteste. Exemple notoire, il préfigure la poésie hybride qui cimente le film. Car c'est véritablement de la rencontre, maladroite mais efficace, entre le cinéma et le théâtre que naît l'imagerie inventive du film. En connaissant les procédés du théâtre, Guitry peut d'autant mieux maîtriser ceux du cinéma, usant des valeurs intrinsèques au 7ème art pour revaloriser son intrigue. Si Guitry a souvent adapter au cinéma ses propres pièces de théâtre, ce film-ci est une exclusivité du grand écran. Bien mal aurait pu être le pendant théâtral en vue du rôle majeure du parallélisme des actions. L'humour, garrot essentiel du film, repose grandement sur les dialogues mais aussi sur l'interprétation des acteurs. Allant d'un humour cocasse à un humour noir, posant un pas dans l'inceste, Guitry et son emphase artificielle fait un cinéma étrange, heureux de ne pas lorgner vers le réalisme. Néanmoins encore tenu par l'héritage du théâtre, «Bonne chance !» n'est pas absolument oeuvre de cinéma.
Qui aime Sacha Guitry trouvera son bonheur dans "Bonne chance". La patte du dramaturge/acteur/cinéaste est bien présente dans son personnage et les répliques bien senties balancées au fil du long métrage. On n'est tout de même pas dans son oeuvre la plus inspirée ni la plus marquante. Entre les quelques répliques percutantes des longueurs se font ressentir liées notamment à une histoire un poil faiblarde.
"Bonne chance" n'en reste pas moins un film divertissant et garde une certaine fraicheur malgré les décennies passées.
"Bonne chance" n'en reste pas moins un film divertissant et garde une certaine fraicheur malgré les décennies passées.
TTNOUGAT
Quel talent mais quel mégalo ce Guitry!Faire un film sur sa propre histoire au moment ou il la vit,il faut oser. Cela démarre assez mal du point de vue cinéma car dans le premier quart d'heure la mise en scène est complètement absente, elle traine à venir et c'est presque du montage de vues d'amateurs,puis cela s 'arrange ensuite et la bonne humeur permanente qui règne nous gagne. Les trouvailles affluent comme lorsque le héros qualifie les éléphants de machines à distribuer de l'essence. Guitry n'hésite pas non plus à créer le 21 ième quartier de Paris ni à faire de Delubac sa soeur, sa fille et enfin son épouse dans la scène du mariage d'un comique achevé. La complaisance que le metteur en scène à sur lui même est quand même un peu gênante,il est nécessaire de prendre du recul et paradoxalement c'est plus difficile à faire qu'en 1935, car nous ne sommes plus dans le comique de l'époque. Reste bien sur les dialogues toujours brillants,les jeux maniérés au possible et datés qui nous plongent dans le passé,les acteurs secondaires extrêmement savoureux,l'élégance de madame Guitry et les décors authentiques.Ce n'est pas, et de loin, son meilleur film mais il garde une valeur.
Peu de choses à rajouter par rapport à la critique précédente, le film semble surtout un prétexte pour donner un rôle à la jolie Jacqueline Delubac et paradoxalement aborde en marge des idées féministes. Cela reste tout de même un film assez mineur malgré quelques traits d'humours verbaux.
pour ma part, un chef d'oeuvre de fraicheur et de bon humeur du maitre Sacha Guitry. On suit le film avec délice.
Un festival Guitry sans une faute de goût. Un bonheur de chaque seconde de la projection.
ll arrive tout ce qu'on attend et espère qu'il arrive, Jacqueline Delubac est simplement merveilleuse et Sacha Guitry est au mieux de sa forme, manifestement heureux d'être là et de faire ce qu'il fait: son plaisir est communicatif et ses mots d'esprit inoubliables. L'un des tout meilleurs Guitry, court, ramassé, pétillant, un diamant, un chef d'oeuvre.
ll arrive tout ce qu'on attend et espère qu'il arrive, Jacqueline Delubac est simplement merveilleuse et Sacha Guitry est au mieux de sa forme, manifestement heureux d'être là et de faire ce qu'il fait: son plaisir est communicatif et ses mots d'esprit inoubliables. L'un des tout meilleurs Guitry, court, ramassé, pétillant, un diamant, un chef d'oeuvre.
Si on exclut "Pasteur" (1935) qui fut un hommage au père de Sacha Guitry, "Bonne chance" (1936) est la première oeuvre originale de l'acteur / rèalisaeur! Une comèdie de moeurs pleine de rythme aussi lègère qu'une bulle de savon, spècialement conçue et ècrite pour l'ècran par un Guitry en pleine possession de ses moyens, renonçant (fort heureusement) au style statique de son "Pasteur". C'est drôle, inventif et frais! Ici, Guitry est peintre montmartrois, il porte bonheur aux autres, plus particulièrement à Jacqueline Delubac, superstitieuse et dèlicieuse blanchisseuse! S'ensuit une escapade ludique pour ces deux gagnants de la loterie de l'amour et de la plènitude absolu! Alors en choeur, on leur dit « bonne chance » . Prèsentè au Cinèma de minuit, on prend toujours plaisir à (re)voir l'oeuvre du grand Guitry qui est loin d'avoir livrè tous ses secrets...
A partir d’un synopsis léger et de la pièce éponyme du réalisateur, une jeune blanchisseuse, Marie Muscat (Jacqueline Delubac, 28 ans, épousée la même année par Guitry) gagne, grâce au vœu (d’où le titre) d’un vieux peintre, Claude Lepeltier (Sacha Guitry) 2 millions de francs au Loto.
spoiler:
Ce dernier accepte de dépenser 1 million avec elle pendant les 13 jours qui précèdent son mariage (accepté par dépit) avec Prosper (absent pendant 13 jours pour cause de service militaire), dans son village natal. La blanchisseuse et le peintre vont découvrir que la chance leur sourit uniquement quand ils sont ensemble
. Histoire gentillette voire mièvre qui a mal vieilli (quelques mots de Sacha Guitry, parfois hors-sujet). Un court métrage aurait suffi au lieu des 78 mn. Etonnant que Lewis Milestone (1895-1980) en ait fait un remake, « Double chance » (« Lucky partners ») en 1940 avec Ginger Rogers (1911-1995) et Ronald Colman (1891-1958).
. Histoire gentillette voire mièvre qui a mal vieilli (quelques mots de Sacha Guitry, parfois hors-sujet). Un court métrage aurait suffi au lieu des 78 mn. Etonnant que Lewis Milestone (1895-1980) en ait fait un remake, « Double chance » (« Lucky partners ») en 1940 avec Ginger Rogers (1911-1995) et Ronald Colman (1891-1958).
Ils ont touché le gros lot de la Loterie nationale, la blanchisseuse Marie et le peintre Claude décide d'une escapade de quelques jours et, suivant l'idée espiègle de Sacha Guitry, la balade est comme un voyage de noce, entre "frère et soeur" puisque Marie est fiancée, avant la noce.
"Bonne chance" est un des premiers films tournés par Guitry et, si l'auteur joue avec le montage pour créer des effets comiques, on ne peut pas dire que la mise en scène est très sophistiquée. La réalisation est pour tout dire assez foutraque et peu harmonieuse.
La comédie est faite d'un festival de bons mots, plus ou moins spirituels, proposé par Guitry, et de sous-entendus amoureux. Car le film poursuit l'idée évidente que les deux voyageurs sont inéluctablement épris et qu'ils ne font que repousser l'échéance d'une première nuit d'amour.
C'est un film tout en bonne humeur primesautière entre deux personnages attirés l'un par l'autre, et cette complicité amoureuse, cette verve, imprègnent d'autant plus le film que la relation sentimentale à la ville entre Jacqueline Delubac et Sacha Guitry vient de commencer.
"Bonne chance" est un des premiers films tournés par Guitry et, si l'auteur joue avec le montage pour créer des effets comiques, on ne peut pas dire que la mise en scène est très sophistiquée. La réalisation est pour tout dire assez foutraque et peu harmonieuse.
La comédie est faite d'un festival de bons mots, plus ou moins spirituels, proposé par Guitry, et de sous-entendus amoureux. Car le film poursuit l'idée évidente que les deux voyageurs sont inéluctablement épris et qu'ils ne font que repousser l'échéance d'une première nuit d'amour.
C'est un film tout en bonne humeur primesautière entre deux personnages attirés l'un par l'autre, et cette complicité amoureuse, cette verve, imprègnent d'autant plus le film que la relation sentimentale à la ville entre Jacqueline Delubac et Sacha Guitry vient de commencer.
Le film n'est qu'un prétexte à cabotinage de la part de Guitry, qui donne toute l'étendue de son talent: tour à tour dégoulinant, intrigant, vulgaire, misogyne (il est effarant de lire une critique évoquer des "idées féministes": sans doute, la réflexion: "Ah, l'inconstance des femmes" est-elle féministe!), le film fait écho à la situation personnelle du réalisateur: miroir de son troisième mariage, il met en scène la désespérante vacuité de la femme, qu'il suffit d'attraper avec deux trois calembours et le rôle malsain du père-amant (cf. la tentation d'adoption, bien vite abandonnée au profit d'une "adoption" plus charnelle)...
Guitry, encore un grand nom immensément surfait...
Guitry, encore un grand nom immensément surfait...
Kurosawa
La réussite du film tient principalement à sa fraicheur et à son humour particulier. Ce dernier est d'ailleurs inséré dans un style très phrasé. Les dialogues ont alors une importance capitale. Ils s'enchainent à vive allure, et sont même parfois difficiles à suivre. Heureusement, Guitry n'abandonne pas la base de son scénario, même s'il est parfois sur la corde. Il parvient donc à maitriser ce n'importe quoi élaboré, et forme aussi un duo sympathique avec Jacqueline Delubac.
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