Le déjanté Michaël Youn pour une deuxième réalisation, qui n’aura comme unique grande caractéristique que de n’être qu’une sorte de Borat à la française. Soyons clairs, tout ici rappelle l’exubérant voyage aux USA du reporter qu’était Borat. Choc des cultures, grossièretés parfois amusantes, moqueries et j’en passe. Ici, l’idée diffère un tantinet, dans le sens ou nos deux gnolus ne vont pas en France pour s’instruire des valeurs occidentales, mais pour démolir au nom d’un pays oublié, petite enclave entre de gros pays islamistes bien connus. C’est une mission de terrorisme en poche que nos deux lascars entre en France, enchaînant les imprévus.
Un alignement de clichés défile comme à la parade, des indépendantistes corses aux nuits parisiennes en passant par les supporters marseillais, le centre de détention, la province fêtarde et ses traditions et j’en passe. Le tout repose sur l’ignorance dont font preuve les deux visiteurs, d’abord drôle puis souvent casse pieds. Si José Garcia est un formidable trublion, l’on ne peut en dire autant de Michaël Youn et son amie, Isabelle Funaro, qui eux, n’ont pas vraiment la carrure pour le genre comique au cinéma mais plutôt pour le format télévision. Bref, Garcia traîne derrière lui quelques interprètes qui ne lui arrivent pas aux chevilles, l’essentiel étant que comme chef d’orchestre, il donne le réel ton au film.
Déguisements débile, situations cocasses, langage délirant, rien n’échape à Michaël Youn qui sans doute sans s’en apercevoir se rapproche toujours d’avantage de Sacha Baron Cohen et sa folie contagieuse. Si le premier offrait un divertissement particulier mais relativement frais, Michaël Youn, lui, ne fait que réchauffer un vieux pot de soupe, certes à la française, mais un vieux pot de soupe quand même.
Bref, si Hollywood ne fait pas preuve d’originalité, par les temps qui courent, il semble évident qu’un certain pan du cinéma français en fasse autant. Difficile pourtant de s’en prendre à Michaël Youn qui ne fait que profiter d’une idée qui lui remplira les poches, d’autant qu’avoir choisis l’ami José pour l’accompagner était une vraie bonne idée. Dommage ici que certaines répliques tombent carrément à plat, d’autres sont sympathiques. 07/20