Un sentiment de tristesse, hélas, pour une fois qu'un film audacieux, fantaisiste, s'attaque à la poésie, et est distribué par de grosses maisons !
J'étais pourtant bien disposé à l'indulgence (ayant entendu beaucoup de critiques virulentes) avant même de m'asseoir dans la salle.
Sauf que, celle-ci débuta par un "teaser" dont on se serait bien passé, mettant en scène le directeur d'Ugc, dont la présence cinématographique, pardonnez moi cher monsieur, mais n'est pas des plus saisissante... et les informations distillées ici par le réalisateur sur fond de décor aseptisé UGC ne mettent pas dans d'excellentes dispositions, c'est le moins qu'on puisse dire. Bref, la terne impression qu'on veut nous vendre le film avant de le découvrir. Bien dommage.
Ce film fut donc pour moi un ratage, au sens où je n'ai eu aucune accroche émotionnelle, ni même poétique, dans ce film. Et ce malgré de belles tentatives qui échouent la plupart du temps rapidement:
un montage sans répit, un systématisme de l'inventivité, une overdose de trouvailles... qui nous laissent malheureusement souvent sans fond et sans espace subjectif.
Pas convaincu non plus par la distribution de "célèbrités", c'est pour moi l'anti poésie qui guette le film. Certains sont plus attachant que d'autres, mais même si les émotions y sont rares, et la faute n'en revient pas forcément toujours aux acteurs, il eut fallu des visages plus anonymes sans doute pour pouvoir y rêver d'avantage.
Un bel univers cependant, mais une pilule de plus en plus grosse à avaler...
Le réalisateur semble s'y faire plaisir, nous oubliant souvent. On pense à de la complaisance, puis l'on s'y refuse car l'acte est généreux... Fallut-il être plus imprégner de l'oeuvre ? Sans doute... je pose cependant la question.
Gondry y interprète d'ailleurs le docteur Mange manche, libre à lui.
La littérature reste ici encore, plus puissante que le 7ème art, c'est fort dommage, car même si la tentative est très séduisante, c'est un fort sentiment de distance qui fait écran pendant tout le film.