Oui j'ai bien noté 5/5 le dernier opus de Gondry et je persiste avec bonne humeur.
C'est d'ailleurs le premier de ses films que je voyais. Avec quelques réticences certes, persuadé de me retrouver face à trop d'abstraction, de papier mâchés animés et de pâte à modeler sur pattes.
Il n'en a rien été et je dois dire que "l'écume des jours" selon Gondry m'a laissé planer dans un rêve ou l'abstraction reflète le concret avec plus de vérité.
J'appellerais ce genre cinématographique, un "hyperfilm". Tout est là et même bien plus, mettant tous nos sens en éveil : bercés dans un univers musical enivrant (Duke Ellington principalement), ou la danse est drôle, sensuelle et transfigure la transformation des corps dont les jambes s'allongent et prennent le contrôle.
Dès qu'on se retrouve capturé dans ce monde qui marrie un Paris d'aujourd'hui, des machines au look d'hier mais avec des fonctionnalités de demain, on attend la suite, le prochain objet, le prochain comportement social inhabituel, toujours, sans cesse, pris que nous sommes dans l'impasse d'une caverne d'Ali Baba.
Ceux qui critiquent la profusion d'effets visuels, n'ont sans doute pas compris que tout est là. Aucun film jusqu'à aujourd'hui n'a été capable de produire cela et pour ma part, cela ne gâche rien ni du jeu des acteurs, ni des sentiments.
Même si je l'avoue l'émotion dramatique de la maladie puis de la mort de Chloé ne m'a pas emporté totalement, cela ne m'a pas pour autant empêché de l'accompagner avec mélancolie sur le chemin funeste.
Le casting est jeune, frais et de grande qualité, le quatuor Duris, Tautou, Elmaleh et Sy est divin.
C'est un hyperfilm, cela veut dire qu'il y a beaucoup d'infimes détails, de symboles à observer et pour ce faire, le visionner plusieurs fois sur un grand écran et même en mettant sur pause de temps en temps ne serait pas vain. A la fois, le voir en une traite vous laisse un sentiment très fort d'avoir vécu une belle chose et de se réconcilier avec un cinéma qui utilise des recettes surannée et clonée pour ce qui est des grosses prod., alors que même le cinema plus "littéraire" se complique souvent la vie pour nous perdre dans des histoires faites de silences et de non-dits, alors que Gondry, ici, nous plonge dans le complexe mais avec tant d'humour, de beauté, de rythme et d'univers qu'on lui pardonne les petites fautes de clichés par-ci, par-là et que je ne vois aucun intérêts à citer dans cette critique.
Bravo Monsieur de cinéaste et régalez nous encore.