Je ne me souvenais plus très bien du livre, que j’ai lu il y a très longtemps. C’est la bande annonce du film qui m’a décidée à aller voir le film, et je n’ai pas été déçue. Visuellement c’est un film plein de surprises, plein de choses insolites qui apparaissent à chaque plan. Cela réveille notre imaginaire agréablement : ben oui il y a peut-être une petite souris qui vit une vie parallèle à la nôtre, dans une réplique miniature de notre maison, et qui veille un peu sur nous. Les sens se mélangent : la nourriture est en tissu, le piano produit des cocktails, le désir se matérialise sous la forme de rayons dans les chevelures…Tout le film concourt à cela : les sensations, subjectives, transforment le réel constamment. Au début du film, quand Colin, le héros, l’amoureux de Chloé, est riche heureux, tout son environnement est lumineux et joyeux. Quand le malheur s’installe, avec la maladie de Chloé, la maison s’obscurcit et rétrécit, le cuisinier vieillit vraiment de 15 ans en 8 jours…La vision du monde extérieur est double : il y a les plaisirs simples des gens heureux (balades, patinoire), et le danger et la folie du monde (scènes de massacres, d’accidents), les deux coexistent constamment. Le film passe du très lumineux au très sombre au fur et à mesure, laissant l’impression que les hommes sont broyés par un système. L’aspect « bricolage » des effets spéciaux sert vraiment bien le film, il donne ce côté charmant et aussi du recul, de la distanciation, qui permettent la réflexion et stimulent l’imaginaire.
Si la fin de l’histoire entre Colin et Chloé paraît plus absurde que triste, leur rencontre et leur bonheur des débuts est vraiment magique. Romain Duris apporte beaucoup d’énergie au personnage de Colin ; Romain-Colin est un homme-enfant : enthousiaste, anxieux, tout-puissant « j’exige de tomber amoureux ! », maladroit, généreux. Audrey Tautou – Chloé est plus mature, plus philosophe, elle est tendre et combative. Audrey Tautou apporte aussi de l’humour à son personnage. Leur couple donne envie de s’émerveiller et d’aimer…