A la suite de la disparition d'un de leurs amis, une bande de copains se retrouve, et ils font remonter des souvenirs, parfois graves, souvent gais, de leurs années en commun, à grands coups de flash back et compagnie. Si vous n'avez pas vu ce truc là dix fois, c'est que vous l'avez vu vingt! Ce qui sauve Comme des frères de la banalité, c'est que le dosage entre émotion et comique est subtilement maîtrisé, et que le film confronte des protagonistes de générations différentes -au lieu de la classique bande.
Ils se sont connus il ya trois ans, peu de temps avant que Charlie ne découvre qu'elle est atteinte d'un sale cancer. Elie (Nicolas Duvauchelle) est son copain de toujours; il est scénariste à la télévision, grande gueule, spécialiste de l'humour vache et, dans sa vie privée, n'arrive pas à avoir d'enfants. Boris (François-Xavier Demaison), c'est l'ex. Chef d'entreprise, il a énormément d'argent, mais un tempérament plutôt sombre. Enfin Maxime (Pierre Niney, de la Comédie Française s'il vous plait!), c'est l'ado attardé qu'on connait tous, qui bouffe comme un chancre tout en étant gras comme une arête de sole. Il est très amoureux, mais c'est à sa maman qu'il téléphone tous les soirs: Charlie a été sa baby sitter.
Charlie, c'est Mélanie Thierry et son physique atypique -médiéval, qui a cette politesse de toujours sourire et rire, quelque soit sa souffrance intime. Elle avait une maison, une petite maison de rêve, en Corse, au bord de la mer. Ils devaient y aller tous ensemble: ça ne s'est pas fait, et sur un coup de tête, au soir des obsèques, ils partent -en piquant les cendres de la jeune femme cachées dans un sac à dos -tigre en peluche. On les accompagne donc sur une petite semaine pleine de mésaventures, évidemment -c'est une comédie, qui les voit entre autres troquer la Porsche Cayenne de Boris contre une Corvette décapotable qui ne dépasse pas le 60...., rencontrer des ex, etc... Les flash back sont intelligemment conçus, parce qu'ils remontent de plus en plus loin dans le temps, passant d'abord de la révélation, récente, de la maladie aux deux adultes (pour le jeunot, ce serait trop dur!) jusqu'au jour de la première rencontre entre ces trois mecs qui n'avaient, a priori, rien en commun. Tout cela ne manque pas de charme, et les acteurs, avec la confrontation de personnalités plutôt robustes, sont excellents.
Le film d'Hugo Gélin est vite vu, vite oublié, n'empêche: il y a du talent....Apres Alice Winocour il y a trois semaine, assisterait -on à l'éclosion d'une génération de nouveaux cinéastes qui tireraient le jeune cinéma français de la merde où il stagne?