Prestation honorable de la part des créateurs de l’Age de glace et de Rio, confiant le travail à Chris Wedge pour l’adaptation d’un livre pour enfants de William Joyce. La Fox se doit dès lors de produire du lourd pour rester dans la course à l’animation, distancé qu’ils sont par les grands noms que sont DreamWorks et Disney-Pixar. Alors que l’Age de glace marchait très fort lors de son avènement, la poursuite d’une telle franchise n’était pas un plan marketing acceptable pour la production, le risque de s’enliser étant considérable, aux vues de critiques. On lance alors le défi d’entrer dans la cour des grands en ne s’amusant plus simplement de bestiaux débiles mais en profitant du domaine de l’animation pour faire passer des messages, qu’ils soient comme ici écologistes et humanistes, ou autres, le domaine de prédilection des grands productions Pixar.
Le travail effectué sur Epic est considérable, techniquement parlant, ceci faisant du film de Wedge une excellente démonstration du savoir faire des créateurs actuels. S’il n’est pas empreint d’originalité, s’il n’est pas non plus touchant ni même drôle, le film de Wedge est, en tous les cas, une très belle palette d’images numériques aux détails fins et élaborés. La forêt est luxuriante, les textures sont remarquables et les personnages, variés, très réussis. La 3D rend parfaitement la profondeur des images et offre, une fois n’est pas coutume, une plus value indéniable pour une œuvre telle que celle-ci. Certaines séquences de batailles sont pour ainsi dire de toute beauté. D’autres, mais peu nombreuses, laisse quelque peu à désirer, mais il s’agit là d’un détail.
Epic, bien qu’il s’inspire sans le cacher le moins du monde, à l’Avatar de James Cameron mais aussi, plus subtilement aux Seigneurs des anneaux ou aux contes fantastiques d’antan, sans parler du rapprochement indéniable aux succès 90’s de Chérie j’ai rétrécis les gosses, offre son lot de belles petites surprises. L’inventivité scénaristique n’est certes pas la force de Chris Wedge et son équipe, mais ce beau monde parvient à sortir quelques bonnes idées d’une nasse qui laisse un peu à désirer. Oui, alors qu’il s’agit d’un énième combat entre bien et mal, entre vie et destruction, l’on reste pantois devant un tel manque d’inventivité sur le script général, sur les facilités choisies par les scénaristes. Tout est ici empreint des références qui finissent pas dominer le film en tant que tel. Difficile d’y trouver une personnalité propre, ce qui handicap le film vis-à-vis de ses concurrents, souvent plus indépendant.
Inutile cependant de se gâcher le plaisir en pensant à ce que le film aurait pu être ou encore aux rapprochement grossier vers d’autres sources d’inspirations, Epic est une œuvre distrayante et fraîchement belle, visuellement parlant. Nullement le meilleur film d’animation du moment, mais l’on adhère à l’esprit de maturité des créateurs ayant compris, du moins je l’espère, que l’Age de glace à fait son temps. L’on peut dès lors décemment attendre de beaux lendemain, pour les petits et les grands, lorsque résonnera la bande son propre à la Fox préalablement au lancement d’un film d’animation. 12/20