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    Camille Claudel, 1915
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    126 critiques spectateurs

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    stebbins
    stebbins

    501 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 mars 2013
    Quelque chose de l'ordre de la transfiguration, du dépassement et de l'émotion pure, fabriquée et filmée telle quelle : Camille Claudel 1915, le dernier long métrage de Bruno Dumont, est le film de l'incarnation. Après un Hors Satan marqué par l'abstraction terrestre l'auteur de La Vie de Jésus livre un bel ouvrage cinématographique, éventuelle transposition visuelle et sonore de la relation épistolaire unissant une soeur à son frère. Le résultat est impressionnant, au sens littéral du terme : l'évidence des plans, entre captation et composition pittoresque, participe à cette beauté mêlée de pudeur et de meurtrissures ; Juliette Binoche, totalement impliquée dans le rôle-titre, travaille l'évolution particulièrement complexe de Camille : elle habite le personnage, nous conviant à estimer la direction unique de Bruno Dumont et sa méthode dramatique échappée d'un film de Robert Bresson. Du cinéma sans tapages ni tricheries : voici ce que le poème tortueux Camille Claudel nous propose, accusant le cynisme ambiant actuel au gré d'une superbe parabole existentielle sur la Vérité du Moi. Un film assez sublime.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 16 mars 2013
    très beau film mais difficile. Juliette Binoche fait un travail remarquable j'espère qu'elle sera sélectionnée pour les futurs cesars..
    ne vous attendez pas à voir un film facile..la vie de Camille Claudel dans un asile pendant quelques semaines au milieu de vrais malades mentaux . sa seule préoccupation étant d'attendre son frère Paul . Je l'imaginais comme cela! un type insignifiant imbu de son intellect!
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 16 mars 2013
    S'il fallait résumer le dernier film de Bruno Dumont en quelques mots, une phrase comme celle-ci suffirait : des gens marchent sur des graviers.
    "Camille Claudel 1915" est l'évocation des premiers mois d'internement de la sculptrice, interprétée ici par Juliette Binoche - visiblement en manque de légitimité auteuriste, dans un asile du sud de la France.
    Il ne se passe presque spoiler: suite sur Plog Magazine, les Critiques des Ours (lien ci-dessous)
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 16 mars 2013
    J'ai adoré la biographie avec Adjani , je suis suis donc allé voir le film Camille Claudel de Dumont .
    Juliette Binoche est remarquable ! Une profonde mélancolie est présente sur son visage du début a la fin .
    L'originalité de cette biographie c'est : sont néant . Il ne se passe rien , et on imagine la souffrance de l'artiste dans cet hopital.
    Paul Claudel donne l'impression d'etre completement fanatique et déséquilibré , il semble dépourvu de compassion à l'égard de sa soeur .
    ( et l'acteur n'est pas terrible ...).
    Chose a retenir : film d'auteur lent , bien joué , qui va intéresser les admirateurs de Binoche et de Camille Claudel .
    Christoblog
    Christoblog

    826 abonnés 1 674 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 16 mars 2013
    uliette Binoche rit, renifle, chigne, pleure, bouge les sourcils, n'est pas maquillée, regarde au loin, hurle, se tait, gémit, se lamente, se coiffe, sourit, écrit, laisse un frisson parcourir ses joues, tremble, sanglote, etc.

    Je pourrais... la suite ici :
    selenie
    selenie

    6 233 abonnés 6 183 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 16 mars 2013
    Juliette Binoche, la plus grande actrice actuelle du cinéma français incarne Camille Claudel pour le réalisateur Bruno Dumont qui, lui, ne m'a jamais touché. Il faut avouer qu'avec ce film il signe son meilleur film. Cependant Bruno Dumont reste une fois de plus dans uen radicalité qui est autant sa qualité que son défaut. Car si Juliette Binoche incarne de façon sublime l'artiste, de l'humilité du jeu à la détresse du personnage elle reste l'atout majeure du film mais aussi, peut-être son unique atout. En effet face à elle Bruno Dumont place beaucoup trop d'amateurisme. Il a tourné avec de réels malades et de réelles infirmières qui jouent les nonnes ; les malades sont filmés trop souvent en gros plans avec une sensation de voyeurisme qui n'apporte, dans le fond, pas grand chose tandis que les femmes qui jouent les nonnes sont particulièrement mauvaises (elles ne sot pas actrices c'est évident). Mais ce ne sont pas les seuls. L'acteur Jean-Luc Vincent qui joue Paul Claudel est tellement appliqué à réciter son texte par coeur que tout ce qu'il dit sonne faux. Ce qui est étonnant puisque Bruno Dumont a réussi à tirer le meilleur de Juliette Binoche (pas de scénario, improvisation et imprégnation du personnage) d'une façon qui contrecarre le total contrôle des autres personnages, dont surtout Paul Claudel. Une recherche du cinéma vérité qui frôle très souvent avec le non-cinéma. Toute l'austérité de l'hôpital psychiatrique est bien rendue, l'incroyable pessimisme transpire à chaque instant mais Bruno Dumont a fait des choix qui créent un traitement bancal. D'un côté une sorte de documentaire qui ne raconte rien et de l'autre une actrice prodigieuse pour une artiste qui ne l'est pas moins.
    ffred
    ffred

    1 696 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 mars 2013
    Enfin ! Revoilà Juliette Binoche ! Car depuis Copie conforme (prix d'interprétation cannois en 2010) il faut dire que ses choix non pas été très judicieux (Elles, La vie d'une autre, A cœur ouvert, et même Cosmopolis où elle n'avait pas sa place). Elle retrouve ici un grand et beau rôle. Digne de son talent et plus en rapport avec sa filmographie, certes inégale mais l'une des plus belle du cinéma français parmi les actrices de sa génération. Elle rejoint par la même occasion l'un des réalisateurs français les plus atypiques et les intrigants (L’humanité, Flandres, Hadewijch, Hors satan...), qui tourne pour la première fois avec une actrice connue...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 15 mars 2013
    beau, juste et finalement simple. Le visage défait de Juliette Binoche est la plus belle chose qu'on ait vu sur un écran depuis longtemps
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 15 mars 2013
    Je me souviendrais longtemps du son de cette mouche qui accompagne le récit de Paul Claudel sur son ascension vers la religion, ascension également de la colline pour rejoindre le point de vue surplombant qui ouvrait la scène. Captivant.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 15 mars 2013
    Malgré la sublime interprétation de Juliette Binoche, je me suis ennuyée!
    Patrick Braganti
    Patrick Braganti

    92 abonnés 408 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 mars 2013
    Comme toujours chez le réalisateur de Hors Satan, la beauté et la rigueur formelles sont présentes. Également l’austérité et l’hiératisme qui font de Camille Claudel 1915 un film âpre et difficile, dans lequel il est franchement difficile de pénétrer, pour peu que les choses de la religion et du mysticisme vous soient étrangères ou indifférentes. Seule après avoir quitté Auguste Rodin, recluse dans son atelier, la sculptrice mise à l’index sombre dans la folie et est internée à la demande de sa famille. Au bout de deux années de privation de liberté, l’artiste, amaigrie et négligée, est épuisée, hurlant son désespoir ou sombrant dans l’apathie. Son regard fixe parait voir des horizons ou des visions visibles d’elle seule. Sa sensibilité est à fleur de peau, alternant entre crises de larmes et rires sardoniques. Elle erre et se décompose au milieu de malades qui, eux, sont de véritables fous et aliénés, aux visages déformés par des grimaces et des rictus incontrôlables. C’est probablement la limite du film. Le statut social et psychique de l’artiste entre en contraste, sinon en conflit, avec celui des autres internées de l’établissement. Une scène achève de nous convaincre : réfugiée dans la chapelle pour prier et remercier Dieu de la visite annoncée de son frère, Juliette Binoche en sort le visage transfiguré, rit en exhibant une dentition impeccable. Dès lors, le visage sans maquillage, cerné et las, les joues creusées ne paraissent plus aussi justes et un autre type de malaise nous taraude, celui d’une complaisance, d’une idée perverse. Dans cette impression rejaillit une nouvelle fois la question jamais résolue de la manière qu’a Bruno Dumont de regarder ses personnages et ses comédiens. La plupart sont des non-professionnels. Ils ont tous aussi en commun leur animalité et leur anormalité, dont on ne saisit pas toujours ce que le cinéaste veut en faire ou quel message elles permettent d’élaborer.

    Il est ainsi compliqué de trancher sur la nature du regard de Bruno Dumont sur ces ‘freaks’. Humanité ou indifférence, juste comme des compagnes fortuites et durables de Camille Claudel. La détresse de la sculptrice est évidemment déchirante et rend encore plus inacceptable l’attitude rigoriste de son lettré de frère, d’abord préoccupé de s’extirper de son « bagne matérialiste ». La justesse et la sobriété de Juliette Binoche et de l’acteur de théâtre Jean-Luc Vincent ne sont pas à mettre en doute, mais l’extrême ascèse et l’aspect indubitablement hiératique de l’ensemble ne placent pas le spectateur dans une position facile, sinon agréable, écartelé entre compassion et agacement.
    Michaël L.
    Michaël L.

    11 abonnés 28 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 mars 2013
    Un film français original servie par une prestation plus que remarquable de Juliette Binoche.
    Appeal
    Appeal

    156 abonnés 569 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 mars 2013
    Il y a une tension entre la volonté claironnée de certain de retrouver un cinéma "enchanteur" et en même temps, de voir la presse louer comme elle le fait le dernier Bruno Dumont.

    Camille Claudel 1915 n'est pas un film sur Camille Claudel. C'est un film sur l'asile psychiatrique, sur cet univers si particulier. De la sculpture il n'est rien, de l'art pas grand chose puisque on a vaguement un passage sur la poésie et aussi l'idée d'une mégalomanie de l'artiste, c'est bien tout; mais le personnage central aurait pu être une tout autre personne, Camille Claudel ou une patiente quelconque, une inconnue paranoïaque, aux délires de persécutions. C'est un film sur l'asile, où Bruno Dumont a fait appel à de véritables malades pour composer les patients.

    Un film parce que Juliette Binoche est présente au casting. Un film parce que l'histoire est située en 1915. Sinon c'est quasiment un documentaire. Bruno Dumont, toujours, a voulu marquer sa défiance ,pour ce sujet, des artifices du cinéma. L'ennuie fait partie du quotidien des malades, tant pis si le spectateur le ressent. La mise en scène n'existe pas dans l'asile, tant pis s'il n'y en a pas. L'asile est un endroit austère, le film se doit d'être austère. Dans un asile, personne n'est bavard, le bavardage n'a pas sa place. Dans un asile, l’oppression c'est d'abord les autres. Alors on film les regards, on joue des plans sur les visages, les regards sont fixés sur cette pauvre Juliette Binoche persécutée. C'est bien l'un des rares aspects cinématographiques de l'oeuvre. Le reste, un documentaire l'aurait fait avec autant d'efficacité. Si ce n'est plus.

    Vient la première rupture avec l'asile, un échappatoire de ce monde clos. Paul Claudel fait son entrée, une pause "poésie" se profile. Mais voila une interlude foiré, avec un Jean-Luc Vincent pas à sa place dans un rôle caricaturé. Qu'il se rassure, il n'est pas le seul. Les nonnes envoie du lourd en matière d'interprétation, que ca en devient parfois risible. Certes Dumont veut de l'amateur. Louable intention, mais l'intention n'est pas une excuse valable qui sauve les meubles. Juliette Binoche, rien a redire en revanche, sans crier au génie. Sa composition est juste, mais comme le reste du film, austère. Elle nous laisse efficacement de marbre.

    Du désir de ne jamais produire de l'artifice, peut-on toujours parler de cinéma? Le cinéma n'est-il pas aussi une part de sublime, comme le style peut transformer la documentation en littérature? Peut-on infliger à son spectateur des images austères, où il ne saisit qu'une réalité crue, sans passer une seconde par l'art? Camille Claudel 1915 est de ces académismes ronflants qui, en souhaitant revenir a un cinéma classique, n'apportent finalement rien à cet art.
    130580
    130580

    1 abonné 77 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 mars 2013
    Excellente interprétation de Camille Claudel le film dont le sujet reste difficile est intense...je regrette qu'il n'y ai pas eu en voie off la lecture (certaines lettres dans lesquelles elle parle de son enfermement)
    de la correspondance échangée entre eux ce qui aurait donné plus d'intensité a cette violence que représente son internement même si cette souffrance est bien exprimée à travers les silences et les comportements , expressions physiques de Juliette
    Cluny
    Cluny

    74 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 mars 2013
    La date du titre a une signification précise. Elle permet de distinguer le septième film de Bruno Dumont du "Camille Claudel" de Bruno Nuytten, qui s'arrêtait justement à son internement en 1913 et débutait en 1885 avec une Isabelle Adjani de 33 ans pour incarner la sculptrice de 21 à 49 ans. Là, c'est en découvrant que Juliette Binoche avait précisément l'âge de Camille Claudel au moment de son entrée à l'asile de Ville-Evrard que Bruno Dumont eut l'idée d'écrire cette histoire pour l'actrice qui lui avait envoyé une lettre manifestant son désir de travailler avec lui. Or, on sait que le réalisateur de "L'Humanité" ne tourne qu'avec des acteurs non professionnels. Il lui fallait donc raconter l'histoire d'une artiste pour justifier de tourner avec une artiste, et la lecture concomitante d'une biographie de Camille Claudel lui en a fourni l'idée : "Ce que j’aime assez, c’est qu’on ne sait rien sur sa vie, rien sur son internement, hormis le journal médical. Et l’idée d’écrire un scénario avec rien, ça me plaisait. Je fais un film avec quelqu’un qui passe son temps à ne pas faire grand-chose et ça me plaisait, cinématographiquement. J’avais beaucoup d’intérêt à faire un film à la fois sur l’internement et sur l’oisiveté."

    Un film de Bruno Dumont sur le rien, l'internement et l'oisiveté, qui plus est avec de véritables malades mentales pour jouer les internées, voilà qui peut faire peur. On le sait, filmer l'inaction sans embarquer les spectateurs dans ce même ennui n'est pas chose facile, et le huis clos imposé entre chambre, réfectoire et cloître de l'asile apporte une contrainte supplémentaire, à laquelle s'ajoute l'austérité du style de Bruno Dumont. La vacuité des journées et la répétition du quotidien s'imposent d'emblée, et le choix de saisir sur le vif les expressions et les cris des malades donne une vérité à l'état brut loin de toute explication psychologisante et place le spectateur dans une position proche de Camille qui déclare "Je ne supporte plus les cris de ces créatures".

    Mais le film reste écrit, et des événements viennent briser le sentiment de boucle sans fin, comme la rencontre dans la chapelle avec une malade qui fait des grands moulinets avec ses bras en proclamant "Alléluia !", que finit par reprendre Camille, ou la superbe scène où des malades répètent "Don Juan", interprétant dans un premier degré drolatique les indications de la metteur en scène qui reste hors champ, déclenchant un fou rire attendri chez Camille, avant qu'une réplique, "Voulez-vous m'épouser ?", ne lui renvoie violemment le souvenir de Rodin. Et puis, il y a très vite l'attente de la visite de son petit frère Paul et l'espoir qui l'accompagne, espoir partagé par les malades et les nones. Ces dernières, jouées par les véritables infirmières des malades, sont montrées dans leur compassion et leur présence patiente, et si le film décrit une situation d'internement abusif, il ne se complaît pas dans une peinture de la maltraitance institutionnelle.

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