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Un visiteur
4,0
Publiée le 16 mars 2013
J'ai adoré la biographie avec Adjani , je suis suis donc allé voir le film Camille Claudel de Dumont . Juliette Binoche est remarquable ! Une profonde mélancolie est présente sur son visage du début a la fin . L'originalité de cette biographie c'est : sont néant . Il ne se passe rien , et on imagine la souffrance de l'artiste dans cet hopital. Paul Claudel donne l'impression d'etre completement fanatique et déséquilibré , il semble dépourvu de compassion à l'égard de sa soeur . ( et l'acteur n'est pas terrible ...). Chose a retenir : film d'auteur lent , bien joué , qui va intéresser les admirateurs de Binoche et de Camille Claudel .
Je me souviendrais longtemps du son de cette mouche qui accompagne le récit de Paul Claudel sur son ascension vers la religion, ascension également de la colline pour rejoindre le point de vue surplombant qui ouvrait la scène. Captivant.
Camille Claudel 1915 est une réussite ! Je ne connaissais pas cette artiste et ce film qui se concentre sur quelques jours de son internement a su me donner une approche qui semblait réelle, de ce qu'elle a vécu pendant cette période. Alors oui, il y en plus d'un qui a dû et qui va s'ennuyer car le film compte de nombreux longs plans fixes mais qui sont tout à fait justifiés. Imaginez-vous, vivre dans un asile où les conditions de vie (nourriture...) n'étaient pas des plus agréables (c'est d'ailleurs, il me semble, suite à un problème alimentaire que sa maladie va survenir et qu'elle va décéder), qu'on vous traite comme si vous étiez une folle, une handicapée mentale alors que vous avez un mental bien développé et à priori un grand génie, votre famille ne vient pas vous voir ou presque, il n'y a pas beaucoup d'activité. Vous devez donc PROFONDEMENT vous ennuyer, vous sentir seule. Ces longs plans fixes semblent donc nous montrer son ennui, son mal-être. Ils sont donc justifiés et j'ai même envie de dire nécessaire puisque c'est un film où tout se passe à l'intérieur du personnage. Elle est tellement anéantie qu'elle n'a plus la force de réagir, elle s'enferme dans un mutisme mais ça bouillonne, vit très mal à l'intérieur. Le personnage est renfermé sur lui-même, il ne se passe pas de choses « rapides » autour d'elle donc forcément le film ne va pas être dans l’exubérance, l'action visible constante. Et puis comment voulez-vous vous ennuyez face à une Juliette Binoche qui nous témoigne un jeu d'une si grande sincérité ? Elle ne fait pas « regardez-moi, je fais Camille Claudel qui pleure, regardez-vous moi je fais Camille Claudel qui souffre ». Non, elle est vraiment là. Alors évidemment, elle ne ressent pas ce que pouvais ressentir Camille Claudel mais tente de s'en approcher le plus possible. Son jeu est vrai. Le seul bémol que je pourrai donner au film est l'interprétation de Paul Claudel par Jean-Luc Vincent. Au contraire du jeu de Juliette Binoche, je n'ai pas ressenti dans le sien une réelle sincérité. J'ai vu un Paul Claudel intellectuel, aux grandes envolées mis qui s'avèrent plates car l'acteur n'a pas l'air de croire en ce qu'il dit. Hormis cela, film A VOIR absolument !
Ce film m'a saisi. Glacial. C'est un film de cinéaste avec des choix tranchés et un goût pour les images qu'il donne à voir. Il m'en reste un sentiment âpre, amer. J'ai senti le temps long, non l'ennui du spectateur, mais l'ennui de cette femme, son gouffre dans ce huit clos qui n'en finit pas. J'ai apprécié le jeu de Juliette Binoche. Il n'y a pas d'hystérie, ni de romantisme mais une qualité de présence magnifique, sans psychologie mal placée. On perçoit son désir d'exister mais il n'est pas appuyé, il n'est pas sur-joué. Plus qu'un film sur Camille Claudel, il s'agit ici de traiter l'enfermement. Il y a celui de cette grande artiste et celui de son frère, Paul. Deux types d'enfermements. Je suis sorti en me disant que la foi de Paul Claudel est dévastatrice. Le face à face de ces deux solitudes à la fin est vertigineux. On se demande lequel des deux est le plus enfermé. Certes Camille Claudel subit la folie de son frère, mais lui est démuni face au tempérament de sa soeur, à sa folie créatrice et ses besoins. Je me questionne sur la création. Cette femme se bat pour pouvoir créer à nouveau, sculpter. Sa condition de femme libre est donc nécessaire pour cet acte de dépassement de soi. Son frère, lui, ne suit que le chemin du créateur pour protéger sa soeur des afres de la création. C'est dur et difficile à avaler.
Un très beau film, juliette binoche magnifique, poignante, silencieuse, close, perdue. Un film où il faut prêter attention à la bande son, aux pas, à la solitude, à la présence du vent et à cette Provence rude, austère qui invite à la méditation, et aux questions qui restent au fond de notre gorge nouée. Dumont filme, filme la dimension humaine, son mystère et nous enchante.
Film poignant, impressionante interprétation de la part de Juliette Binoche, égalée par un surprenant Jean Luc Vincent qui impose la personnalité glaçante de Paul Claudel. L'humanité dans la folie; la folie dans la normalité.