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    Camille Claudel, 1915
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    126 critiques spectateurs

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    alexdelaforest
    alexdelaforest

    38 abonnés 206 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 17 avril 2013
    Le charme de Binoche n'aura pas opéré sur moi. Le vide sur lequel le film est construit ne m'est apparu que plus clairement. Il n'y a rien. Sinon c'est pas mal fait.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 25 août 2015
    Camille Claudel est typiquement le genre de film qui avait tout pour plaire, mais qui se révèle très décevant. Se reposant uniquement sur la prestation (impressionnante de réalisme, il faut le dire) de Juliette Binoche, Bruno Dumont en oublie totalement la mise en scène, ne nous servant pratiquement que des champs/contre-champs d'une platitude extrême. Les plans-séquences sur Juliette Binoche qui pleure sont nombreux, et témoigne du peu d’inventivité visuelle du réalisateur, qui se contente uniquement de soigner quelques cadres qui valent le coup d’œil. D'un point de vue scénaristique, c'est tout bonnement proche du néant tant tout cela est répétitif et part dans une direction inattendue et stupide vers la toute fin. A cela s'ajoute la piètre performance des acteurs secondaires (qui, apparemment, serait voulue... étrange d'aimer saboter son propre film), qui rendent les dialogues insupportables. Qu'est-ce qu'on retiendra donc de ce film ? Pas grand chose à part la performance de Juliette Binoche et le sens du cadre de Dumont, alors que cela aurait pu être un grand film.
    framboise32
    framboise32

    149 abonnés 1 289 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 novembre 2013
    Bruno Dumont propose un film intime. Le film se concentre sur 3 jours de la vie de l’artiste. 1915, Camille Claudel est résidente de l’hôpital psychiatrique de Montdevergues, près d’Avignon, quand le médecin-chef lui annonce que son frère lui a écrit, et qu’il viendra lui rendre visite dans 3 jours.

    La première partie du film présente Camille Claudel, son sentiment de persécution, sa solitude, l’hôpital, le silence assourdissant de l’asile, les malades, la souffrance, les cris. Cette première partie a quelques longueurs, peut être est-ce du à l’impatience, que l’on ressent, de l’artiste à revoir son frère. Puis le frère arrive, attendu comme le Messie par sa soeur ainée. Toute "l’action" est concentrée sur cette attente. Puis la rencontre se passe, 10 minutes, un vain tête à tête déchirant.

    L’actrice Juliette Binoche est Camille Claudel. Elle est somptueuse. Elle apparait sans maquillage, le visage torturé. La détresse se lit sur son visage, on est touché. Jean-Luc Vincent, Paul Claudel, est lui aussi impressionnant.

    Camille Claudel,1915 est un film brut et "fort" avec l’impressionnante Juliette Binoche, un des meilleurs rôles de l’actrice. Touchant
    Cluny
    Cluny

    74 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 mars 2013
    La date du titre a une signification précise. Elle permet de distinguer le septième film de Bruno Dumont du "Camille Claudel" de Bruno Nuytten, qui s'arrêtait justement à son internement en 1913 et débutait en 1885 avec une Isabelle Adjani de 33 ans pour incarner la sculptrice de 21 à 49 ans. Là, c'est en découvrant que Juliette Binoche avait précisément l'âge de Camille Claudel au moment de son entrée à l'asile de Ville-Evrard que Bruno Dumont eut l'idée d'écrire cette histoire pour l'actrice qui lui avait envoyé une lettre manifestant son désir de travailler avec lui. Or, on sait que le réalisateur de "L'Humanité" ne tourne qu'avec des acteurs non professionnels. Il lui fallait donc raconter l'histoire d'une artiste pour justifier de tourner avec une artiste, et la lecture concomitante d'une biographie de Camille Claudel lui en a fourni l'idée : "Ce que j’aime assez, c’est qu’on ne sait rien sur sa vie, rien sur son internement, hormis le journal médical. Et l’idée d’écrire un scénario avec rien, ça me plaisait. Je fais un film avec quelqu’un qui passe son temps à ne pas faire grand-chose et ça me plaisait, cinématographiquement. J’avais beaucoup d’intérêt à faire un film à la fois sur l’internement et sur l’oisiveté."

    Un film de Bruno Dumont sur le rien, l'internement et l'oisiveté, qui plus est avec de véritables malades mentales pour jouer les internées, voilà qui peut faire peur. On le sait, filmer l'inaction sans embarquer les spectateurs dans ce même ennui n'est pas chose facile, et le huis clos imposé entre chambre, réfectoire et cloître de l'asile apporte une contrainte supplémentaire, à laquelle s'ajoute l'austérité du style de Bruno Dumont. La vacuité des journées et la répétition du quotidien s'imposent d'emblée, et le choix de saisir sur le vif les expressions et les cris des malades donne une vérité à l'état brut loin de toute explication psychologisante et place le spectateur dans une position proche de Camille qui déclare "Je ne supporte plus les cris de ces créatures".

    Mais le film reste écrit, et des événements viennent briser le sentiment de boucle sans fin, comme la rencontre dans la chapelle avec une malade qui fait des grands moulinets avec ses bras en proclamant "Alléluia !", que finit par reprendre Camille, ou la superbe scène où des malades répètent "Don Juan", interprétant dans un premier degré drolatique les indications de la metteur en scène qui reste hors champ, déclenchant un fou rire attendri chez Camille, avant qu'une réplique, "Voulez-vous m'épouser ?", ne lui renvoie violemment le souvenir de Rodin. Et puis, il y a très vite l'attente de la visite de son petit frère Paul et l'espoir qui l'accompagne, espoir partagé par les malades et les nones. Ces dernières, jouées par les véritables infirmières des malades, sont montrées dans leur compassion et leur présence patiente, et si le film décrit une situation d'internement abusif, il ne se complaît pas dans une peinture de la maltraitance institutionnelle.

    La suite sur les Critiques Clunyisennes
    Eldacar
    Eldacar

    48 abonnés 357 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 avril 2013
    Comme toujours chez Bruno Dumont, on retrouve dans "Camille Claudel 1915" cette recherche du réalisme le plus pur possible. Dans cette optique, de vrais patients d'un hôpital psychiatrique « jouent » les malades de l'asile, les acteurs sont filmés au plus prés pour saisir l'émotion vraie... C'est la principale qualité de la mise en scène, rester au plus près de Camille, s'attacher à elle est suivre tous ses mouvements mais sans voyeurisme, en restant d'une grande sobriété. Dès lors, Juliette Binoche a toute latitude pour faire exister Camille sous nos yeux. Et force est de constater qu'elle est fantastique, elle se met totalement à nu et fait éclater par petites touches tout le désespoir contenu de l'artiste. Son jeu passe ici moins par la parole que par le corps, ce qui est caractéristique récurrente du cinéma très physique (dans le sens tourné vers les corps et non vers la parole) de Dumont.
    JoRod
    JoRod

    58 abonnés 335 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 mai 2013
    Bruno Dumont, réalisateur français, connu pour avoir un cinéma assez atypique, revient avec Camille Claudel 1915 où il retrace une période de la vie de Camille Claudel lorsqu’elle fut internée par sa famille dans un asile. Le résultat est mitigé. Mais donne toutefois l’occasion à Juliette Binoche de signer un beau rôle. Le film est parsemé de bonnes idées mais demeure trop inégal et dans l’ensemble pas assez bien joué pour être convaincant et crédible. On pense notamment à Jean-Luc Vincent qui campe le personnage de Paul Claudel, constamment en train de surjouer. Rien n’est naturel. La plupart des scènes avec les handicapés mentaux rendent mal à l’aise sans réelle raison ou même motifs quelconque. C’est dommage parce qu’il y avait matière à faire beaucoup mieux.
    inspecteur morvandieu
    inspecteur morvandieu

    36 abonnés 2 360 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 février 2024
    Bruno Dumont tourne pour la première fois avec une vedette. Sans doute le sujet l'exige-t-il car Dumont filme souvent en gros plans le visage sans fard, douloureux et larmoyant de Juliette Binoche pour restituer la souffrance de Camille Claudel, enfermée dans son asile et qui ne cesse de réclamer d'en sortir.
    Le sujet est ténu, rassemblé dans les deux ou trois jours de 1915 qui précèdent une visite à sa soeur du pieux et mystique Paul Claudel, pas pour rien dans l'internement de Camille. Dumont n'évoque pas la vie ou l'art de la sculptrice. De Camille Claudel, on découvre essentiellement la paranoïa, son ressentiment à l'égard de Rodin et son exaspération d'être enfermée dans un cloître au milieu des soeurs et de malades mentales à l'évidence bien plus atteintes qu'elle.
    Difficile de savoir ce qui a pu intéresser le cinéaste à travers cette approche étriquée, si ce n'est le sentiment d'abandon, de déréliction qui semble toucher souvent ses personnages d'un film à l'autre. La scène spoiler: finale
    entre Paul et Camille est une entrevue entre un homme porté par la foi et une femme qui a tout perdu.
    Malheureusement, en dépit de l'investissement de Juliette Binoche dans ce rôle âpre (un rôle à César? même pas), on n'est pas forcément retourné, touché, par son personnage. Ce qui est la condition expresse pour apprécier le film. Seul le dernier plan, sur le visage à demi-éclairé de l'actrice nous trouble, parce qu'il est bientôt accompagné d'un commentaire en surimpression mentionnant que Camille Claudel ne spoiler: quittera pas son asile avant sa mort, 29 ans plus tard...
    traversay1
    traversay1

    3 568 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 janvier 2014
    Camille Claudel 1915 est l'oeuvre d'un peintre. Qui filme les paysages de la région d'Avignon dans des plans larges somptueux et le paysage intérieur d'une recluse malgré elle, incarnée par une Juliette Binoche inouïe dans son jeu, son visage nu reflétant toutes les nuances, de la détresse à l'espoir. Un stradivarius entre les mains d'un Bruno Dumont fidèle au cinéma qu'il impose depuis quelques années, comme un continuateur de l'esprit bressonien, dans l'austérité et le dépouillement. Pas de lyrisme dans cette oeuvre au noir, à l'opposé de la Camille Claudel romantique de Bruno Nuytten, interprétée par Isabelle Adjani. La rigueur de Dumont, son penchant de plus en plus affirmé pour la spiritualité, peuvent freiner l'émotion et rendre l'exercice languissant pour certains. Sa Camille Claudel, au style "rustique" et (faussement) fruste dérange et pose question. Et si c'était une oeuvre d'art davantage qu'un film de cinéma ? A admirer plutôt qu'à aimer ?
    maxime ...
    maxime ...

    239 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 février 2017
    Camille Claudel 1915 a été ma première expérience avec le cinéma de Bruno Dumont, je dois dire que ce film m'avais à l'époque quelque peu perturbé de part son austérité et surtout par l’approche sans fioritures de son auteur. Depuis, j'ai vu l'intégralité des films de Bruno Dumont ( hormis Ma Loute ) et je suis donc bien moins impressionné par sa méthode qui plus est après Twentynine Palms, Flandres ou bien encore Hors Satan ... Ce second essai ne me parait pas aussi terne que dans le passé, les effusions de larmes et de cris m'ont réellement ému et chagriné, cette entrevue frère et sœur dans les deniers instants du long métrage me reste encore sur le cœur ! La violence de cette échange sonne jusque dans les compliments emplis de défiance et de reproche, le moment est terrible. Juliette Binoche compose avec l'ambiance froide du long métrage, une actrice que j'aime de plus en plus et qui me ravit dans chaque rôle ( Les Amants du Pont-Neuf, Sils Maria, Caché ... ). Le métrage est d'ailleurs à son image, fascinant et troublant.
    Appeal
    Appeal

    156 abonnés 569 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 mars 2013
    Il y a une tension entre la volonté claironnée de certain de retrouver un cinéma "enchanteur" et en même temps, de voir la presse louer comme elle le fait le dernier Bruno Dumont.

    Camille Claudel 1915 n'est pas un film sur Camille Claudel. C'est un film sur l'asile psychiatrique, sur cet univers si particulier. De la sculpture il n'est rien, de l'art pas grand chose puisque on a vaguement un passage sur la poésie et aussi l'idée d'une mégalomanie de l'artiste, c'est bien tout; mais le personnage central aurait pu être une tout autre personne, Camille Claudel ou une patiente quelconque, une inconnue paranoïaque, aux délires de persécutions. C'est un film sur l'asile, où Bruno Dumont a fait appel à de véritables malades pour composer les patients.

    Un film parce que Juliette Binoche est présente au casting. Un film parce que l'histoire est située en 1915. Sinon c'est quasiment un documentaire. Bruno Dumont, toujours, a voulu marquer sa défiance ,pour ce sujet, des artifices du cinéma. L'ennuie fait partie du quotidien des malades, tant pis si le spectateur le ressent. La mise en scène n'existe pas dans l'asile, tant pis s'il n'y en a pas. L'asile est un endroit austère, le film se doit d'être austère. Dans un asile, personne n'est bavard, le bavardage n'a pas sa place. Dans un asile, l’oppression c'est d'abord les autres. Alors on film les regards, on joue des plans sur les visages, les regards sont fixés sur cette pauvre Juliette Binoche persécutée. C'est bien l'un des rares aspects cinématographiques de l'oeuvre. Le reste, un documentaire l'aurait fait avec autant d'efficacité. Si ce n'est plus.

    Vient la première rupture avec l'asile, un échappatoire de ce monde clos. Paul Claudel fait son entrée, une pause "poésie" se profile. Mais voila une interlude foiré, avec un Jean-Luc Vincent pas à sa place dans un rôle caricaturé. Qu'il se rassure, il n'est pas le seul. Les nonnes envoie du lourd en matière d'interprétation, que ca en devient parfois risible. Certes Dumont veut de l'amateur. Louable intention, mais l'intention n'est pas une excuse valable qui sauve les meubles. Juliette Binoche, rien a redire en revanche, sans crier au génie. Sa composition est juste, mais comme le reste du film, austère. Elle nous laisse efficacement de marbre.

    Du désir de ne jamais produire de l'artifice, peut-on toujours parler de cinéma? Le cinéma n'est-il pas aussi une part de sublime, comme le style peut transformer la documentation en littérature? Peut-on infliger à son spectateur des images austères, où il ne saisit qu'une réalité crue, sans passer une seconde par l'art? Camille Claudel 1915 est de ces académismes ronflants qui, en souhaitant revenir a un cinéma classique, n'apportent finalement rien à cet art.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    133 abonnés 1 624 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 24 septembre 2013
    On est loin du film biographique et romantique avec Isabelle Adjani traitant plutôt de la passion de Camille pour Rodin. Très star system avec ses 6 Césars, Dumont livre un film aux antipodes du précédent. Il décide déjà de ne traiter que quelques jours de la vie de Camille. Les quelques jours de 1915 où elle attend la visite de son frère Paul ; visite sur laquelle elle compte beaucoup. Elle est en effet interné depuis 2 ans dans un asile de fous par sa famille ; elle y restera 30 ans, jusqu’à sa mort en 1943. Elle paraît très vite saine d’esprit au milieu de ces fous ; tout juste un sentiment de persécution est perceptible. Les infirmières et nonnes lui confient même des patientes. La folie cachée aux yeux de la société est un des sujets du film. Et Bruno Dumont anti cinéma commercial au possible met Juliette Binoche au cœur du film mais l’entoure de véritables déments, nonnes et infirmières. C’est un peu la limite du film, on voie très vite la médiocrité du jeu des non comédiens. Le seul mérite est que cela sublime encore plus la performance de Binoche. On finit même par se demander si c’est un film sur Camille ou sur Juliette. Peu de parole, mais de longs plans fixes et serrés sur le visage de Binoche viennent révéler au combien son jeu relève de l’incarnation ; la détresse dans les yeux de cette femme ne comprenant pas son internement est impressionnante. Après derrière ce stratagème de l’entourer de véritables malades nait quelques moments de grâce mais aussi de grosses longueurs. Et la rencontre tant attendue entre Paul et sa sœur qui devait être d’une richesse absolue est bâclée en 10 minutes et nous laisse sur notre faim. Tout est trop lent dans la première heure et tout est trop rapide dans le dernier quart d’heure. Cette rencontre où deux visions du monde s’opposent méritait plus. Paul, submergé par l’exubérance d’une sœur dépassée par sa joie de le revoir (joie comprise par le spectateur car il a appréhendé sa réalité), ne perçoit pas ou refuse de commprendre la raison en elle. Il prend congé, enfin plutôt il s’enfuit. Terrible et déchirant, cette femme est laissée à son sort. Mais çà ne prend par guère, le rythme est tellement inadapté au réndre la raison en elle. Il prend congé, enfin plutôt il s’enfuit. Terrible et déchirant, cette femme est laissée à son sort. Mais çà ne prend par guère, le rythme est tellement inadapté au réndre la raison en elle. Il prend congé, enfin plutôt il s’enfuit. Terrible et déchirant, cette femme
    Charles R
    Charles R

    51 abonnés 424 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 mars 2013
    En 1988, Adjani et Depardieu crevaient l'écran en interprétant respectivement Camille Claudel et Auguste Rodin. Le style était flamboyant et le romanesque y allait de tous ses éclats. Aujourd'hui Bruno Dumont nous livre un film d'une sobriété toute bressonienne, un film lent, où les silences ont autant d'importance que les mots échangés. Camille se morfond dans son asile du midi où la famille l'a placée pour mieux la tenir éloignée. C'est qu'elle avait causé bien du scandale et qu'on ne pouvait supporter ce déshonneur infligé à une famille respectable comptant parmi les siens un diplomate émérite doublé d'un poète et dramaturge de génie. Camille n'attend qu'une chose: la venue de son frère à qui elle pourra confier son désarroi. Le frère arrive au volant de sa pimpante automobile, mais le dialogue n'aura pas lieu. C'est que Paul, converti au catholicisme, a embrassé farouchement la cause de Dieu et ne saurait expliquer les ressorts du monde que par la volonté de Dieu. Dès lors, que vienne la guerre et l'on reconnaîtra la volonté de Dieu, que Camille présente quelques incongruités neurologiques et l'on reconnaîtra encore la volonté de Dieu. Deux acteurs extraordinaires incarnent ces deux géants des arts et des lettres. D'un côté une Juliette Binoche au sommet de son art, magistrale et émouvante. De l'autre un acteur peu connu, Jean-Luc Vincent, qui interprète à merveille le rôle du frère diplomate (sauf vis-à-vis de sa soeur), coincé dans sa nouvelle personnalité de poète au renom qui ne cesse de s'étendre et de chrétien oublieux du devoir d'amour et de pardon. Et puis il y a tous ces acteurs et toutes ces actrices qui ne jouent aucun rôle sinon le leur: pensionnaires de l'hôpital psychiatrique où le film a été tourné, ils ne font que montrer leurs visages blessés et enlaidis par la maladie mentale. C'est dur et le parti pris est discutable... Mais on conservera de ce film un souvenir d'autant plus ému et l'on ne repartira pas indemne de la projection. Du début à la fin du film, aucune musique et lorsque dans la seconde partie du générique on entend le "Suscepit Israel" extrait du "Magnificat" de Bach, on reprend goût à la réalité des choses.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 358 abonnés 4 180 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 février 2015
    On relèvera dans un premier temps la performance magistrale de Juliette Bonche. Suivi de prêt par le calme et la patience qui envahit le spectateur grâce à une mise en scène sobre et juste. Dumont a su instaurer cette folie imposée à Camille Claudel. Cependant, les autres acteurs ne sont pas à la hauteur de Juliette et la deuxième partie en subit les conséquences. C’est fort dommage car l’ensemble de Camille Claudel, 1915 avait un fort potentiel.
    D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
    Piwi47
    Piwi47

    42 abonnés 246 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 mars 2013
    Camille Claudel, sœur du poète, dramaturge, diplomate et écrivain Paul Claudel, a entretenu une relation passionnelle et tumultueuse avec le sculpteur Auguste Rodin, de vingt quatre ans son aîné. Cet amour impossible, ainsi que son internement psychiatrique en 1913, la murant dans le silence le plus total, l'ont dotée d'une aura à hauteur de son génie.

    Le succès du film – biopic de Bruno Nuytten en 1988, auréolé à la fois du César du meilleur film et du César de la meilleure actrice pour Isabelle Adjani, est venu la sortir de l’oubli.

    Aujourd’hui, c’est un autre Bruno qui vient lui rendre grâce, le réalisateur / scénariste Bruno Dumont, un habitué des récompenses Cannoises (Caméra d’or pour « La Vie de Jésus » en 1997, Grand Prix du Jury au Festival de Cannes 1999 avec « L’Humanité », et même sacre en 2006 grâce à « Flandres »), dans une nouvelle œuvre cinématographique, sobrement intitulée « Camille Claudel 1915 », avec Juliette Binoche dans le rôle-titre et le metteur en scène Rachid Bouchareb à la production.

    Avec « Camille Claudel », Bruno Dumont livre un portrait poignant, viscéral, brutal, et dépouillé de l’artiste (mal reconnue) Claudel, mais en même temps âpre et sans concession du fait d’un traitement assez radical, il faut l’avouer.

    Au-delà du postulat de départ intéressant, le film de Dumont soulève également la question de l’asile aliénant – l’isolement institutionnel qui déshumanise – et de la frontière si mince en psychiatrie entre le Normal et le Pathologique. En effet, le « délire » de Claudel à thématique de persécution, d’empoisonnement et de spoliation interpelle tant il apparaît systématisé et plausible, au gré des faits historiques – jalousie du maître et amant Rodin, non reconnaissance à cette époque des productions artistiques de la Femme…

    On regrettera peut être seulement deux choses : la mise en scène très sèche (absence totale de BO, huis clos, plans fixes rebutants), justifiée par une volonté d’hyperréalisme de la part du réalisateur, qui donne un arrière-goût d’austérité à l’odorat cinématographiquement nauséabond et au format un peu inadapté (il aurait peut être mieux valu calibrer l’œuvre pour style reportage – tv film France 2 afin de gagner en impact), ainsi que la représentation archaïque et grossière de l’aliénation mentale et des soins prodigués (séances d’ergothérapie, d’art-thérapie, sortie et repas thérapeutiques, ambiance terne, intrusion constante de la religion), néanmoins à recontextualiser et considérer dans leur époque, nettement plus triviale dans la prise en charge de ces patients.

    Au contact de réels handicapés mentaux, Juliette Binoche livre une prestation de haute gamme de bout en bout, au regard des larmes coulant sur ses joues et des puissants monologues, cadrés de face en gros plans, comme si Dumont prenait à partie son actrice à la manière d’un témoin pour transcender un cinéma-vérité.

    « L’art s’adresse à des facultés de l’esprit bien périlleuses » s’exclame Paul Claudel, incarné par Jean-Luc Vincent, dans un face-à-face final cinglant où l’heure de vérité a sonné, ponctuant ainsi l’intolérance du frère vis-à-vis de la « pathologie » de sa sœur.

    Bilan : Bruno Dumont, réalisateur reconnu dans le monde de la critique, offre un film biographique étourdissant et bourru de l’artiste Camille Claudel, qui avait peut être plutôt la trempe d’un TV film que d’une fiction cinéma.
    BURIDAN
    BURIDAN

    21 abonnés 201 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 janvier 2014
    "Camille Claudel 1915" : plongée abyssale dans le monde caché de l’humain…
    Ce qui nous agite tous mais qui est bien retenu, bien caché, sous le couvercle des civilités.

    Un film courageux, réaliste, âpre et difficile.

    Pauvre Camille Claudel recluse et doutant de tous et d’elle-même d’abord!
    Pauvre victime, suicidée de la société (au sens d’Artaud), aliénée par les conventions. Car l’imprévu au milieu des rats puissants, friqués et élitistes est insupportable !
    Le manteau bien coupé de la (dé)raison admise…

    Maelström des sentiments… Camille attend Paul. Trois jours de sa réclusion sur trente cinq ans !
    Paul, le mystique, le chrétien, se tait. Ou donne des raisons déraisonnables…
    Paul présent. Renoncement pour Camille.
    Sa croix !

    Le film de Dumont (auteur du magnifique « L’Humanité ») n’est nullement en opposition à celui de Nuytten si beau aussi… Il le prolonge et éclaire la fin de vie tragique de cette si grande artiste : Camille Claudel.
    L’amour perdu de Rodin a jeté Camille dans le désespoir…
    Et le monde perclus de conventions (sa famille !) gêné par cette femme libre (une faute inexpiable !) l’enferme … A vie !
    Fantôme gênant écarté pour effacer le crime des jaloux…
    L’artiste prince des nuées exilé sur la terre !

    Oscillant entre fiction et documentaire sur le monde des souffrants, suffoquant de tristesse et de vérité, Bruno Dumont nous offre une merveille de film éloigné des canons actuels et vains du cinéma convenu qui envahit nos salles…
    Deux acteurs professionnels, Juliette Binoche, Jean Luc Vincent, magnifiques adossent leur interprétation sur des non-professionnels, patients et infirmiers réels d’un hôpital psychiatrique… Et ceux-ci déploient une humanité généreuse, au travers des marques visibles de leur souffrance, qui illumine le film !
    La forme aussi est parfaite. Longs plans étendus dans la pénombre ressortant de l’exaltation mystique. Longs plans posés sur le réel, les choses ordinaires…
    La beauté des rayons de soleils posés sur les branches de quelques arbres habitant une cour arthritique.
    La montagne rugueuse…

    Une autre temporalité de la narration.
    La lenteur profonde. La durée des choses.

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