Après un premier opus au succès colossal – 560 millions de dollars amassés à travers le globe – il paraissait évident que Sony Pictures Animation n'allait pas laisser filer « Les Schtroumpfs », sa nouvelle poule aux œufs d'or. C'est donc sans surprise que nous découvrons aujourd'hui en salles les nouvelles aventures de nos amis bleus à bonnet blanc, sobrement intitulées « Les Schtroumpfs 2 ».
Raja Gosnell conserve sa casquette de réalisateur, Katy Perry (Schtroumpfette), Anton Yelchin (le Schtroumpf maladroit), Jonathan Winters (le Grand Schtroumpf) et Alan Cumming (le Schtroumpf téméraire) sont de retour au générique vocal, tandis que Neil Patrick Harris, Jayma Mays et Hank Azaria ont signé pour reprendre leur rôle respectif de Patrick Winslow, Grace Winslow et le méchant Gargamel. Les nouveaux venus s'appellent Brendan Gleeson, Christopher Mintz-Plasse, Christina Ricci et J.B. Smoove.
Synopsis Allociné : Cherchant désespérément à s'emparer de la puissance de l'essence magique des Schtroumpfs, Gargamel a inventé les Canailles, de miniscules créatures. Mais pour que leur transformation en vrais Schtroumpfs soit complète, il lui manque encore la formule secrète que détient Schtroumpfette. Il parvient à kidnapper la demoiselle et l'emmène à Paris pour accomplir son plan diabolique …
Pour avoir une chance de sauver la belle, il va falloir tous les talents du Grand Schtroumpf, du Schtroumpf maladroit, du Schtroumpf grognon, du Schtroumpf coquet et de leurs amis humains, Patrick et Grace. Ils vont être obligés de rivaliser d'ingéniosité et de courage, car le danger est partout. Ils vont aussi devoir convaincre la Schtroumpfette que sa place est bien parmi eux, et pas avec les Canailles.
Si les enfants retrouveront avec plaisir les Schtroumpfs, les adultes qui accompagnent leurs bambins risquent d'être, en revanche, fortement déçus.
Dans ce second volet, les Schtroumpfs sont propulsés à Paris – judicieusement bien filmé au passage : la scène de l'Opéra Garnier, les arcs-boutants de Notre Dame, la Tour Eiffel – en lieu & place de New-York pour une nouvelle escapade remplie de rencontres (les Canailles Vexy & Hackus, véritables trouvailles), d'émois amoureux et d'échappées au plan machiavélique échafaudé par Gargamel.
Techniquement parfait (l'équipe aux manettes des effets numériques semble bien rodée), « Les Schtroumpfs 2 » laisse vraiment à désirer sur le reste. Malgré un rythme soutenu, de belles couleurs, une histoire qui tient à peu près la route, l'arrivée réconfortante de deux nouvelles recrues et une séquence vraiment réussie (les pitreries des Canailles chez un pâtissier parisien), le 2nd opus ciné des Schtroumpfs préserve les défauts de la précédente fournée – Hank Azaria qui cabotine à mort, les frasques du chat Azrael, les humains (Neil Patrick Harris transparent / Jayma Mays mignonnette mais niaise et ahurie comme dans « Glee » / Brendan Gleeson ridicule) pas drôles et inutiles – demeure plat et prévisible lorsqu'il soulève des questions plus matures comme l'existentialisme, nos origines et ce que nous choisissons de devenir, notre place au sein d'une communauté.
Sortez les violons, Raja Gosnell nous balance un tire-larmes immonde sur notre pedigree et celui des Schtroumpfs. Chez les humains, Neil Patrick Harris se demande s'il est plutôt le fils d'un procréateur absent ou d'un beau-père casse-bonbons. Chez les Schtroumpfs, c'est la belle blonde du coin qui se découvre plus d'affinités avec son créateur maléfique qu'avec son Grand Schtroumpf de mentor.
Peyo, l'auteur de la célèbre bande dessinée dont est tirée le film, s'en retournerait dans sa tombe s'il voyait cette adaptation bas de gamme, à l'humour Carambar (« canard laqué ») que ne rejetterait pas les scénaristes d'un mauvais épisode de « Vidéo-Gags » avec Bernard Montiel dans le rôle de Gargamel. Dans « Les Schtroumpfs 2 », on pète, on rote, on re-pète (cette fois dans la mousse du bain), on s'prend un coup dans les valseuses … bref, n'oublions pas que c'est le réalisateur de l'affreux « Big Mamma », de la débâcle « Scooby-Doo » et du consternant « Maman, je m'occupe des méchant » qui est aux commandes !
Côté musical, le film maintient sa ligne directrice pop, un single de « Britney Spears » et quelques tubes de « Owl City », « Nelly Furtado » et « American Gang » remplacent les chansons des groupes Vampire Weekend & « Panic! At The Disco » pour dynamiser l'ensemble. Plutôt efficace, même si ces choix incarnent vraiment la solution de facilité.
Bilan : « Les Schtroumpfs 2 », ou les maux bleus. Majoritairement dédié aux chérubins, le film tient malgré tout à délivrer quelques messages importants sur l'environnement et la tolérance. Raja Gosnell, tu aurais dû s'abstenir !
Anecdote (source : ) : le nom de la bande dessinée « Les Schtroumpfs » vient d'un repas entre Franquin et Peyo : ce dernier ne se souvenant plus du nom de la salière, dit à Franquin : « passe-moi le schtroumpf ! ». Amusé, Franquin lui répondit en remplaçant la plupart des mots par des dérivés de schtroumpfs.