C’est donc plus d’un an après un premier volet réjouissant-, qui malgré des défauts évidents comme cette impression que le film avait été touché par une énorme grève des opérateurs Steady Cam, reste, après revisionnage, un divertissement de très bonne qualité, -que l’on retrouve cette chère Katniss (ou cette chère Jennifer Lawrence, fraîchement oscarisée à juste titre, c’est comme vous voulez) dans un second volet, dirigé cette fois par Francis Lawrence. Et ce changement de réalisateur est sûrement la meilleure chose qu’il soit arrivée à cette franchise, puisque dans l’ensemble, cet opus est clairement meilleur, et beaucoup plus sympa, que son prédécesseur. Néanmoins, des défauts persistent encore, et leur persistance commence à devenir légèrement frustrante. Commençons par les choses qui fâchent, histoire que l’on passe plus vite aux festivités, et le premier point qui fait tiquer, c’est la structure narrative, qui est totalement identique à celle du premier. Si ça fonctionnait dans le film précédent, ici cela donne une amère impression de déjà vu, de répétition, et surtout une impression de remake déguisé en suite, qui reprend les mêmes scènes, aux mêmes moments, mais qui raconte autre chose. Un parti pris au rendu final un peu étrange donc, qui ne permet pas à l’oeuvre de présenter la moindre parcelle d’originalité, ou la moindre prise de risque. Alors on pourra contre argumenter en disant qu’ainsi la saga conserve sa continuité, sans changements brusques, mais le fait est que l’histoire n’avance que très peu, et ne fait qu’esquisser gentiment la tension qui est sensée monter en son sein. Et il n’y a d’ailleurs pas que l’histoire qui est esquissée, puisque les sous-thèmes, pourtant sacrément intéressants, tels que la dystopie, la lutte des classes sociales, la critique de la télé-réalité et de ses limites, etc, souffrent aussi de ce problème. Le film est vraiment très ambitieux, et c’est tout à son honneur, mais il peine grandement à atteindre ses objectifs, et à force de vouloir trop en dire, il finit par ne pas en dire assez, ou d’une façon grossière et pas assez approfondie qui découle sur des clichés manichéens un peu exaspérants. On regrettera donc par conséquent que le film fasse la part belle à sa première partie au détriment de la seconde, dans l’arène, et de la fin, qui sont vraiment expédiées à la va vite, alors qu’on aurait pas craché sur vingt bonnes minutes supplémentaires, et qui s’achèvent certes sur un très beau cliffhanger (un peu pompé sur Matrix Reloaded quand même), mais qui s’achèvent surtout là où tout semble enfin commencer! Malgré ce paragraphe un peu rude, il faut néanmoins reconnaître que le film reste d’excellente facture, et il semblerait que la saga soit bénie et destinée à proposer un divertissement de qualité à chacun de ses épisodes (c’est en tout cas tout ce qu’on lui souhaite, et tout ce que l’on attend des deux prochains films, mais y’a pas de raisons pour que le contraire se produise). Et le monsieur qu’il faut remercier cette fois-ci, c’est Francis Lawrence. Car dès la première scène, qui présente un ton et une ambiance beaucoup plus sérieuses, dramatiques, et surtout plus froides, le film gagne en crédibilité, et en force émotionnelle. Car oui, grande première, de l’émotion dans L’Embrasement, il y en a à la pelle! Et c’est de la bonne émotion, qui apporte beaucoup à une histoire qui en avait donc vraiment besoin. Mais plus encore, si on doit comparer avec l’opus précédent, force est de constater que celui-ci est à côté une véritable révolution artistique. Visuellement le film est sublime, les effets spéciaux sont beaucoup plus soignés, les fautes de goûts sont beaucoup moins nombreuses (mais il reste encore les costumes et les maquillages grrrrr), et surtout les décors sont cette fois-ci utilisés et représentés plus judicieusement. Le meilleur exemple étant évidemment l’arène, qui devient un vrai personnage de l’intrigue, menaçant et gardant la tension à un haut niveau, là où celle du précédent se contentait d’être un vulgaire décors peu effrayant. La façon dont celle-ci est pensée, et utilisée dans le déroulement de ce deuxième acte, est tout simplement brillante. Tout ceci nous fait d’ailleurs habilement oublier le côté grand public et un peu gentillet de la saga, qui au lieu de casser les jambes de ses cadreurs durant les moments violents pour pas trop en montrer, fait le choix d’utiliser une violence beaucoup moins graphique, mais beaucoup plus brusque, pour un résultat violemment jouissif. Côté casting, là aussi rien à redire si ce n’est qu’on saluera par une holla l’arrivée de Philip Seymour Hoffman, et qu’en tant que mecs, on appréciera, en plus de notre Jenny d’amour (problem?), la présence sexy de Jena Malone. Francis Lawrence débarque et offre un second opus beaucoup plus convaincant à la saga Hunger Games, même si celle-ci continue de souffrir de défauts majeurs, et de choix pas toujours judicieux pour son traitement sur grand écran. Il n’en reste pas moins que l’on assiste à un divertissement de bonne qualité, ce qui n’est pas négligeable, qui malgré son final un peu inachevé et frustrant lui collant l’étiquette pas spécialement flatteuse d’épisode de transition, n’annonce que du bon pour les deux films qui lui serviront de conclusion, et je sais pas vous, mais moi j’en trépigne déjà d’impatience!