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    The Double
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    brunetol
    brunetol

    189 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 août 2014
    Au début, on se laisse embarquer. Quelque part entre David Lynch, "Délicatessen", et "Brazil" avec une touche de Kaurismaki, "The Double" est surtout porté par la performance exceptionnelle de Jesse Heisenberg, et la virtuosité du cinéaste et de la direction artistique. On se prend à rêver d'une très grande réussite, mais à mi-course, ça s'essouffle à force de tournoyer dans un univers en vase clos. La tyrannie du scénario reprend le dessus. Et ça ne décolle pas. La magie de la première partie se mue en une mécanique prévisible. Sur le thème du double de Dostoïevski, le réalisateur et son co-scénariste (Avi Korine, frère d'Harmony, dont on pouvait attendre plus de folie) n'ont rien de neuf ou d'intéressant à dire. La mise en scène inspirée du début devient répétitive, l'humour s'étiole, Heisenberg lui-même ne sait trop quoi faire de plus après le feu d'artifice inaugural. Dommage, on aurait cru tenir un nouvel "Eraserhead", mais trop de moyens (= trop d'exigences de rentabilité) plombent finalement un projet auquel une certaine forme de dénuement aurait peut-être conféré le supplément d'âme qui lui manque pour en faire autre chose que le brillant exercice de style d'un réalisateur manifestement destiné aux grosses machines hollywoodiennes façon "Inception" ou "Shutter Island". Pas déshonorant. Pas prometteur non plus. C'est le bien drame...
    WutheringHeights
    WutheringHeights

    108 abonnés 930 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 août 2014
    Le film est sous l'influence majeure de Kafka (on pense sans cesse au Procès d'Orson Welles) et de cinéastes tels que Polanski (Le locataire) et Hitchcock (Fenêtre sur cour). ...Richard Ayoade met brillamment en scène le combat entre un homme et son double maléfique, mais aussi l'aliénation dans une société ultra normée et la solitude, dénominateur commun de (presque) tous les personnages, jusqu'au moindre petit rôle. Néanmoins, le film sait aussi être (très) drôle, (très) émouvant...LA SUITE :
    cylon86
    cylon86

    2 515 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 août 2014
    Simon est un garçon timide et introverti qui passe inaperçu auprès de ses collègues et de ses supérieurs. Incapable de communiquer avec les autres, il est solitaire et amoureux d'une de ses collègues de travail qui habite dans l'immeuble en face du sien et qu'il passe son temps à épier. Comme si sa vie n'était déjà pas assez difficile comme ça, voilà que surgit James, parfait sosie de Simon qui est également son opposé. Sûr de lui, séducteur et beau parleur, James va envahir la vie de Simon sur le plan professionnel aussi bien que privé... En adaptant le second roman de Dostoïevski, Richard Ayoade réalise là un film tout à fait remarquable. En adoptant un ton décalé et des décors que Kafka et Terry Gilliam ne renierait pas, le réalisateur nous offre une réflexion troublante sur ce que l'on est et ce que l'on peut se rêver d'être. Si l'humour est au rendez-vous, l'ensemble n'en est pas moins troublant d'autant plus que la mise en scène sombre et minimaliste renforce le sentiment d’oppression et d'étau qui se resserre sur Simon, personnage aussi pathétique qu'attachant. Dans le double rôle de Simon et de James, Jesse Eisenberg se montre bluffant et nous offre une superbe prestation. Face à lui, Mia Wasikowska ne manque certainement pas de charme, venant ajouter une touche sensuelle à une œuvre fascinante.
    Julien D
    Julien D

    1 199 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 août 2014
    Prenant pour contexte un univers qui aurait semblé être une anticipation plausible, mais terriblement glauque, il y a une soixantaine d’années, Richard Ayoade adapte le second roman de Dostoïevski, Le double, qui imagine l’intrusion dans la vie d’un bureaucrate introverti de son sosie dont le comportement est l’exact opposé. La façon qu’a le réalisateur de réfléchir sur le fait que visualiser ce que l’on rêve d’être ne peut que nous renvoyer vers notre propre médiocrité s’apparente moins aux métaphores métaphysiques de l’auteur qu’à un cauchemar kafkaïen dont la mise en scène emprunte tant au cinéma expressionniste qu’à des chefs d’œuvres de Polanski ou encore de Gilliam. La virtuosité formelle avec laquelle sont mêlées toutes ses inspirations est éblouissante et parvient à rendre tout à la fois angoissant, dérangeant et même amusant le quotidien de ce personnage pathétique à qui Jesse Eisenberg prête ses traits au travers d’une performance d’acteur d’anthologie. A ses côtés, Mia Wasikowska, qui pour une fois n’est pas cantonné à un rôle de névrosée, est elle aussi au sommet de son art. On regrettera que le film ne dure pas plus longtemps car une telle réalisation et un scénario aussi bien écrit auraient mérités d’être plus approndis.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 29 août 2014
    The Double...de Richard Ayoade, d’après Dostoïevski. Comment pitcher cette histoire bizarre ? Simon est un peu un souffre douleur, introverti, maladroit, que ce soit dans son boulot ou sa vie privée. Débarque un nouveau collègue qui est son sosie, et aussi tout ce qu’il voudrait être, à savoir son contraire.La mise en scène est hystérique, parfois marrante, parfois bien faite, mais au final trop c’est vraiment trop. Même si Ayoade ne s’essouffle pas au milieu de tous ces artifices, le film devient carrément lourdingue au bout d’une demi heure. Ca rappelle un peu Kafka dans l’univers barré, mais on pourrait y trouver aussi un peu de Brazil, un peu de Delicatessen, un peu de Lynch, un peu de Polanski, et toutes ces références plus qu’apparentes font que ce «Double» n’a pas vraiment d’identité propre.A côté de cela, l’image est superbe, la photo magnifique, le montage parfait, la faiblesse principale étant la matière première du scénario...dommage, bien essayé !L’intérêt principal du film reste bien sur Jesse Eisenberg, génial dans ce double rôle, génial tout court, génial tout le temps. A ses côtés Mia Wasikowska qui s’en sort plutôt bien après son trip vampirique chez Jarmush, et son rôle d’adolescente vengeresse chez Cronenberg. C’est un film pour les curieux, les rats des salles obscures ! Sinon, je ne recommande pas pour ceux qui vont rarement au cinéma.
    Blog Be French
    Blog Be French

    39 abonnés 263 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 août 2014
    The Double est un film étonnant porté par un duo d’acteur absolument incroyable, mais dont certaines séquences sinueuses en terme de réalisation ou de suspens empêchent ce dernier de vraiment convaincre. S’il touche le spectateur, le côté un peu « pop » de the Double l’empêche d’être à la hauteur de ses ambitions. Pas encore le film de la confirmation pour Ayoade, même s’il n’en est clairement pas loin…Retrouvez l'ensemble de cette critique sur notre blog Be French !
    Anne M.
    Anne M.

    72 abonnés 641 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 août 2014
    Le décors de ce film est très particulier : jamais tourné de plein jour, toujours dans un espace clos, sous-terrain ou fermé, la seule lumière est celle des projecteurs qui met en relief chaque trait des visages. Situé à une époque indéterminée, certains détails suggèrent les années soixante et soixante-dix : téléphones, machines, prototypes d’ordinateurs, téléviseurs, beaucoup de béton, de métal, de gris, de tristesse.James Simon (Jesse Eisenberg) est un employé d’entreprise à l’administration lourde et tentaculaire, timide, peu sûr de lui, voire peu sûr de sa propre existence. Son quotidien est une morne solitude, éclairée juste par les moments où il observe ou rencontre Hanna, une jeune collègue dont il est secrètement amoureux.Un jour, un jeune homme, son double identique physiquement, débarque dans l’entreprise Avec son charisme, il sait obtenir une grande popularité et manipule Simon pour y parvenir.Je trouve que c’est un très bon film, avec un Jesse Eisenberg vraiment excellent, dans le rôle double d’une jeune homme très mal dans sa peau, mais aussi manipulateur. Le cinéaste y explore de façon intéressante les capacités du cinéma à planter des décors tout à fait singulier. Les thèmes sont abordés avec un certain pessimisme : la solitude, l’insignifiance.
    Frédéric M.
    Frédéric M.

    186 abonnés 1 846 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 25 août 2014
    Un peu déroutant, mais bien joué... Difficile à cataloguer ce film qui pour moi n'est ni une comédie, ni un thriller... J'ai aimé le coté Brazil du film... Une curiosité qui ne marque pas malheureusement
    Flaw 70
    Flaw 70

    259 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 août 2014
    Tiré d'un des chefs d'oeuvre de Dostoïevski, le deuxième film de Richard Ayoade, que je connais plus pour ses rôles d'acteurs que pour son travail de réalisateur n'ayant pas vu son premier film, le très apprécié Submarine. Ici plus que d’être une adaptation d'un roman, le film est un ensemble d'inspirations diverses tel que Kafka et Gilliam dans sa représentation de la société qui renvoi fortement à Brazil mais aussi des influences tel que Hitchcock avec le côté voyeuriste du personnage qui nous fait immédiatement penser à Fenêtre sur cours ainsi que l'ambiance général qui ne peut qu'être un ersatz du Locataire de Polanski.Le film est donc paradoxalement broyé par toute ses influences qui vont finir par l'étouffer en l’empêchant d'avoir une véritable identité, c'est d'ailleurs ce qui ressortira le plus de sa mise en scène mais qui marquera aussi l'écriture du film. Pour la mise en scène force est de constater que Richard Ayoade sait filmer mais étant trop conscient de son talent il va en abuser pour finalement tomber dans l’esbroufe. Et après avoir exposé toute sa virtuosité dans la composition de plans et de mouvements de caméra ingénieux durant la première heure, Ayoade sera à court d'idée pour finir son film alors il va réutiliser les mêmes procédés encore et encore ce qui fera que le film ne tiendra plus la distance lors de son dernier acte. C'est donc relativement dommage car même si le début est virtuose, il restera malheureusement froid et impersonnelle en étant surtout en retard sur son temps. Même si cela sert le film dans le création de cet univers tellement malsain qu'il en devient presque drôle néanmoins on a du mal à pardonner autant de tics visuelles et de démonstration de savoir-faire, dès les premières 15 minutes on frise l'overdose et le film devient étouffant dans le mauvais sens du terme. Mais d'un point de vue technique c'est irréprochable avec une réalisation exemplaire, que ce soit les jeux de lumières absolument brillant grâce à une très belle photographie qui revoit d'ailleurs au Inside Llewyn Davis des Coen, à la bande son très inspiré et en osmose avec chaque scènes ou encore le montage ingénieux qui offre des transitions subtiles et bien pensé. Pour ce qui est du scénario écrit par Ayoade et Avi Korine ( le frère de Harmony qui ici sera producteur ), on à une réflexion très intéressante sur l'identité, la dualité de l'être et sur la solitude. Pourtant c'est dommage que le film soit plutôt lourd et appuyé dans ses propos ce qui rendra la trame prévisible et parfois faussement complexe notamment dans sa façon un peu désespéré de vouloir brouiller les pistes sur la fin. Néanmoins le film arrivera à toucher le spectateur par son propos universelle même si en ce qui concerne la dualité il se montrera plutôt classique n'arrivant pas à transcender son sujet car le thème à déjà pas mal été explorer ( et il le sera encore dans Enemy de Villeneuve en espérant avoir une réflexion plus poussé dans ce dernier ). Par contre il traitera l’identitaire et la solitude de façon plus judicieuse notamment avec des dialogues inspirés qui parlera forcément à la majorité d'entre nous. Même si il est dommage que le film soit trouble dans son message en ayant recours au voyeurisme et en instaurant beaucoup trop d'allusion au suicide comme si c'était finalement la réponse à tous. On aura donc un ton profondément nihiliste et dépressif ce qui veut dire qu'il ne faut pas avoir un coup de blues en voyant ce film car ses interrogations sur le suicide pourraient prendre toutes leurs sens. Mais au final le film n'a vraiment que pour lui un casting irréprochable avec un Jesse Eisenberg qui est admirable dans son double rôle arrivant à jouer à merveille de cette dualité rendant chacun de ses deux personnages vraiment unique. Il signe assurément ses meilleurs rôles. Sinon le reste du casting est plus en retrait mais ils sont néanmoins tous excellent notamment Mia Wasikowska qui s'impose comme une des actrices les plus intéressantes de sa génération. Elle est ici sensationnelle. En conclusion The Double est un bon film mais qui se fait submerger par ses trop nombreuses influences qui sont trop visibles et qui n'innovent pas assez sur leurs modèles. Il est paradoxal à tout les points de vue, formellement superbe mais tellement prétentieux qu'il finit par s’essouffler, psychologiquement riche mais déjà vu donc forcément déjà dépasser et au final on en retiendra de lui que son casting avec notamment un Jesse Eisenberg magistral. C'est d'autant plus dommage car le film avait tous pour être un véritable petit OVNI mais finalement il ne fera que passer sans marquer le cinéma à défaut tout de même de toucher le spectateur.
    Bulles de Culture
    Bulles de Culture

    134 abonnés 634 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 août 2014
    Cette adaptation de Dostoïevski nous offre un univers étrange et futuriste dont le visuel et l'ambiance lorgnent entre autres du côté du Brazil (1985) de Terry Giliam, de Le Procès de Kafka (le livre) et d'Orson Welles (le film), de Alphaville (1965) de Jean-Luc Godard et de Fight Club (1999) de David Fincher.Armé de ce beau melting-pot d'influences, ce film de science fiction anglais n'étouffe pas mais se défend par son intrigue et son visuel. Dommage que l'histoire soit si convenue et qu'à la fin, le résultat ne soit pas totalement convaincant.
    traversay1
    traversay1

    3 575 abonnés 4 862 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 septembre 2014
    The Double ? Pas si simple. Cette fable identitaire tirée de Dostoïevski lorgne plutôt vers Kafka quand l'absurde le dispute au tragique. Richard Aoyade excelle dans un premier temps dans la création d'un univers bureaucratique où la négation de l'individu atteint son summum avec les mésaventures du héros du film qui a toutes les peines du monde à exister. L'arrivée de son double, son parfait négatif, va précipiter les événements. Quand le film est drôle, il est vraiment pertinent. Quand il se prend davantage au sérieux, soit dans sa deuxième partie, il montre cruellement ses limites, tant au niveau de son scénario que dans sa mise en scène, d'un coup inerte et incapable de transcender son sujet. Le monde qu'il décrit est un peu le notre mais déviant d'où une imagerie rétro futuriste trop systématique (et lassante ?) dans ses décors et sa lumière. Quoi qu'il en soit, Jesse Eisenberg livre une fois de plus une partition époustouflante et pas seulement parce qu'il s'agit d'un double rôle. Rien que pour lui, le film vaut d'être vu, aussi lacunaire soit-il.
    Marla-Jane
    Marla-Jane

    17 abonnés 97 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 août 2014
    Le mal-être de Simon, c'est le nôtre. Dostoievski avait raison d'appeler son protagoniste "notre héros." Aoyade nous offre un beau film sur la solitude, le souhait d'être reconnu et aimé. Dans une merveilleuse réalisation proche du film noir, il dépeint le mal du siècle, celui d'être un parmi des millions, grain de poussière quand on rêve d'être étoile.Pour une analyse détaillée du film en avant-première:
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 29 août 2014
    Surfant sur la vague des films tournés sous exctasy, ce film nous permet de suivre la vie trepidante...ou plutot ennuyeuse d'un homme mal dans sa peau et qui fait de la peine. Jusqu'à l'arrivée de son double diabolique qui...n'apporte pas grand chose. C'est délibérement confus, deroutant, et ferait sûrement l'affaire d'un public fan du cinéma expérimental. Pour ma part, pas convaincu
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 6 août 2014
    The Double est la confirmation du talent de Richard Ayoade pour la réalisation, ainsi que celui de Jesse Eisenberg comme acteur.
    Zbrah
    Zbrah

    45 abonnés 365 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 octobre 2014
    Certains projets vous attirent dès les premières lignes de synopsis. Ces lignes ne vous lâchent pas jusqu’à la première bande-annonce dévoilée. Cette compilation des meilleurs moments vous fait rêver, penser, vous obsède inexorablement. Vous commencez à la connaître par cœur. Quand vous découvrez l’œuvre pour la première fois, vous avez peur d’être déçu. Sauf qu’en fait il se trouve que le film est aussi bien, voire même bien meilleur que ce à quoi vous vous attendiez. Globalement, mon parcours concernant le film « The Double » a ressemblé à ça. Sauf que le film me faisait tellement envie que je me suis entre-temps rabattue sur « Submarine », la précédente réalisation du talentueux Richard Ayoade. Il faut le dire, les années qui passent réussissent plutôt bien à l’acteur anglais reconverti. « The Double » est bien plus réussi que l’était son aîné. Drôle, mais aussi complexe et torturé par moment, le film détonne parmi tant de blockbusters stéréotypés. Le héros –ou plutôt antihéros- est dans l’incapacité d’agir comme un héros de fiction digne de ce nom. Simon est en effet le garçon aux costumes trop grands pour lui, spectateur de sa propre vie, soumis aux volontés des autres plus qu’à ses propres ambitions. L’arrivée de James dans sa vie sera source de chamboulements, et non d’une profonde remise en question. Le propos est assez ambigu dans « The Double », et Jesse Eisenberg l’interprète parfaitement. L’acteur livre un parfait double jeu. Il est Simon, mal à l’aise avec son corps, ne sachant jamais vraiment quoi faire de ses mains, et articulant avec grande peine ses mots. Il est aussi James, sûr de lui, charmeur et manipulateur. Le spectateur n’a jamais le temps de douter sur l’identité qu’il endosse, puisque tout, de son regard jusqu’à son langage corporel en passant par ses mots, est marqué. James est l’exact opposé de Simon tout en étant identique. C’est ce caractère similaire entre les deux personnages qui provoque l’ambiguïté. Qui est donc James ? Pourquoi réussit-il partout là où Simon échoue ? À un moment, Simon se confesse : "It’s like I’m permanently outside of myself". Une réplique lourde de sens, trahissant à la fois le mal être du protagoniste, tout comme l’étrange lien l’unissant au nouveau venu James. Comme je l’ai dit plus haut, Jesse Eisenberg est grandiose. Il porte le film sur ses épaules. Mais ce n’est pas pour autant que les seconds rôles sont en reste. Mia Wasikowska rayonne. Il est agréable de voir son joli sourire et son visage épanoui, à mille lieues de son rôle dans « Stoker ». Elle colle à l’ambiance décalée et est assez amusante, notamment lors de la scène où elle raconte comment son voisin faisait une fixation sur elle. Pour accompagner les deux nouveaux venus, Richard Ayoade s’entoure d’acteurs avec qui il a déjà travaillé sur « Submarine ». Noah Taylor, Paddy Constantine, Yasmin Page, Sally Hawkins et l’excellent Craig Roberts. Cinq acteurs talentueux que j’espère revoir partager des scènes dans la prochaine réalisation d’Ayoade ! En plus du jeu des acteurs, un des points communs unissant les deux œuvres est l’humour léger et omniprésent. Les dialogues sont délicieusement absurdes et provoquent le rire du fait de leur incongruité. Les mouvements sont hachés, les répliques déplacées, cela apporte au film un ton surréaliste, confirmé par les choix techniques. Les thèmes musicaux composés par Andrew Hewitt sont étonnants : des compositions oppressantes où le violon et le piano sont omniprésents et des morceaux plus abstraits comme le thème de Mr. Papadopoulos, côtoient de vieux morceaux japonais qui respirent la joie de vivre. Une chose est sûre, les compositions de Mr. Hewitt sont immersives et contribuent pleinement à l’implication du spectateur dans l’intrigue. Autre élément technique remarquable, la photographie magnifique, ce jaune étouffant qui entoure Simon lorsqu’il se trouve dans son bureau. Tout comme les musiques, les couleurs rythmant la vie du héros permettent de glisser plus aisément dans son triste univers. On ne pourra de plus que savourer le jeu des lumières, éclairant les acteurs et les décors comme au théâtre, plaçant ainsi une invisible barrière entre eux et nous. Cette froideur, cette distance placée volontairement est accentuée par les décors. Impersonnels, basiques et intemporels, ceux-ci sont dans l’incapacité de nous permettre de situer le lieu et l’époque à laquelle se situe l’intrigue. Une chose est sûre, nous vivons dans un monde qui n’a rien à voir avec celui dans lequel évolue Simon. C’est sur ce point précis que la comparaison avec le « Brazil » de Terry Gilliam est la plus justifiée.
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